Bâtir une "entreprise cerveau" pour innover
Les crises et leurs impacts donnent lieu à des comportements alarmants. Enfermement, faible circulation des informations, hyperspécialisation, forment ce que Dominique Mockly appelle le « syndrome du silo ».
Mais les crises ne trouvent pas leurs solutions seulement dans la macro-économie ! Le comportement managérial a toutes les capacités de limiter le « syndrome du silo ».
Alors comment dépasser la « culture du clivage », pour cultiver enfin cette extraordinaire diversité que possèdent nos entreprises ? Les silos ne résisteront pas à une intelligence mieux répartie et connectée, ainsi qu’à la rapidité et à l’agilité qui en résultent.
L'employé d'aujourd'hui est connecté et s'affranchit des idées du passé, comme des codes et autres fonctionnements pensés hier. Pour Dominique Mockly, l’individu est à l’image du neurone : connecté, animé, plus que jamais sensible à son environnement de stimulation, il est émetteur et récepteur d’informations et, surtout, conditionné par ses connexions. Si on ne s’adapte pas à lui, il s’enfuit vers de nouveaux horizons.
Bâtir une « l’entreprise cerveau » nécessité un changement de paradigme chez les dirigeants qui doivent s'ouvrir à de nouveaux modèles plus horizontaux, plus transparents, plus fluides, dans lesquels les neurones (employés) et les informations circulent en permanence et en réseaux.
Dominique Mocly dit: "Face à la complexité croissante du monde, il est souhaitable de développer de nouveaux métiers pour dénicher des idées neuves à l'intérieur et à l'extérieur de l'entreprise.Plus que d'experts, il faudrait se doter de socialistes dont le temps et l'écoute seraient entièrement dédiés à découvrir des innovations et des talents. De véritables chercheurs d'or capables de trouver des pépites."
J'ai connu de tels professionnels. Ils ou elles sont souvent brillants, dotés d'une incroyable capacité d'innovation, d'une curiosité hors norme, d'un cerveau droit exacerbé, d0une intuition extraordinaire, d'une intelligence exceptionnelle, ce sont souvent des personnes dites à Haut QI, qui peuvent intégrer une grande complexité et de multiples dimensions en même temps, parfois rebels, avec une émotivité forte.
L'entreprise, ses dirigeants, ses leaders et ses responsables RH ne savent pas identifier ces "spécialistes". Lorsque l'entreprise est confrontée à ce type de professionnel, elle ne sait pas comment le "gérer" et très rares sont les managers qui savent les comprendre et les motiver.
C'est là une des clés de l'entreprise cerveau, identifier les individus qui sauront l'ouvrir au monde, au marché, aux idées et aux clients pour anticiper, explorer et innover. Il faut ensuite leur donner les moyens d'exprimer leur vrai potentiel pour libérer les énergies et les savoirs faire en interne afin de mieux connecter les silos et d'inventer l'avenir de l'entreprise.
Ce défi est immense.