ÉCONOMIE - Piscines publiques : l'intérêt du diagnostic d'exploitation

LES PISCINES PUBLIQUES EN GRAND DANGER À BRÈVE ÉCHÉANCE ? 

Le modèle d'exploitation des centres aquatiques, déjà̀ qualifié "d'obsolète" en 2018 par la cour des comptes, semble être à bout de souffle, avec un contexte actuel qui ne fait qu'accélérer les risques de fermetures temporaires ou définitives …

Notre cabinet PISCINE MANAGEMENT réalise depuis plusieurs années des bilans d'exploitation de centres aquatiques, et, dans la plupart des cas, les mêmes constats apparaissent. 

Loin d'être une véritable surprise, ces constats rejoignent les conclusions du rapport de la cour des comptes (2018) qui identifiait déjà un besoin de professionnalisation du métier, au risque de voir le déficit structurel s'amplifier et par voie de conséquence les budgets exploser. 

Pour rappel, la part que représente l'exploitation dans le coût global (en 2019) d'un établissement aquatique est de 60 à 70%. 

Intégrant l'ensemble des paramètres de l'exploitation, il ressort que, dans la grande majorité des audits réalisés : 

• l'approche "service public" exclusive limite le potentiel de développement des équipements avec un positionnement « gestion » plutôt « qu’initiative »
• le manque d'engagement fort dans l'humain fait ressortir une inadéquation entre les nouveaux besoins des usagers et la capacité des agents à y répondre
• une vision budgétaire axée uniquement sur le coût annuel (budget) de l'équipement faisant oublier qu'un centre aquatique a une durée de vie de 30 à 40 années
• un réel manque d'initiative en termes de développement des recettes à forte valeur ajoutée, ce qui pèse sur le coût au M2 de plan d’eau (recettes / dépenses)
• le manque de formations des encadrants (management - gestion économique et financière - développement commercial) qui limite l'engagement des équipes en place un réel manque de "ressource MNS" faute d'avoir mis en place les conditions d'une attractivité́ réelle pour le métier 
• un état de dégradation avancée des installations faute d'un plan de maintenance préventive pensé et réellement appliqué
• une programmation d'équipements surdimensionnés, à hauts volumes de traitement (air et eau), qui a été très longtemps un dogme absolu des AMO
• un pilotage de la consommation des fluides inadapté entrainant des consommations importantes, bien au-delà du nécessaire et du règlementaire
• une absence de politique commerciale (pourtant indispensable) qui entraine une désaffection du public au profit du secteur marchand 
• un circuit de prise de décision souvent trop long 
• …..

Bien-sûr, rien n’est jamais définitif si des mesures correctives sont mises en place.

De nombreuses initiatives techniques sont déjà initiées dans la cadre des économies d’énergies, avec des innovations pertinentes tant sur le plan de la rénovation que la construction de nouveaux équipements.

Au-delà de l’aspect technique, il est bon de rappeler que ce sont bien des hommes et des femmes qui, au quotidien, agissent dans le sens de l’intérêt général au service des usagers.

La formation de ces agents territoriaux devient donc un axe majeur de développement des structures, du personnel, de la satisfaction des usagers et de l'économie générale.

Le diagnostic d’exploitation intègre tous ces aspects, de la technique au management, en passant par la gestion des fluides, la formation du personnel, la politique commerciale, le respect de règlementation en vigueur (hygiène, sécurité, surveillance, droit du travail)….

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“Sans standard, il n’existe pas de base logique sur laquelle fonder une décision ou décider d’une action.” – Joseph Juran