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Barreur éditorial du MiroirSocial

Les salariés aidants, du moins ceux qui ne se déclarent pas comme tels, illustrent pleinement le syndrome du coût caché que représente l'absentéisme dans les entreprises. Ils sont une majorité à ne pas se déclarer parce qu'ils ne se reconnaissent pas dans le rôle ou qu'ils ne sont pas éligibles au congé légal de proche aidant dont l'indemnisation quotidienne est fixée forfaitairement à 64,54 € et requiert un taux d'incapacité d'au moins 80 % de la personne aidée. En deçà, l'aidance ne justifie aucune forme de soutien, de droit, du moins. A quoi bon en parler dans ces conditions. Alors, faute d'être en position de négocier avec l'encadrement, non pas seulement de la flexibilité, mais aussi et surtout un allégement de leur charge de travail, les salariés aidants le taisent et font avec. Au prix de la dégradation de leur propre santé parfois, ils prennent sur leur congés et quand il devient impossible de conjuguer travail et aidance, l'arrêt de travail pour maladie s'impose. Cela a aussi des conséquences sur les collectifs de travail avec des transferts de charge et des sources de désorganisation. Les directions sont bien conscientes qu'une part de l'absentéisme est liée à la non prise en compte de l'aidance dans l'aménagement des charges de travail. Et ce n'est pas le droit à un congé, même plus ouvert et mieux indemnisé, qui constitue la solution. C'est d'abord dans la capacité à adapter le travail, à la charge que représente l'aidance que se trouve la solution pour que les salariés aidants profitent pleinement de leur congés payés, de leur RTT pour souffler. Un vrai défi managérial... Mais quel est l'intérêt de lever le rideau à partir du moment ou l'absentéisme de courte durée est financée à 50 % par l'assurance maladie et que les collectifs de travail s'adaptent pour absorber avec moins de moyens une même charge de travail. Jusqu'à quand est-ce que cela va tenir ? Avec l'augmentation mécanique du nombre des salariés aidants, les entreprises ont tout intérêt à anticiper la transformation explosive d'un coût caché en un un cout direct quand le travail ne sera tout simplement plus soutenable et qu'il sera temps de rehausser significativement l'enveloppe (1 milliard / an actuellement) transférée de la branche AT-MP vers l'assurance maladie pour compenser la sous-déclaration des arrêts courts liés au travail. On en parle ce mardi 28 mai grâce à OCIRP - Engagés pour l'autonomie ! avec Jean-Manuel KUPIEC, Nathalie Chusseau (chercheure associée à la Chaire Transitions Démographiques Transitions Economiques), Franck HOULGATTE (Secrétaire Général de l'Union Nationale des syndicats de la Santé Privée Force Ouvrière) https://lnkd.in/e25Z7N_3

Comment lever le rideau sur les coûts cachés de l'aidance dans les entreprises ? | Miroir Social

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