Le passionnant colloque « la médecine du tri » qui s’est tenu ce 6/12 a été l’occasion de rappeler combien le tri a marqué l’histoire de la néphrologie et de bioéthique.
Jusqu’à la fin des années 50, la maladie rénale chronique est mortelle à 100%. Puis, deux traitements, la #dialyse et la #greffe, font leur apparition.
𝗘𝗻 𝟭𝟵𝟲𝟬, 𝗮̀ 𝗹’𝗼𝗰𝗰𝗮𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝘂 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗽𝗿𝗲𝗺𝗶𝗲𝗿 𝗰𝗼𝗻𝗴𝗿𝗲̀𝘀 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗶𝗮𝗹 𝗱𝗲 𝗻𝗲́𝗽𝗵𝗿𝗼𝗹𝗼𝗴𝗶𝗲, 𝗮̀ 𝗘𝘃𝗶𝗮𝗻, 𝗕𝗲𝗹𝗱𝗶𝗻𝗴 𝗦𝗰𝗿𝗶𝗯𝗻𝗲𝗿 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁𝗲 𝗾𝘂𝗮𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗿𝗲𝗺𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗽𝗮𝘁𝗶𝗲𝗻𝘁𝘀, 𝗺𝗮𝗶𝗻𝘁𝗲𝗻𝘂𝘀 𝗲𝗻 𝘃𝗶𝗲 𝗱𝗲𝗽𝘂𝗶𝘀 𝗽𝗹𝘂𝘀𝗶𝗲𝘂𝗿𝘀 𝗺𝗼𝗶𝘀 𝗴𝗿𝗮̂𝗰𝗲 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗱𝗶𝗮𝗹𝘆𝘀𝗲 𝗰𝗵𝗿𝗼𝗻𝗶𝗾𝘂𝗲.
L’accès itératif au sang, permettant de répéter le traitement sans limitation de durée, est enfin rendu possible par le shunt qui porte son nom.
Très peu de machines de dialyse existent et le traitement est très coûteux.
𝗨𝗻𝗲 𝗾𝘂𝗲𝘀𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗶𝗳𝗳𝗶𝗰𝗶𝗹𝗲 𝘀𝗲 𝗽𝗼𝘀𝗲 𝗿𝗮𝗽𝗶𝗱𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : 𝗳𝗮𝗰𝗲 𝗮̀ 𝗹’𝗮𝗳𝗳𝗹𝘂𝘅 𝗱𝗲 𝗺𝗮𝗹𝗮𝗱𝗲𝘀 𝗱𝗲́𝘀𝗲𝘀𝗽𝗲́𝗿𝗲́𝘀, 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗰𝗵𝗼𝗶𝘀𝗶𝗿 𝗰𝗲𝘂𝘅 𝗾𝘂𝗶 𝘃𝗼𝗻𝘁 𝘃𝗶𝘃𝗿𝗲 𝗲𝘁 𝗰𝗲𝘂𝘅 𝗾𝘂𝗶 𝘃𝗼𝗻𝘁 𝗺𝗼𝘂𝗿𝗶𝗿 ?
L’équipe pionnière de Seattle met en place un des tous premiers comités d’éthique, rapidement rebaptisé le « tribunal des dieux ».
Il réunit deux médecins, un chirurgien, une femme au foyer, un religieux, un avocat, un banquier, un représentant de l’État, un syndicaliste.
Tous sont blancs et tous sauf une sont des hommes.
La dialyse est réservée aux plus de 25 ans et aux moins de 45 ans.
Ils doivent avancer 3 années de traitement, soit l’équivalent de 200.000€ aujourd’hui.
Les élus sont très majoritairement des hommes, blancs, issus de classes sociales élevées.
Rapidement le tribunal fait l’objet de lourdes critiques. Il est accusé d’être « pollué par les préjugés et les clichés » et d’incarner « la bourgeoisie épargnant la bourgeoisie ».
C’est le tout premier débat au monde consacré à la bioéthique.
En 1972, un patient réalise sa dialyse face au congrès américain, qui décide de la prise en charge financière de ce traitement, à peu près à la même période qu’en France. Les centres se développent. La dialyse devient peu à peu une industrie rentable, où l’argent coule à flots, comme le sang des patients traités : ils sont actuellement plus de 550.000 aux US, et 55.000 en France.
Au moins un million de personnes meurent chaque année dans le monde faute d’accès à la dialyse ou à la greffe.
Institut La Personne en médecine - Université Paris Cité Céline Lefève Sylvie Morel Laure Pitti Roger Thay Espace éthique Ile de France Comité Consultatif National d’Éthique pour les sciences de la vie et de la santé (C.C.N.E.) Karine Lefeuvre Fabrice Gzil Séverine Laboue Laurent Chambaud Duflot Cécile Renaloo: patients organization, kidney disease, transplant, dialysis
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