Une nouvelle manière de penser aux habitudes et comportements
Le changement peut survenir très vite quand on comprend ce qui se passe dans les coulisses de notre esprit.
La plupart des promesses marketing basées sur des "études scientifiques" parlent de 21 / 30 / 60 jours pour changer une habitude ou un comportement.
Vraiment ?
La rapidité du changement
Dans mon métier, j'ai constaté des changements de comportements ou d'habitudes instantanés. Et selon mon point de vue, ces changements relèvent du bon sens.
Regarde. Si tu as l'habitude de prendre le même chemin de 20 minutes pour aller au travail depuis 15 ans et que je t'en montre un autre qui t'en prend 10, je suis prêt à parier que tu modifieras instantanément ton habitude initiale. Aussi vieille soit elle.
Il y a 6 mois nous avons déménagé à 3 minutes de notre ancien appartement et il y a un rond point que je prenais, que je n'ai plus à prendre. Alors oui, quelques fois quand je suis fatigué ou dans mes pensées, je vais automatiquement prendre le chemin de mon ancien appartement dans lequel nous avons vécu 4 ans. Je m'en rends compte souvent quand j'arrive sur ce rond point. Mais 99% du temps, j'arrive dans ma nouvelle maison sans détours.
Pourquoi ?
Nos raisons sont toujours positives
J'ai une raison très positive de ne plus prendre ce rond point : arriver rapidement chez moi, là où j'habite maintenant. Pour changer cette habitude, je n'ai pas eu à travailler dessus directement, ni a me créer une nouvelle routine de substitution ou a visualiser chaque matin mon nouveau trajet pour ne pas retomber dans mes travers.
C'est plutôt simple, le changement, en fait, quand on adresse la raison de nos habitudes et de nos comportements et pas eux directement. Quand on voit pourquoi on fait quelque chose, le changement s'opère de lui même, sans effort particulier.
Même une personne qui semble avoir un Trouble Obsessionnel Compulsif et qui met 20 minutes à quitter son appartement tous les matins après avoir vérifié 12 fois que le four était éteint, le fer à repasser débranché, etc... a un comportement parfaitement sain, si son objectif initial est d'éviter de faire cramer l'immeuble. Ce serait même malsain de ne pas avoir ce genre de comportement si on pense sincèrement qu'il y a un risque pour nous de nuire à la vie de nos voisins.
Même quand l'habitude ou le comportement paraît bizarre, nous avons toujours une raison positive de le perpétuer.
La formule magique du changement ?
À ce stade de la lecture, soit tu vois la vérité dans ce que je te propose (et c'est génial), soit tu es encore dubitatif et te dis "Oui ok, je comprends bien tout ce truc, mais, concrètement, comment je fais pour faire ça ? Comment je fais pour changer instantanément ?".
Je t'entends et te comprends. Ce qui se rapproche le plus d'une formule magique à mes yeux est le truc le plus nébuleux et simpliste que je pourrais te servir aujourd'hui : arrête le jugement.
Laisse moi te raconter une courte histoire, celle de William Penn, qui a donné son nom à la région de la Pennsylvanie aux États Unis. Elle illustrera bien mon point.
William Penn était issue d'une famille de la haute aristrocracie et avait à l'époque l'obligation de porter une épée avec lui. C'était un signe de reconnaissance, une sorte d'attribut, mais aussi un moyen de se protéger contre ceux qui pourraient l'agresser pour ce qu'il représentait : une belle rançon si kidnappé.
Le truc c'est que William Penn s'est converti au mouvement des Quakers, qui a pour principale caractéristique de refuser toute forme de violence. Une des règles était l'interdiction de faire du mal, de porter une arme ou même de fréquenter des personnes qui en portaient une. Pour ce jeune homme, c'était un casse tête. Il avait l'obligation de porter son épée, il voulait pourtant faire le choix de ne plus la porter mais elle était un moyen concret de se protéger des agressions à son insu (courantes à l'époque) en tant que membre de l'aristocratie anglaise.
Un jour, il est allé confier son dilemme à un membre agé du mouvement des Quakers dont la sagesse était reconnue. Ce qu'il lui a dit était inattendu : "garde ton épée aussi longtemps que nécessaire. Mais garde la avec toute la conscience du monde. Sois attentif à son poids, à son utilité, à ce qu'elle représente, à la fréquence de son utilisation. Ne la porte plus jamais inconsciemment. Quand le temps sera venu pour toi de la quitter, tu la quitteras naturellement".
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Je trouve cet enseignement d'une profondeur incroyable. Et surtout, son bon sens va à l'encontre du mode guerrier mis sur le devant de la scène quand il s'agit de changer une habitude ou un comportement.
Et si finalement prendre pleinement conscience d'un comportement que nous voulons changer était tout ce qu'il nous fallait ? Et si en posant toute notre attention dessus, sans nous juger de le réaliser, nous nous libérerions de son emprise, en douceur ?
Si je veux arrêter de manger du sucre, serait il finalement suffisant d'être pleinement conscient lorsque j'en consomme ? De prendre conscience de ce que je suis en train de faire. Des bénéfices que j'en tire et des inconvénients que cela créé. De la raison pour laquelle j'en consomme. Et un jour, quand ce que je fais ne me paraîtra plus sensé, peut être que j'arrêterai naturellement.
Ça vaut pour tous nos comportements et nos habitudes. Nous avons tous une sagesse inée. Nous faisons les choses pour de bonnes raisons. Nous voulons le meilleur pour nous et pour les autres. Il faut seulement prendre conscience de ce que nous faisons et de pourquoi nous le faisons. C'est souvent tout ce qu'il faut pour arrêter une chose non pertinente et en démarrer une plus bénéfique.
À toi de jouer
Je t'invite à réfléchir à une habitude ou un comportement que tu aimerais modifier. Puis pose toi la question de ce que tu essayes d'accomplir de positif au travers de ce comportement. Par exemple, quelqu'un qui boit de l'alcool pour se détendre, calmer le brouaha mental et s'éloigner de ses soucis a une très bonne raison de boire. Il ne sait pas comment faire autrement et sa stratégie fonctionne. Le problème n'est pas l'alcool ici, c'est la gestion d'un mental non maîtrisé.
"Nos habitudes sont souvent un antidote à quelque chose qu'on aime pas, à quelque chose de toxique", comme le dit mon mentor Michael Neill.
J'aimerais que tu te poses 3 questions :
1 - Et si c'était facile de changer ?
2 - Et si finalement cette habitude ou ce comportement était un signe de sanité mentale ?
3 - Quel est le contexte qui donne du sens à cette habitude, à ce comportement ?
Pour la dernière question, n'essaye pas d'y répondre. Médite juste sur cette question. Laisse la infuser en arrière plan.
J'espère que ça t'es utile.
On se parle vite.
Quentin Viard
Coach et auteur de Comment changer - Apprenez comment embrasser le changement
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Article initialement rédigé sur mon blog