Avancer avec sa peur, une forme de courage ?
Reconnaître la peur qui est en nous afin de pouvoir la transformer. L’être humain a peur de beaucoup de choses : la peur de l’inconnu, d’avoir faim ou soif, de perdre ses proches ou ses amis, de perdre sa position sociale ou sa sécurité matérielle.
Peur que la personne qui nous aime aujourd’hui nous abandonne demain, peur de la solitude, etc.. Sans oublier la peur viscérale de la maladie, de la vieillesse et de la mort. Plutôt que de passer son temps à fuir ses peurs, mieux vaut essayer de les apprivoiser, et faire grandir le courage. Une façon de prendre confiance en soi et d'épanouir sa personnalité.
En relation avec le désir, c’est la peur d’être séparé de ce qui est agréable. Avec l’aversion, c’est la peur de rencontrer ce qui est désagréable. Avec la jalousie, c’est la peur d’être dépassé par les autres et de ne pas pouvoir atteindre ses objectifs. Avec l’orgueil, c’est la peur d’être critiqué ou de ne pas être reconnu par les autres. Avec l’ignorance, c’est de redouter le changement et de nier l’impermanence de tous les phénomènes.
Regarder sa peur en face est la première marche, capitale, pour l'apprivoiser. Au lieu de chercher à chasser ce mal-être, par exemple en allant faire la fête ou en rentrant dans votre coquille, acceptez de rester un peu avec vous-même : vous avez peur, oui, mais de quoi exactement ? Que craignez-vous ? Et d'où vous vient cette crainte ? Il n'est pas toujours aisé de le savoir car nos peurs les plus profondes viendraient entre autres de traumatismes vécus dans l'enfance !
C’est en apprenant à apprivoiser ses angoisses existentielles que nous pouvons atteindre un autre palier de conscience et de confiance en l’existence. Dès lors que la peur devient un élément de vie, nous pouvons l’utiliser plus utilement à ne plus avoir peur d’avoir peur. Nous avons souvent peur de ce que nous ne connaissons pas. Se familiariser avec ses peurs nous apprend dès lors à avoir moins peur ! Cet accueil de nos peurs fait peur et se révèle très inconfortable. Nous aimons tant nous sentir rassurés, en sécurité.
L’idée est de cohabiter avec notre peur plutôt que d’être habité par elle. Entrer dans la peur n’est pas agréable et c’est cependant la seule façon d’en sortir. Le bien être de demain passe par la traversée de ce passage même si celui-ci n’est pas confortable. Chaque fois qu'elle se manifeste, chaque fois que nous sommes conscients de la peur, nous sommes face à un choix : nous pouvons admettre notre problème et y travailler, ou nous pouvons le fuir et chercher refuge ailleurs, dans les distractions, les médicaments, les ateliers de développement personnel et de bien-être, ou quoique ce soit d'autre. Nous sommes libres de refuser l'inconfort et la dissolution. Nous pouvons décider de ne pas nous replacer dans une situation dans laquelle les fondements de notre être sont bouleversés par l'expérience de l'impermanence et du vide.
Notre situation dans le monde est souvent difficile car le bonheur nous échappe et la souffrance nous poursuit. Sortir de cette impasse va être la découverte de quelque chose de nouveau ; la connaissance de soi. Elle est un dévoilement qui aide à se sentir plus en paix.
La pratique de la méditation permet avant tout d’apaiser son esprit. Tel un cheval sauvage qu'il faut d'abord apprivoiser avant de le dresser. « Une fois le mental calmé, alors on peut l'entraîner à ne plus se fixer sur ses peurs, ses émotions, ses désirs, afin d'atteindre une plus grande liberté. »
Quand vous pratiquez la méditation, faites en sorte que votre esprit cesse de s’accaparer des sensations agréables et repousse les sensations désagréables. Cette habitude que vous avez de vous saisir des sensations agréables est la cause de votre aversion et de votre répulsion pour les sensations douloureuses. Ne laissez pas l’esprit aimer le plaisir et repousser la douleur ; faites en sorte qu’il ne soit perturbé ni par l’un ni par l’autre.
Bel article, merci! Faites de votre peur votre ami.