Y a-t-il encore un « vote Juif » pour Marine Le Pen ?
Véronique Chemla
Journalist-Photographer for French, American and Israeli medias Lecturer
Le « vote Juif » pour Marine Le Pen a été étudié lors de l'élection présidentielle française de 2012 à laquelle se présentait Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national (FN) devenu en 2018 Rassemblement national (RN). Selon une étude de l'IFOP en 2014, " 13,5% des électeurs se déclarant de confession juive affirment avoir voté pour Marine Le Pen, contre à peine 4% pour son père en 2007". En 2015, une étude a considéré que "les résultats électoraux des bureaux de vote sarcellois de la « petite Jérusalem » n’ont pas traduit de percée supplémentaire du FN ni aux européennes de 2014 ni aux départementales de 2015". Un « vote Juif », à forte charge symbolique, et qui résulte de la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen, de la vague d'actes antisémites non jugulée par les présidents et gouvernements, de droite et de gauche, depuis 2000, de crise de la démocratie dans une France en déclins. Un vote dont on ne sait la part d'adhésion aux idées frontistes, et de rejet de l'"UMPS" ayant déçu de nombreux électeurs. En 2022, à l'approche de l'élection présidentielle, ce « vote Juif » semble avoir quasi-disparu avec la candidature d'Eric Zemmour représentant une droite nationale et la volonté de la candidate de supprimer l'abattage rituel sans étourdissement préalable.