YouLoveWords. Retour sur 4 années exceptionnelles en 5 leçons.
Jeudi 10 mai 2018, 20h30, le bureau se vide et je retire la dernière lettre du logo de YouLoveWords fièrement collé au mur il y a de cela 4 ans. Lionel, le garde de nuit, vient me voir en me jetant un énergique “alors, ça y est, c’est fini”. Moi : “C’est le début, plutôt oui”. La société ne s’est jamais aussi bien portée, nous recrutons chaque mois de nouveaux collaborateurs, nous venons de passer la barre des 100 clients et nous emménageons dans de nouveaux bureaux place de la Bastille, le lieu parfait pour préparer notre révolution éditoriale.
Quand je regarde dans le rétroviseur et que j’analyse ce que nous venons d’accomplir, tous ensemble, chez YouLoveWords, je ne peux qu’être rempli de fierté. Je réalise le chemin parcouru, l’énergie qu’il aura fallu pour se réinventer, toujours, la résilience nécessaire en tant que solo founder. Je réalise aussi le privilège que j’ai d’être accompagné par une équipe toujours plus soudée et talentueuse, des actionnaires aux conseils avisés, des ambassadeurs et soutiens aux profils multiples.
Alors que nous soufflons nos 4 bougies, je voulais partager avec vous les 5 leçons que j’ai retenues de ces années intenses. Nous ne sommes peut être pas encore une licorne mais, comme vous allez pouvoir le constater nous commençons à nous y connaître en zoologie et en jungle tropicale.
1. Être focus ou ne pas être.
On a beau le savoir, c’est plus fort que nous. En tant qu’entrepreneur, on veut toujours tout faire et si possible tout faire en même temps évidemment. C’est comme ça qu’on fonce dans le mur. J’ai compris avec les années qu’on devenait performant quand on se concentrait sur un minimum de tâches et qu’on restait “focus”.
La meilleure décision que j’ai prise il y a 3 ans, après avoir bouclé un premier tour de table de 500.000 euros auprès de 20 Business Angels, a été….. d’arrêter de lever des fonds (et de me concentrer sur le business). Je ne suis évidemment pas en train de dire que lever des fonds ne sert à rien, c’est nécessaire et bénéfique à de nombreuses sociétés. Je pense juste que dans notre cas, se lancer dans une nouvelle course de levée de fonds alors que je venais de boucler la précédente était en train de m’épuiser. Le market fit était parfait, notre offre tenait la route, il fallait juste y aller. Get shit done, comme on dit...
Entre co-founders on peut évidemment se répartir les rôles, avancer sur plusieurs chantiers en parallèle, ce n’était pas mon cas. J’ai longtemps été le dernier à quitter le bureau, à rester là, devant le mur avec ces post-it qui me défiaient, en mode “qu’est ce que tu fais maintenant ?”.
L’entrepreneur est un enthousiaste qui se laisse griser par les rencontres, les idées, les projets. Il est utopiste, il se sent surpuissant (“de toute façon, il y aura toujours une solution”) et se relève finalement assez facilement. Le plus difficile, c’est de choisir. De définir le cap, la road map et de la tenir. Le plus difficile, c’est de ne pas se disperser.
Depuis que j’ai créé WeLoveWords (mon premier site) puis YouLoveWords, j’ai eu l’opportunité de m’associer avec Jamel Debbouze (si, si !), de lancer une marque de t-shirts à texte, d’organiser la première Word Cup, autant de défis qui sur le papier dopaient (très agréablement) mon taux d’adrénaline, mais j’en suis toujours revenu au conseil d’un de mes Business Angels : “ Regroup and Derisk”. L’avantage quand on est seul pour le coup, c’est que la décision, on la prend rapidement et c’est ce que j’ai fait : notre mission sera d’aider les marques ambitieuses à raconter et produire leurs magnifiques histoires, à engager leurs consommateurs dans une relation durable.
2. Pas de croissance sans organisation commerciale
C’était décidé : nous allions produire plein de magnifiques contenus pour de top clients qui seront tous super cools (et rapidement avoir une croissance à deux chiffres).
Nope.
Ca ne s’est pas passé comme ça. En tout cas, au début.
Je pense que nous avons commis toutes les erreurs à ne pas faire : mal définir nos clients prioritaires, vaguement calculer notre marge prévisionnelle par deal, dire oui à toutes les opportunités, sans cesse étoffer notre offre, se concentrer sur 5 petits deals éphémères en risquant de perdre un deal récurrent deux fois plus rentable, penser que le réseau suffirait à développer la société.
Ces erreurs ont fait partie de notre apprentissage. Je reste persuadé qu’il faut passer par là pour comprendre que finalement la croissance et la rentabilité ne sont possibles que grâce à une organisation au cordeau.
En un an, nous sommes passés d’une stratégie commerciale relativement artisanale, reposant principalement sur… moi et mon réseau, à une Sales Team de 6 personnes, pilotée par Inès, notre remarquable Head of Sales. Nous avons mis en place un système efficace et prédictif de suivi de notre performance via Hubspot, signé des clients comme Apple, LVMH, l’Institut Français ou encore des start-ups coup de coeur à l’instar de Reachfive, Trustpair, Comet et Alan, précisé nos processus de recrutement, multiplié nos canaux d’acquisition, mis en place un programme de fidélisation de nos clients historiques (nos ambassadeurs), calculé le niveau de marge nous permettant d’assurer un travail de qualité auprès de nos clients tout en restant compétitifs, retravaillé notre offre afin de faciliter la récurrence (et augmenter la satisfaction client) et surtout mieux défini nos cibles.
Choisir c’est renoncer, nous ne nous engageons plus sur des deals à moins de 20.000 euros annuels, cela nous permet de nous concentrer sur nos clients prioritaires et de leur assurer un excellent niveau de prestation. Quand je vous parlais de zoologie, on n’en est finalement pas très loin : nous avons cartographié nos prospects dans 4 catégories, les lapins (20k annuels), les chameaux (50k), les éléphants (100K) et les T-Rex (+ 100k). Autant vous dire qu’on est passionné par la préhistoire dans l’équipe.
Plus les choses sont simples, processées et tangibles, plus les résultats suivent. C’est ce que nous sommes en train d’éprouver chez YouLoveWords. La route est encore longue mais nous venons de passer le péage.
Une fois que nous nous sommes dit ça et que le système se met en place progressivement, mon constat reste indéfiniment le même : l’humain avant tout.
3. L’humain avant tout
Etre CEO, c’est bâtir une Dream Team de personnes avec qui regarder dans le même sens. C’est capitaliser sur le talent de chacun et être un révélateur. C’est laisser l’autonomie nécessaire à l’épanouissement des équipes tout en fixant le cadre du collectif.
J’ai la chance depuis le début, mais particulièrement depuis 2 ans, d’avoir à mes côtés des personnes exceptionnelles à la hauteur de cette mission qui est la mienne.
Audrey, une de mes salariées me disait récemment : “Travailler chez YouLoveWords m’a redonné la foi en l’entreprise”. Je mesure l’importance de ses mots. Nous sommes chez YouLoveWords directement concernés par la transformation du monde du travail, notre modèle reposant notamment sur une communauté de talents freelances créatifs que nous mobilisons en fonction des projets. Nous sommes au coeur de la révolution digitale et des impacts humains et sociétaux qu’elle engendre mais nous faisons partie de ceux qui préfèrent voir la coupe (plus cool que le verre) à moitié pleine.
Le pattern, c’est à nous de l’inventer (et ensuite d’en être à la hauteur) et c’est ce que nous faisons chaque jour. Construire un modèle bienveillant et respectueux (pas commun dans le monde des agences), qui reposerait sur une communication transparente, une envie commune de décrocher la lune collectivement et individuellement. Un modèle tourné vers l’excellence mais qui donnerait le droit à l’erreur.
Nous avons affiché nos 7 principes “capitaux” au centre de nos nouveaux bureaux afin de ne pas les oublier, nous nous en amusons régulièrement auprès de nos clients quand il s’agit de les aider à produire leurs contenus, mais le temps d’attention continu de l’humain (8 secondes) est passé sous celui du poisson rouge.
A nous de jouer.
4. Nous sommes uniques. Cultivons-le.
Juno, ça vous parle ? Alors ? Oui, c’est ça, c’est le nom d’un filtre sur Instagram, perso c’est mon préféré. J’aime en abuser quand il s’agit d’apporter la touche finale qui rendra ma photo insta plus likeable. Ne nous privons pas des apps et autre outils à notre disposition pour sublimer nos contenus, nos vies, nos images mais n’oublions pas aussi d’être, sans filtre.
Être sans filtre c’est revenir à ce que nous sommes réellement, profondément, ce qui fait que nous sommes différents. Cela nous oblige aussi à prendre le temps, c’est ça : prendre le temps. Prendre le temps quand on est une marque par exemple, c’est aller chercher dans ses racines, dans son ADN pour se démarquer de son concurrent. C’est respecter ses consommateurs en leur proposant des produits, des histoires, une vision du monde qui sera unique, réfléchie, construite et respectueuse.
Notre différence nous la cultivons chez YouLoveWords. Notre force vient de notre curiosité et de notre amour pour la création sous toutes ses formes mais particulièrement éditoriale. Nous aimons les quotes de Steve Jobs, les poèmes de Patti Smith, les punchlines imagées de Notorious Big, venez les retrouver sur le “words wall” qui borde notre entrée. (vous pourrez ensuite venir discuter de votre stratégie éditoriale en sirotant un cocktail avec un de nos top Content Strategists dans notre “salon tropical”).
Nos Content Strategists : une de mes fiertés d’ailleurs. Leur diversité, leur sérieux, leurs personnalités sont autant d’atouts au service de nos partenaires et clients rarement avares en éloges. “You are amaaaaazing” (avec l’accent texan).
5. Tenir la distance
Cette sensation d’être en plein marathon tout en courant des sprints, oui c’est un peu ça. Créer et développer son entreprise emporte très souvent tout sur son passage. Il faut à la fois beaucoup d’ego quand on est entrepreneur, mais aussi une bonne dose d’humilité. Capitaliser sur ses réalisations, ses temps forts, sur le vent qui vous pousse fort dans le dos sans trop jouer à Icare :)
C’est certainement cela le dernier enseignement de ces 4 dernières années : on tient la distance en gardant la bonne distance sans jamais oublier ses rêves.
Et des rêves, nous en avant beaucoup : lancer prochainement notre plateforme de production en ligne (préparez-vous, ça va être canon), ouvrir des bureaux dans de nouveaux pays, révéler encore plus de talents créatifs, accompagner de plus en plus de marques dans la production de leur contenus premium.
La lune est encore loin, mais elle se rapproche.
Merci à Marjorie, Inès Rekiec, Axelle Volland, Julie Schmitt, Auriane Kolodziej, Audrey Petit-Trigg, Julia Osseland, Alice Dubois, Elodie Cazuguel, Anne-Cécile Nadal, Martin Bellet, Mickaël Cardoso, Nicolas Plumelle, Vincent Sanchez, Julien Callaou, Florent Wolff, Hervé Paolini, Florian Lamache, Julien Braun, Axel Sigurdson, Constant Revest, Alain Rodermann, Valérie Coscas, Alain Rabier, Edouard Detaille et tous les BA pour votre soutien, nos + de 5000 talents et nos incroyables clients. You rock.
++ Grégory
Co-fondatrice MoNaLisa Coaching
6 ansMerci pour retour d'expérience ! Excellent post, fort et inspirant car authentique. Encore Bravo ! Monique
Directrice des Etudes. Enseignement Supérieur
6 ansQuel parcours! Super je me souviens des premieres idees a la belle epoque de lincubateur de la ccip. Bravo!!!
OneWorkplace : let's share the future !
6 ansCher Gregory, Je vais prendre le temps de savourer votre article car je le découvre en ce moment même et je manque de temps... Je crois toutefois y avoir vu (en diagonale) des sujets que je partage, puisque je les ai rencontrés et par forcément adressés comme "il faut". Poursuivez, je vous souhaite le meilleur...
Fondateur de Curiousquad | Développez les connaissances de votre entreprise 🧠 ✨ 🚀
6 ansBravo à toi et à vous ! L'état d'esprit que tu évoques se ressent en travaillant à vos côtés, le plaisir de chacun s'en trouve renforcé et les succès à venir passent par là. You guys rock ;-)
Fondateur U-Progress - Nous recrutons des SDR/BDR pour des éditeurs de logiciels sur Paris et sur Lyon - contactez moi
6 ansBravo bel article, on voit que vous aimez les mots....beau retour d'expérience empreint de pragmatisme, je retiens particulièrement le fait de structurer et organiser les ventes.....aspect parfois oublié dans le monde des startups