BCE : Quelle politique pour Christine Lagarde ?

BCE : Quelle politique pour Christine Lagarde ?

À compter du 1er novembre 2019, la signature de la française Christine Lagarde pourrait bien remplacer celle de l’italien Mario Draghi sur les nouveaux billets imprimés en zone euro.

Nominée il y a tout juste une semaine pour le poste de présidente de la Banque centrale européenne par le Conseil européen, l’actuelle présidente du Fonds monétaire international (FMI) pourrait en effet revenir en Europe au terme de huit ans passés à Washington.

Bien qu’accueillie plutôt favorablement par les marchés financiers mercredi matin, cette nouvelle amène les investisseurs et Traders de la zone euro à s’interroger sur la politique monétaire que Christine Lagarde pourrait mettre en œuvre au cours des huit prochaines années. Marchera-t-elle sur les pas de l’ancien président Mario Draghi ou choisira-t-elle une voie alternative ?

Un profil a priori plus politique que technique

Si les pronostics penchaient plus en faveur du finlandais Erkki Liikanen ou du français François Villeroy, le nom de Christine Lagarde s’est semble-t-il imposé dans les toutes dernières heures de négociation du Conseil européen.

Avocate d’affaires, puis ministre de l’Économie et des Finances sous le mandat de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2011, Christine Lagarde serait la première présidente de la BCE à ne pas avoir présidé la banque centrale de son pays avant d’accéder à la fonction monétaire suprême. Ses pré décesseurs Wim Duisenberg, Jean-Claude Trichet et Mario Draghi ayant présidé respectivement la Banque fédérale d’Allemagne, la Banque de France, et la Banque d’Italie.

Une future présidente plus « colombe » que « faucon »

Au vu des déclarations de Christine Lagarde au cours des dernières années, la probable nouvelle présidente de la BCE semble prête à poursuivre la politique monétaire accommodante de Mario Draghi (celle-ci ayant déclaré que les taux négatifs des banques centrales avaient un « impact net positif sur l’économie mondiale »).

Avec une situation économique européenne plutôt fragile et un taux d’inflation toujours inférieur à la cible des 2%, Christine Lagarde aura malgré tout fort à faire pour convaincre les marchés sur la durée. Dans un monde de « bulles » gonflées par les taux bas, il est en effet tout à fait possible que la française ait à affronter une nouvelle crise financière au cours de son mandat non renouvelable de huit ans. Les investisseurs pourraient alors évaluer la vraie valeur de la nouvelle présidente de la BCE, tout comme ils avaient pu tester Mario Draghi lors de la crise de la zone euro, alors même que Christine Lagarde n’était encore qu’une ministre du gouvernement Sarkozy.

Christine Lagarde étant davantage louée pour ses talents de communicante et de négociatrice que pour ses compétences de technicienne, il sera intéressant d’analyser avec attention les positions des quatre autres membres du Directoire de la BCE dont les convictions pourraient faire la pluie et le beau temps sur les marchés au cours de ces prochains trimestres.

(Un article initialement publié sur le site internet de CMC Markets France)

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