Alliance pour les Transitions Agricoles et Alimentaires ALTAA reposted this
Comment faire en sorte que l’alimentation saine et durable ne soit pas un luxe réservé à une minorité ? Le simple fait de devoir se poser cette question révèle le choix de société opéré en France : La semaine dernière, un rapport passé inaperçu de l’UNICEF révélait que plus d’un cinquième des enfants en France ne mangeaient pas 3 repas par jour. Alors quel serait le coût pour la société de pallier ce problème ? Et bien même en grossissant très fortement le trait (comme l’a calculé François Malaussena sur Bluesky), 👉 en considérant que ce n’est pas 20% mais 100% des mineurs qui ratent chaque jour d'école un repas, 👉 et en estimant le prix de ce repas à 10€, le coût annuel s’élèverait à 22 Mds €. Ça parait beaucoup. Et pourtant, c’est 10 fois moins élevé que l’aide publique aux entreprises, qui s’élève en France à 223 Mds € par an (chiffre 2019 avant Covid !) Ce choix de société est effectué au détriment de la justice sociale. Et le pire, c’est qu’il ne tient pas ses promesses de croissance, de plein emploi ou de ruissellement : il n’évite pas l’explosion des dividendes, il permet à peine d’atteindre 1% de croissance et il échoue à se prémunir des fermetures d’usines ou d’hypermarchés. Et ça, on est bien placés pour s’en rendre compte à Clermont-Ferrand avec les annonces coup sur coup des plans sociaux de Michelin et d’Auchan. Alors, on comprend mieux pourquoi ce sont les collectivités locales et la société civile qui, en première ligne, s’emparent de ces questions de justice sociale et de lutte contre la précarité alimentaire. Parmi les dispositifs sociaux qui émergent en réponse à ces enjeux, des expérimentations relevant de la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA) voient le jour dans une trentaine de territoires en France, portées par des collectifs citoyens, soutenus par des collectivités engagées. A Clermont, c’est le cas du projet Solidoume. La Sécurité Sociale de l’Alimentation est un projet de société qui ne repose pas sur des promesses de croissance et de ruissellement, mais sur 3 piliers : 1️⃣ L’universalité 2️⃣ L’organisation démocratique du conventionnement 3️⃣ Le financement basé sur la cotisation sociale Elle s’inspire directement du régime général de Sécurité Sociale. Si après-guerre, dans un pays ruiné, nous avons su le faire pour la santé, pourquoi ne serions-nous pas capables de le faire pour l’alimentation ? Merci à Emilie BARAT-DUVAL du REEA pour l’invitation cette table ronde, ce matin à VetAgro Sup, dans le cadre de la journée “Education et Promotion de la Santé-Environnement” organisée par Réseau Éducation à l'Environnement Auvergne et l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes. Planchat Claire Anthony Fardet Véronique Jal Patrice DELAIR Pierre ROZE Marc Regnoux Stéphane BAZOUD Cyrille Mingat Ines Chaud-Ullrich Hélène CADIOU Alizée Marceau Vanessa Iceri Geoffrey Volat Morgane DOVERGNE Centre d'Innovations Sociales Clermont Auvergne - CISCA AIR coop BIO 63 Charles Fournier Boris Tavernier