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Dans une dynamique de recommencer une partie de sa vie à presque zéro, je me retrouve depuis le début du mois de Décembre en France et en famille avec quelque part l’impossibilité de finir complètement mon bout de vie en Chine et du fait du confinement en France l’impossibilité également de commencer mon bout de vie en France. Il était plus ou moins prévu, à moyen/long terme de “revenir” en France, voire du côté de l’Occident afin de repartir sur de nouvelles bases et de garantir aussi à mon fils une éducation que nous pensons plus adaptée dans un esprit plus libre. Il était prévu de faire les choses comme il se doit, de manière réfléchie et intelligente, de continuer et de pérenniser notre société de distribution de vins rouge à Chengdu et dans sa région tout en réfléchissant sérieusement à l’endroit où nous aurions voulu recommencer notre vie ainsi qu’à commencer activement la recherche de nouveaux projets, de voir également comment concrétiser nos plans de création d’entreprise tout en cherchant des activités, des missions pouvant nous permettre de recevoir quelques revenus pendant cette période.

Et voilà l’arrivée du COVID-19 dans nos vies, pas seulement la nôtre, dans la vôtre aussi, dans la vie de tout le monde, du monde entier. Peur. Anxiété. Confinement. Parenthèses.

Je ne veux en aucun cas, de par ma voix, me plaindre de quelque manière que ce soit de notre situation, il y a bien pire, nous n’avons plus de revenus, certes, mais nous sommes confinés en famille, chez mes parents qui nous accueillent les bras et le cœur ouverts. Nous sommes à la campagne, avons un jardin et sommes entourés de forêts. Ce que j’aimerais, de part ce billet, est de poser une réelle réflexion sur la période que nous sommes tous en train de passer. Il y a un avant, et il y aura un après.

Nous sommes en train de nous apercevoir que les métiers qui tiennent une société à bras le corps sont ceux qui pendant longtemps ont été bafoués, méprisés. Aides-soignants, infirmiers, routiers, caissiers, livreurs, pompiers, ces métiers essentiels que l’on ne veut plus faire, socialement décriés et surtout très mal payés. On s’aperçoit du coups que beaucoup de métiers qui eux sont encensés et mis en avant ne servent pas à grand chose, que la plupart de nos jobs sont inutiles. Je me faisais la réflexion il n’y a pas si longtemps, du nombre de personnes que je voyais dans les médias, sur internet, avec des titres d’un kilomètre de long décrivant leurs professions et ne pouvant pas réellement vous expliquer clairement quelle est la tâche qui leur ai confié. Un paysan on sait ce qu’il fait, un routier aussi. Winston Churchill, premier ministre britannique, écrivain à succès, héros de la seconde guerre mondiale et mentor de la reine Elizabeth II, avait aussi la passion de la brique, si l’on peut dire, et construisait des murs dans sa maison de Chartwell. Lorsqu’il sortait de réunion stratégique, de réflexions interminables sur l’avenir de tout un pays, il s’adonnait à la maçonnerie. C’est un fait reconnu, les historiens en parlent, mais ne disent souvent pas pourquoi. Je n’ai pas non plus la réponse à cela, mais les suppositions fusent. Sûrement parce qu’il avait besoin de concret, de voir le résultat direct d’un travail et d’avoir la satisfaction du travail accompli tout simplement en regardant le mur qu’il avait bâti.

Ce n’est cependant pas à moi d’avoir l’embarras du choix, de refuser quelque mission qui pourrait m’être confiée. Etant responsable et ayant une famille à charge. Mais bon, je me dis aussi qu’il vaut mieux faire la promotion sur des réseaux sociaux ou autre du travail d’un néo-paysan Bio que d'une compagnie polluante, que peut-être de nouveaux créneaux sont à développer comme la logistique, la livraison à domicile de produits essentiels, de participer au développement des circuits courts de produits d’alimentation ou autres essentiels à la bonne vie des gens. Une mission pour l’environnement, pour le voyage ou l’équilibre des gens. Je me dis aussi que mes bagages parfois lourds à porter peuvent être plus faciles à déposer, qu’un jour je regarderai derrière et comprendrais l’utilité de l’apprentissage de ces cinq langues étrangères (je me suis mis il y a peu à l’étude du Portugais, et ça me plait bien) que tous ces caractères chinois que j’ai bûché ont sûrement une utilité. Alors si vous avez besoin d’une plume, d’un interprète ou si juste vous avez cette envie de communiquer, en nos temps confinés, n’hésitez pas, je suis quelque part fait pour ça, et vous ne le regretterez pas !!