Vivre avec ses regrets
Qui n’a pas, un jour ou une nuit, repensé à ce qu’aurait pu être sa vie si… ? : “Si je lui avais dit que je l’aimais”; “Si j’avais accepté ce poste”; “Si j’avais pu lui dire toutes ces choses qui comptent pour moi avant que…”, etc
L’avancée en âge nous interpelle sur notre vie, sur ce qu’on s’était imaginé vivre à nos 35 ans, nos 40 ans ou encore à nos 50 ans… Cette sensation, souvent inexplicable, et insupportable, de passer un peu à côté de sa vie et de ne pas se sentir pleinement heureux, pleinement épanoui. Cette impression que le compromis a pris trop de place et pèse, dorénavant, bien trop lourd. C’est la définition, même, des regrets.
Les regrets ne servent pas qu’à nous rendre tristes, ou nous faire pleurer; ils sont, parfois, les pensées révélatrices de notre mal-être actuel. Au même titre qu’une anxiété est un message qui nous est, directement, adressé par le propriétaire (notre cerveau), les regrets sont également des messages à ne pas négliger au risque de les voir se renforcer avec le temps.
Aucune molécule, ni aucune substance ne peut en venir à bout. Chercher à les “effacer” serait donc une erreur de jugement, car finalement c’est la tristesse et l’inconfort ressentis, par ses pensées quasi obsédantes, que nous souhaitons voir s’arrêter.
Une solution ? Peut-être suffirait-il de considérer les regrets comme une alerte : suis-je heureux dans mon couple? Dans ma famille, dans mon travail, avec moi-même? L’épanouissement ne réside, aucunement, dans les réponses mais bien plus dans nos questionnements. Ainsi, nos regrets sont le reflet de notre envie, profonde, de vivre, pleinement, les événements, les histoires, de partager avec les personnes qui comptent, réellement, pour nous. Les regrets permettent de lever ce léger voile, que certains appellent “déni” et d’autres “l’usure du quotidien”. Les regrets, s’ils sont écoutés, avec attention, nous permettent, le plus souvent, de réagir en renouant avec soi.