Youpi, je me suis plantée !

Bon, j’avoue, je me suis un peu forcée pour écrire ce titre.

Parce que je ne sais pas vous, mais moi, je n’aime pas ça du tout, me planter ! Alors ce titre, c’est un peu ma nouvelle bonne résolution…

À ma décharge, il faut bien dire que, lorsque j’étais petite, j’ai reçu plus de félicitations pour mes bonnes notes que pour l’avertissement conduite que des profs excédés par mes bavardages continuels avaient fini par me coller en cinquième. Et pourtant, il m’en a appris des choses, cet avertissement : par exemple le fait que, pour qu’une relation soit satisfaisante pour les deux parties, il ne suffit pas d’entendre ce que dit l’autre, il faut aussi lui montrer qu’on l’écoute. Une leçon de vie encore présente aujourd’hui.

Certes, le succès est toujours agréable… parfois même grisant. Mais ce n’est pas lui qui nous fait nous remettre en question, attitude indispensable pour progresser.

Malheureusement, dans la culture française, nous sommes dès notre plus jeune âge conditionnés pour éviter au maximum l’erreur et l’échec. Une mauvaise note est rarement perçue comme une occasion de faire mieux la fois suivante… Et en entreprise, nous sommes souvent pilotés par les objectifs. Pour obtenir une rémunération maximale, il nous faut alors atteindre 100% partout !

Mais comment peut-on être audacieux si l’on est paralysé par la peur de l’échec ?

Comment lancer un nouveau produit si l’on a peur qu’il ne rencontre pas sa cible commerciale ?

Comment créer une entreprise si l’on a peur de faire faillite ?

Comment monter sur scène devant 300 personnes si l’on a peur de faire un bide ?

Comment écrire un livre si l’on a peur de ne pas être lu ?

Comment dire « je t’aime » pour la première fois si l’on a peur de la réponse ?

Et pourtant, quel est le point commun entre, par exemple, Thomas Edison, J.K. Rowling et Charles de Gaulle ? Certes, ils sont tous les trois entrés dans l’Histoire pour leurs succès… Mais ils ont tous connu auparavant l’échec, répété et spectaculaire !

Thomas Edison, inventeur de génie auquel nous devons, entre autres choses, le phonographe et l’ampoule électrique, a passé des jours et des nuits à essayer de créer l’ampoule à incandescence. Il déclara par la suite : « I haven’t failed. I’ve just found 10 000 ways that won’t work. » (Pour ceux d’entre vous qui ne comprennent pas : bravo, vous avez réussi à échouer à apprendre l’anglais, ce qui signifie que vous avez développé plein d’autres talents qui vous ont amené(e) jusqu’ici !).

Alors, arrêtons d’avoir peur de nous tromper, arrêtons d’avoir honte quand cela nous arrive. Ce n’est pas parce que nous ratons quelque chose que nous ne valons rien. Soyons fiers de nos échecs et de ce qu’ils disent de nous : j’ai osé ! Je suis audacieux ! Essayons plutôt d’en tirer des leçons qui nous permettront de faire mieux la prochaine fois… ou d’accepter qu’il est préférable de renoncer, car tous les objectifs ne sont pas faits pour être atteints.

Il n’est pas facile de garder la tête haute quand notre entourage nous regarde avec réprobation. Mais le changement ne peut venir que de nous-mêmes. Acceptons de nous tromper, acceptons que les autres se trompent… Acceptons même que, parfois, ils puissent ne pas s’en rendre compte ou ne soient tout simplement pas prêts à le reconnaître !

Bref, encourageons-nous les uns les autres à accepter nos imperfections et, quand nous échouons, exclamons-nous : « Youpi, je me suis planté(e) ! »

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