Vive la culture générale !
Non, la culture générale ne sert pas qu’à remplir ses camemberts au Trivial Poursuit ! Elle s’avère aussi bien utile en entreprise, tant dans la compréhension globale des problèmes que dans la prise de décision.
La culture, aide à la prise de décision
Philippe Gabilliet, professeur de Psychologie et de Management à ESCP Business School*, considère qu’un bon niveau de culture générale « fournit à celles et ceux qui en sont pourvus un ensemble précieux de grilles de lectures et d’aide à la décision ».
Et poursuit : « la culture recouvre avant tout une aptitude et une méthode. Intelligence des situations, des personnes et des liens entre elles, la culture générale constitue une force de mise en perspective ».
Laurent Bibard, professeur à l’ESSEC Business School**, explique que « les capacités de prise de distance, d’adaptation, et de problématisation sont par excellence cultivées grâce ce qu’on appelle la « culture générale », à la philosophie, à l’histoire, aux arts, etc. Ces disciplines sont essentielles pour aiguiser notre regard sur le long terme, pour apprendre à évoluer en milieu inconnu […].»
La culture, élément essentiel pour prendre de la distance
Dans « La faillite de la pensée managériale » (« Lost in management 2 »), François Dupuy enfonce le clou : « L’absence de culture générale conduit à la connaissance ordinaire », fondée sur des sentiments et par nature subjective.
« Ce qui permet de prendre de la distance par rapport à soi-même, à ses sentiments partisans, à l’immédiateté, ce qui rend possible de prendre du recul, c’est la culture générale ».
Citant une enquête menée auprès de 6 dirigeants d’entreprise en 2006, François Dupuy se réjouit du constat : « un collaborateur cultivé est à même de faire ce pas de côté qui lui permet […] de parvenir à une compréhension plus fine des phénomènes complexes. »
Mais il regrette que ces mêmes dirigeants se défaussent sur le système scolaire et universitaire pour construire ce bagage.
La responsabilité de l’entreprise dans l’entretien de cette culture
Concernant la formation d'ingénieur et les classes préparatoires qui la précèdent, j'ai le souvenir de matières plutôt techniques, sans réelle ouverture sur les "humanités" ; ça date un peu :-)
Les écoles ont depuis opéré un virage.
Télécom Paris a ainsi intégré à son cursus (plutôt technique par ailleurs) une « ouverture pluridisciplinaire en philosophie, sciences humaines et sociales », et ce n'est pas la seule.
Mais c’est aussi à l’entreprise de prendre le relais pour développer et entretenir cette culture. C’est avec plaisir que je cite l’exemple de ma propre direction à EDF, SEI (Systèmes Énergétiques Insulaires), qui a mis en place pour les nouveaux arrivants des séquences « d’accompagnement multiculturel », permettant de comprendre la diversité géographique, sociale et historique des territoires pour qui elle travaille (notamment Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion et Corse). Merci à Marie-Chantal MOREIRA BESSA et Valérie Garcia Pannier.
En tant que salariés, profitons des efforts que les entreprises mettent sur la formation pour entretenir cette culture dans la durée, en complément de nos connaissances techniques !
* Article des Echos en 2013
** Dans « L’IMPACT DE LA CULTURE GÉNÉRALE DANS L’EXERCICE DES RESPONSABILITÉS », Paru dans GRANDES ÉCOLES ET UNIVERSITÉS MAGAZINE • N° 74 • FEVRIER 2017
Retraité actif
3 ansBravo Vincent, pour ce court article qui va droit à l'essentiel. Tu parles de prépa, d'écoles d'ingénieurs... Je suis convaincu que ce que tu exprimes ici concerne tout citoyen, en entreprise ou pas, très diplômé ou pas.
Partner, Manufacturing, Energy & Utilities Practice at Wavestone
3 ans👍👍