Post de Jean-Philippe Dewilde

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Architecte-paysagiste associé chez Ligne Paysagère

Image de désolation ? Je passe chaque jour devant ce champ d'une vingtaine d'hectares, d'un seul tenant suite aux arrachages sauvages des haies qui le tramaient à l'origine. Situé en Normandie, pour partie en zone Natura 2000, il a 'subi' deux cultures successives en 2023 (orge et maïs), toutes deux parties dans la foulée au méthaniseur, et bénéficié de réguliers et généreux apports de digestat. Aucun engin n'y a posé une roue depuis novembre dernier, car les pluies continuelles saturant les sols ornais empêchent toute intervention. Ce 11 avril, voici un aperçu de l'indigente couverture végétale spontanée qui a réussi à s'installer sur cette parcelle en presque 6 mois. Dans quel état est donc ce sol pour offrir une image pareille ? Quelles pratiques culturales ont été mises en œuvre pour aboutir à un tel résultat ? L'agriculture française présente de nombreux visages, mais ce n'est pas celui-ci qui a ma préférence...et ce n'est pas le genre de paysage que je souhaite léguer à mes enfants.

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À partir d’une photo dont on ne sait pas ce qu’elle représente, vous avez réussi à générer une horde de commentaires qui laissent à penser que les agriculteurs d’aujourd’hui ont rendu les sols stériles et intoxiqué les consommateurs. Le point commun des auteurs de ces commentaires: -ils ont pratiquement tous un grand père agriculteur - Ils appartiennent tous au secteur tertiaire et exercent une profession qui n’existait pas à l’époque du grand père. - ils oublient que le métier de service qu’ils exercent est rendu possible parce que la performance de l’agriculture a permis un formidable exode vers les villes - -ils oublient les pollutions liées à la concentration des populations dans les villes, pollutions par l’artificizlisation des sols et par les eaux usées chargées de pesticides médicamenteux -et surtout, ils oublient que l’agriculture que nous pratiquons, très technique et scientifique, a permis d’alimenter une population x5 en 1 siècle en éliminant quasi toute intoxication alimentaire (et malgré nos sols morts…) Si je peux vous rassurer, nos sols sont vivants et en constante amélioration grâce au fait qu’on les fait produire aussi pour nourrir leur activité biologique.

Désolé, mais que connaissez vous de l’agriculture? Savez vous qu’après un maïs (2e culture de l’année, récolté fin octobre), il est illusoire d’implanter un couvert, et que probablement cette parcelle aurait déjà été semée si ce printemps n’était pas aussi humide. Et qu’il y ait des haies ou pas n’y changerait rien. De grâce, qu’on arrête de vouloir prodiguer des conseils à la place de ceux dont c’est le métier🥵

Jacques Teyssier d'Orfeuil

Ingénieur général honoraire des Ponts, Eaux et Forêts

8 mois

Mon Dieu. Un champ qui "subit" des cultures. Quelle abomination. Ben oui, comme vous le dites, les pluies ont empêché son travail. Les résidus vont être enfouis dès qu'un tracteur pourra passer, alimentant le sol en matière organique. Mais rien ne vous empêche d'y aller avec une fourche-bêche pour faire le boulot. L'exploitant sera sûrement ravi.

Jean-Marie LYET

Retour à l'essentiel.

8 mois

Des milliers d'hectares ont cette apparence. Oui c'est un constat d'échec l'agriculture ne maintient plus la vie dans nos campagne. La terre est assistée en permanence, donc sans apports conséquents ça donne ça. Monsanto en rit encore.

Gianni GIARDINO

Enseignant-Chercheur

8 mois

L'intensif, toujours l'intensif. Du non réfléchi, du moment que c'est de l'intensif ! Le résultat sera que ce qui reste de vivant sera bientôt intensément ... mort ! ... et nous avec dans la foulée. Quand prendra-t-on enfin conscience que c'est la nature même qui nous porte, et non ... la finance. On peut craindre maintenant et au train où vont les choses, un écroulement généralisé. Subsisteront encore quelques stupides à s'échanger des valeurs et des actions ? c'est possible. La financiarisation de tout poussée à son paroxisme : continuer à s'échanger des titres quand plus rien n'aura de valeur ...

Jerome Sergent ⏚ 🐿️ 🏔️ 💦 🐳

Producteur de LiFoFer et PNPP et pépiniériste spécialisé agriculture régénérative

8 mois

C'est le désert qui avance. Après de multiples rapports, études, plans de lutte contre l'érosion... Même les plus grandes institutions alertent sur le sujet depuis bien longtemps déjà, UICN, OFB, Chambres d'Agri... Jusqu'à l'Europe. Pour autant les avancées sont encore minimes, l'agriculture se transforme peu a peu mais inexorablement en agribusiness pour produire de l'énergie. Cette course folle nous mène droit dans le mur et provoque encore plus la mort dans nos campagnes sans résoudre la crise agricole de plus en plus flagrante ! Il suffit d'écouter notre gouvernement ou d'autres comme Xavier Bertrand à l'occasion du congrès de la FNSEA qui s'est tenu à Dunkerque fin mars pour le comprendre. 50000€ pour 16 minutes de discours démagogique aux frais des habitants des Hauts de France !

Eric Letard

Coach / Formateur / "Intelligence Émotionnelle & Agilité comportementale"

8 mois

Il devient important de distinguer et de nommer correctement les choses... Il y a l'agriculture ..... il y a l'agrobusiness... Les conséquences sur la biodiversité sont très différentes...

Jean-Philippe Poulenc

GEMAPI 🌊 Cycle de l'Eau 💧

8 mois

À un moment on devrait pouvoir se retourner contre toute personne qui de par son fait en arrachant des haies, provoque l'érosion et le ressuyage des sols entraînant inondations, dégradations de biens, mise en danger de personnes, ...

Adrien DELBART

En recherche d'emploi

8 mois

La question qui devrait se poser est de savoir qui paie les conséquences de telles pratiques, que ce soit en terme d'érosions des sols ou de qualité de l'eau. Pour le moment, c'est la puissance publique et donc le contribuable qui assume cette charge. Il est urgent que ça change.

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