VivaTech 2019 : pour que la France numérique, reflète la France de nos territoires
L’édition 2019 de Viva Technology promet d’être mémorable : placée sous le signe de l’inclusion numérique féminine, elle a mis en lumière une partie de l’humanité trop longtemps retenue par le plafond de verre. Une belle avancée, à condition de garder à l’esprit une réalité encore mal prise en charge : l’inclusion numérique concerne tous les publics éloignés des opportunités, non seulement à cause de leur genre, mais également en raison de leur appartenance sociale, ethnique ou géographique. Pourtant, nous constatons encore trop de talents de la Tech laissés sur le banc de touche, parce que moins armés que d’autres. Quelles sont les conditions à réunir pour que l’inclusion s’adresse enfin à toutes et à tous ?
Inclure oui, mais inclure toutes les diversités
De nombreuses entrepreneures de la Tech agissent encore dans l’ombre, et pas uniquement parce qu’elles sont des femmes. Nous le savons depuis 2017 : le modèle du startupper, un homme âgé de 40 ans, diplômé d’une grande école, est encore le plus représenté sous les feux de la rampe. Evidemment, en soi, le fait n’est pas dommageable, si l’on considère que les entrepreneurs sont accompagnés, soutenus et mis en lumière par la seule force de leur talent. Force est de constater, pourtant, que tous les talents ne bénéficient pas de la même visibilité ou des mêmes chances de départs.
D’autres paramètres, en effet, constituent la structure du plafond de verre : le quartier, la commune, la région dans lesquels les talents évoluent, le milieu social, sont malheureusement des facteurs déterminants dans la réussite de ces derniers. Pour preuve, depuis l’année dernière, l’équipe Diversidays sillonne la France à la recherche de ceux qui font la richesse du numérique français. Tous les jours, ces profils que l’on n’attend pas, que l’on ne voit pas forcément sous les projecteurs, créent des entreprises, dynamisent leurs territoires. Tous les jours de nouvelles têtes émergent avec des projets d’intérêt sociétal, parfois avant-gardistes en matière de Tech for Good.
Elles prouvent que malgré les difficultés financières, le manque de réseau, l’auto-censure, les clichés ou les barrières, la France reste une terre d’entrepreneuriat fertile. Autant de role models qui s’ignorent et qui pourraient pourtant inspirer une jeunesse en mal de repères dans un trop grand nombre de quartiers français.
A ces modèles contemporains, pourtant, il manque le nerf de la guerre : le réseau et l’accompagnement. Autrement dit, l’appui de décideurs forts dans leurs territoires respectifs.
Améliorer la représentativité dans la tech: le rôle vital des décideurs
Comment faire en sorte que le numérique devienne une opportunité économique réellement inclusive, créatrice de richesses, non seulement dans les grandes métropoles, mais également dans les régions rurales ?
En impulsant un mouvement d’envergure. Et ce mouvement doit commencer par la mobilisation des décideurs engagés. Car il existe, comme nous avons pu l’observer, des décideurs conscients que la France est à un tournant décisif sur la scène numérique internationale, et que l’absence d’une partie de sa population, de sa plus grande richesse, ne peut que faire de l’ombre au tableau.
Des acteurs publics et privés nous ont déjà rejoints dans la construction de ce mouvement : EDF, Google France, AXA, Pôle Emploi, TBWA\Corporate, mais aussi les French Tech, de grandes régions ou encore Euratechnologies, qui a intégré cette année des talents remarqués par Diversidays.
Néanmoins, une fois cette étape franchie, le combat est loin d’être terminé : les entrepreneurs des territoires ruraux, de banlieue ou de catégories sociales sous-représentées ne se reconnaissent pas dans les modèles de réussite mis en avant par la Tech à la française.
Informer et légitimer les profils peu médiatisés
Le visage actuel de la France n’a rien de nouveau : il a toujours été multiple, depuis des temps immémoriaux. Pourtant, nous persistons à véhiculer une image monochrome et de la réussite française, même à l’ère où plateformes web et réseaux sociaux ne font pas de place au doute. Du mythe de l’âge de l’entrepreneur à l'intersectionnalité, en passant par la vision encore biaisée du handicap et l’inadéquation supposée de certains profils avec les métiers de la tech, il reste encore du chemin à parcourir. Du chemin pour faire comprendre aux Français les moins visibles, les moins audibles, qu’ils peuvent prétendre à une formation aux métiers du numérique sans avoir le bac, rebondir après la retraite, être reconnus pour leur expertise. C’est un fait : on a besoin de se reconnaître un minimum dans un modèle pour s’y projeter. Aussi, grands groupes souhaitant vous engager pour plus de diversité, c’est ici, entre autres, que vous avez à jouer votre partition : en faisant prendre conscience à ces entrepreneurs de leur légitimité. En nous les soutenant, les valorisant, en leur faisant confiance. Vous avez la possibilité - et, disons-le, le devoir -, pour votre propre rayonnement comme pour celui du numérique français, de déblayer le terrain pour que la transformation numérique soit à l’image de notre territoire.
La balle est dans notre camp à tous : pour que l’inclusion numérique tant recherchée soit effective, il est urgent de continuer à créer des passerelles, des dispositifs, un arsenal pour ouvrir la porte des réseaux professionnels à ceux qui n’en ont pas. Et ce, quels que soient leur genre, leurs choix de vie, leurs origines sociales. Talent et détermination feront le reste.
Global FinTech C-Executive | Financial Solutions Innovator | Growth Transformation Leader & Investor/Advisor | Chief Operating Officer & Co-Founder@TradeIn 🚀 "Let's enable SME to get paid earlier & financed quicker"🚀
5 ansOh yes les copains!
Directeur de l'ESD Paris - École Supérieure du Digital et de l'ESP Paris - École Supérieure de Publicité
5 ansBravo les copains ❣️🤜🤛
Founder & CEO @TradeIn
5 ansBravo!