UNE NOUVELLE DIPLOMATIE HAÏTIENNE AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL

Si l'image d'Haïti est salie par des mauvaises nouvelles parvenues en majeure partie de la capitale du pays devenues virales sur les réseaux sociaux, sachez qu'il existe encore des endroits dans ce beau singulier petit pays avec des potentialités démesurées qui pourraient redorer son blason. On ne veut en aucun cas accuser personne ou prendre pour responsable quelqu'un pour tous les maux que connaît notre nation, mais nous pourrions pointer du doigt certaines responsabilités négligées et quelques décisions scandaleuses.

La diplomatie n'est peut-être pas la seule responsable de l'ensemble de ces dégâts accumulés, cependant elle peut jouer un rôle crucial dans notre plan de sauvetage. Imaginons un instant une diplomatie renforcée au service du développement des régions rurales, un changement au mode de recrutement dans la diplomatie, ou encore de nouvelles idées créatrices et efficaces qui peuvent faciliter des coopérations avec des partenaires étrangers progressistes pour les communautés et les entreprises des régions rurales.

Quand viendra enfin le moment d'avoir une diplomatie qui tiendra compte davantage des pays d'Afrique. Il est grand temps pour qu'Haïti puisse prendre part aux nouvelles facettes qui dynamisent la politique internationale. Cette diplomatie peut non seulement défendre les intérêts de notre nation à l'extérieur, mais aussi elle peut nous apporter des opportunités plus que jamais, si nous accentuons sur des méthodes actives pour délivrer des résultats plus compétitifs.

Des têtes bien faites, nous en avons plein, et pourtant les résultats demeurent insignifiants. Peut-on parler de mauvaise foi de nos dirigeants ?

Certains de nos diplomates se cachent derrière les privilèges du poste tout en négligeant l'essence de leur mission qui consisterait à représenter Haïti dans toutes ses facettes. À force de vouloir conserver leurs postes, ou du moins à trop vouloir plaire aux caprices des politiciens, ils finissent souvent par oublier le véritable rôle qu'ils sont appelés à jouer dans leur fonction. Notre diplomatie n'a certainement pas besoin seulement de compétences, mais aussi de citoyens animés de bonne foi.

Pour y parvenir, nous devons complètement redéfinir nos stratégies diplomatiques qui pourraient nous aider à relancer notre pays. Aujourd'hui plus que jamais nous devons focaliser nos coopérations, nos opportunités venant de l'extérieur sur le développement régional d'Haïti. Les images, les perceptions de notre pays ne devraient pas être conçues et vues autour de la seule ville : Port-au-Prince. On ne nie pas le problème des autres endroits, mais nous estimons qu'il y a mieux à faire au niveau des localités reculées, les coins et les recoins du pays. Nos missions diplomatiques pourraient inviter des partenaires qui sont en mesure de financer des activités qui mobiliseraient des investissements stratégiques facilitant l'accélération et l'élaboration de projets rentables à moyen et à long terme dans l'arrière-pays.

Ces financements doivent mettre l'accent sur la mobilisation, l'augmentation des emplois et l'amélioration de la qualité de vie des habitants dans les régions rurales en Haïti.

Nos terres agricoles dans les provinces sont des repères pour la culture des produits bio, nos mines exploitables. Nous avons de très belles plages, le soleil, et en fin de compte nos sites touristiques (citadelle, fort Jacques, Palais Sans Souci, nos grottes etc). En nous appuyant sur une diplomatie qui tient compte de la décentralisation, ces ressources peuvent être mises en valeur et utiles à notre économie. Les activités financées seront considérées sur la base de l'importance stratégique du projet résultant pour les communautés rurales et régionales, y compris la croissance économique et la prospérité des régions.

On ne manque pas d'excuses pour justifier nos échecs, comme quoi, c'est la faute au manque de ressources. À noter que de nombreux sont des États qui manquent de ressources et pourtant ils arrivent à combler les attentes de leurs nations. Ils utilisent des moyens novateurs pour aboutir à des résultats qui sont bénéfiques au service de leur peuple. Qu'est-ce qui nous empêche d'en faire autant ?

Il revient au Ministère des Affaires Étrangères (MAE) de prendre en charge notre diplomatie, nous savons que les différents départements du MAE doivent fournir en tout temps un service impeccable et sans parti pris à l'égard des citoyens de tout rang social.

Le MAE doit prendre en compte l'image du pays dans la politique internationale et maintenir une bonne relation avec nos pays amis et alliés, il doit veiller au bon fonctionnement des différents postes diplomatiques et consulaires à travers le monde.

Pour atteindre l'objectif visé, il va falloir qu'il y ait une communication suivie d'une synchronisation de travail étroit au sein de ces différents postes diplomatiques et consulaires avec le MAE.

Cette communication s'avère nécessaire pour comprendre et surtout aider les différents postes à accomplir leur mission. Leur mission consiste à défendre les intérêts de la nation, servir les ressortissants vivant en terre étrangère, chercher des opportunités, conclure des accords, et obtenir des avantages au bénéfice du pays. L'efficacité de notre diplomatie dépend des stratégies mises en branle par le MAE, mais surtout par la qualité du travail fourni par les diplomates engagés par le MAE. Il nous faut des diplomates capables de laisser le consulat, laisser leur fauteuil dans l'ambassade pour aller s'intégrer et investir le terrain, visiter des communautés, des zones en quête d'opportunités que peuvent offrir des institutions pourquoi pas des particuliers.

 La diplomatie à travers le monde est en train de se révolutionner dans le sens de se faire d'une autre manière, nous devons laisser de côté les théories des livres, nos missions diplomatiques doivent revitaliser leurs services avec des départements capables de produire des possibilités uniques, différentes et innovatrices. Un bon diplomate doit avoir le sens d'un entrepreneur, il doit chercher des opportunités un peu partout. Comme stratégie, nous pouvons initier le projet des "diplomates à sac-à-dos" "Backpack diplomats" pour stimuler l'efficacité d'une diplomatie beaucoup plus fructueuse.

Rester unis à nos pays amis et alliés est plus qu'un devoir, mais le monde est considéré maintenant comme un petit village, nous devons élargir notre représentation vers d'autres horizons, l'Afrique avec tant de ressources ne devrait pas être ignoré, pour mieux dire il serait important que nous mettions un peu plus d'accent sur nos relations avec les pays d'Afrique, les relations bilatérales peuvent être un peu plus complexes, nous pouvons nous concentrer sur les relations multilatérales à travers des institutions internationales.

En guise de suggestions, mesdames et messieurs au niveau de la scène de la politique internationale, nous devons faire appel au recrutement des personnes soucieuses, nationalistes, adaptées, éduquées et formatées pour défendre nos intérêts. Le choix d'un diplomate pour un poste devrait normalement se faire en fonction de ses compétences, non pas sur son lien de parenté avec un politicien. Nous devons converger des stratégies diplomatiques actives sur le développement des zones reculées ainsi, le développement de nos zones rurales auraient des conséquences positives sur notre économie. Haïti peut extraire davantage d'opportunités à l'échelle internationale, je n'en pense pas le contraire, toutefois, il faut au pays un modus operandi conforme au véritable changement tant souhaité. L'Afrique ou d'autres continents sous-exploités sont des atouts dont nous devons en tenir compte. Les problèmes géopolitiques sont de mise, cependant il faut trouver des solutions aux intérêts de chacun, je vous garantis chers compatriotes que ces suggestions ne sont pas aussi coûteuses que de ne pas essayer.

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