5 questions sur l'international auxquelles vous ne pouvez sans doute pas répondre
Vu l'importance de l'international de nos jours, on pourrait croire que tout a été étudié et découvert, que les professionnels du monde entier connaissent le sujet sur le bout des doigts et que la question porte plus sur comment faire que sur ce qu'il y a à savoir.
Voyons si c'est le cas 🧐 ! Pouvez-vous répondre aux 5 questions ci-dessous ?
1. Qu'est-ce qui a déclenché la mondialisation ?
À un moment dans la seconde moitié du vingtième siècle, le commerce international a commencé à dépasser la croissance économique, et les gens ont entrepris de travailler ensemble dans le monde entier à une vitesse accélérée, ce qui a finalement conduit à l'économie mondialisée dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Qu'est-ce qui a provoqué cela ?
La première réponse que j'obtiens généralement est internet, mais tout ça était engagé bien avant que les ordinateurs personnels ne deviennent un sujet de conversation, encore moins les réseaux. On me parle ensuite de traités, et oui, ils ont joué un rôle, mais la plupart du temps, il s'agissait davantage d'une tentative de dynamiser quelque chose qui fonctionnait déjà très bien que d'un effort visionnaire. La plupart des politiciens abordent la mondialisation avec le même désarroi que leurs électeurs, et n'ont ni la sagacité ni le pouvoir de l'initier ou de la contrôler.
Le principe en jeu dans l'émergence de la mondialisation a été identifié par un jeune économiste dans les années 1930, bien avant qu'il ne puisse affecter l'économie mondiale. En quoi est-ce important ? Eh bien, comme c'est la mise en œuvre de ce principe dans différentes pratiques et technologies qui a permis au commerce international de prospérer et de réinventer l'économie, le succès ou l'échec de votre société est encore aujourd'hui lié à votre maîtrise du concept.
Il est intéressant de remarquer que ce même principe utilisé dans d'autres technologies et business modèles a provoqué des bouleversements majeurs de l'économie ces dernières années, avec de nouveaux gagnants et perdants, mais cette fois sans véritable lien avec la mondialisation.
2. Qu'est-ce qu'une stratégie internationale ?
Lorsque j'entame une conversation par cette question, les gens m'expliquent invariablement ce qu'ils font pour exporter. C'est toujours une grande déception et c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai commencé à travailler comme consultant international.
Prendre l'exportation comme point de départ lorsqu'on réfléchit à une approche de la stratégie internationale, c'est comme parler de vos chaussures quand je vous demande où nous partons en randonnée.
De nombreuses idées fausses sont en jeu ici. En réalité, les exportations n'ont de sens que pour les nations et même là, elles sont souvent bien moins importantes que nous l'imaginons. De plus, l'obsession de l'exportation repose sur le mercantilisme, une théorie absurde que les économistes dénoncent depuis des siècles, ainsi que ses effets désastreux sur l'économie, les entreprises, le niveau de vie et les communautés.
Professionnellement, elle crispe certains d'entre nous sur des concepts d'avant la mondialisation, tels que : soyez d'abord fort sur votre marché domestique (pour ce que ça peut vouloir dire 🤔) et exportez ensuite. Ici, le résultat est la mort de la main de concurrents mieux informés. Ou ils étudient les marchés selon les lignes nationales, ignorant les structures et les mécanismes de la mondialisation.
3. Quel style de management devriez-vous choisir avec vos équipes internationales ?
Les styles de management sont très largement enseignés dans le monde entier, mais il faut être prudent. Tout d'abord, selon la théorie que vous retenez, certains de ces "styles" ne sont en fait qu'une description de comportements typiques, pas vraiment utiles pour analyser et gérer la relation que vous devriez avoir avec votre équipe. Même si vous choisissez le bon concept, la mise en œuvre est souvent mécanique et tend à mettre les gens dans des boîtes plutôt que de refléter réellement les subtilités de la nature humaine, des interactions, des affaires et des organisations.
Alors bien sûr, si vous ajoutez à cela la complexité du commerce international et la dimension interculturelle de vos équipes, les managers peuvent rapidement être dépassés ou pire, totalement accaparés par la quête infructueuse du système de management parfait.
Avant de commencer à travailler avec des collaborateurs internationaux, vos managers devraient suivre une formation avancée sur les styles de management dans le contexte spécifique des opérations internationales. Il ne s'agit pas d'un rappel, mais d'une familiarisation avec la philosophie de fond, ses limites et ses principaux pièges, après mise en œuvre dans une série de situations réalistes. Lorsqu'on comprend bien les styles de management, il est tout-à-fait clair que le management international nécessite une réflexion spécifique et un travail supplémentaire.
4. Quel est le lien entre l'innovation et l'international ?
Les entreprises qui réussissent sont régulièrement complimentées sur leurs innovations et les analystes pointent alors aussi avec enthousiasme leurs ambitions internationales. En réalité, soit aucun lien n'est établi entre les deux, soit les activités internationales sont considérées comme un simple effet secondaire des solutions géniales qui font rêver les clients du monde entier.
Toutefois, les entreprises ne réussissent pas simplement parce qu'elles ont une bonne idée ou une équipe talentueuse, et qu'elles gagnent de l'argent ici et là. L'économie mondiale n'est pas un immense désordre dans lequel "les meilleurs survivent". Des conditions spécifiques dictent très concrètement ce que les entreprises doivent faire et ne pas faire. Lorsque les dirigeants n'en ont pas conscience, ils peuvent réussir pendant un temps, puis échouer avec perte et fracas.
Il y a un lien mécanique entre l'innovation et l'international, et une entreprise est vulnérable si elle ne le prend pas correctement en compte dans sa stratégie.
5. Quand faut-il être effectual ou managérial à l'international ?
Il devrait être plus facile de répondre à cette question car il y beaucoup de ressources sur l'effectuation si ce concept ne vous est pas familier. De nombreuses équipes internationales ont souffert ou se sont effondrées parce qu'elles ont utilisé la mauvaise approche dans leur contexte spécifique, dérivant de plus en plus sans voir quel était le problème.
Une fois que vous comprenez les deux perspectives, il est facile d'analyser votre situation et de vous adapter aux circonstances. Mais à l'inverse, si vous ne le faites pas, les opérations internationales peuvent devenir un chemin de croix, généralement parce que la direction exige des résultats avec des indicateurs inappropriés.
Ironiquement, il y a parfois dans l'entreprise des gens qui connaissent très bien l'effectuation, mais comme celle-ci a été développée autour de l'entrepreneuriat et de l'innovation, personne ne fait le lien avec l'international.
On peut réussir à l'international sans avoir la moindre idée de ce que sont la mondialisation, les stratégies internationales, les styles de management, le lien innovation-international ou l'effectuation, mais c'est souvent dans la douleur. L'international est assez compliqué comme ça, n'en faites pas un cauchemar en vous lançant sur la route sans préparation...
Traduction française de l'article original en anglais
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