Carnet de voyage intérieur de la Journée Devenir Soi de 5heures

J’ai beau réfléchir, je n’arrive pas à retrouver le dernier moment de ma vie où j’ai pu passer cinq heures de suite sans interruption à m’occuper uniquement de moi, et de ma vie intérieure. Sans téléphone, sans les enfants, sans faire le ménage, sans vérifier mes emails, mes réseaux sociaux etc. Cinq heures cela a l’air énorme ce n’est pourtant rien du tout, ou bien l’inverse je ne sais plus. Je me suis réfugiée dans un endroit calme de ma maison, isolée de tous, enfin, j’ai réuni le matériel recommandé par la méthode Devenir Soi, et je me prépare à entrer sur mon espace personnel. J’en ai simplement besoin : mais d’un autre côté j’ai envie de réfléchir de manière constructive. Où est ce que je vais ? Comment vais-je m’adapter aux grands changements qui s’annoncent dans le monde, dans mon pays, dans ma vie personnelle aussi. J’ai également des ruptures à mettre en place, personnelles et professionnelles, mais comment les enclencher sans trop de heurts, et puis, je m’aperçois qu’il y a encore des choses non réglées, non digérées dans mon comportement avec les autres, que j’aimerais creuser. Beaucoup de questions il me faut de l’ordre et de la structure, et j’ai un peu honte de le dire, du résultat. Je sens que je pars en voyage intérieur, mais j’aimerais une destination, un point de chute, un objectif. C’est ce qui m’attend j’espère.

Je démarre.

Je sais que le protocole est très structuré et que chaque heure est clairement organisée, j’entame donc la première vidéo ! Prendre conscience de mon aliénation (vaste programme). La vidéo me dit que cela va durer une heure, chouette. Je me lance. Je me sens déjà portée et guidée, sans sortir de chez moi. Génial. On me conseille de me libérer de la pression de « réussir les exercices », et là tout de suite j’accroche. J’en ai tellement besoin ! Je suis seule juge de la qualité de ce que je vais faire, quelle nouveauté. Ce sentiment d’autonomie me fait du bien.

Première étape je viens de faire la méditation, courte, efficace et ultra puissante. Je me suis sentie vraiment portée et reconnectée, j’avoue que je ne m’y attendais pas. Du coup je me lance avec envie sur la suite de l’exercice. Je démarre ce qui s’appelle l’arborescence de soi, et je suis très troublée par les questions, car pour la plupart je ne me les suis jamais posées. Ce temps pour y répondre me parait tellement utile, j’ai l’impression de faire une pause sur ma vie, et je vois déjà les choses différemment. D’ailleurs j’ai déjà noté de communiquer avec des personnes autour de moi pour leur signifier leur importance pour moi.

Fin de l’étape une, introduction à la philosophie asiatique, cela me fait un bien incroyable. Refus, peur, égo et attachement. Il est rappelé que « la mort fait partie intégrale de la vie » par exemple, et comment percevoir la vérité. Se détacher du matériel, se détacher de tout ce qui n’est que de passage, et ne pas confondre ce qui est permanent avec ce qui est temporaire. A la fin il est expliqué que si je le voulais je pourrais tout changer ! Je ne m’y attendais pas. Immense perspective, un champ des possibles qui me bouleverse, j’ai hâte de démarrer la seconde étape, mais j’avoue que je me sens très fatiguée. Quel travail !

Deuxième étape, ça commence fort. Je ne m’en souvenais pas. « Se respecter et se faire respecter », c’est en résumé, apprendre à dire Non ! Je suis invitée à un espace de liberté, où je peux faire ce que je veux, j’avoue que ça m’autorise à représenter des choses que je n’oserais pas vraiment faire si je devais montrer ce que je fais. Là je suis seule face à ce que je produis, mais accompagnée par la vidéo, la liberté sans prendre trop de risques, parfait. J’avoue que certaines questions me chamboulent. Les moments de pause entre les différentes questions sont très agréables, je commence à voir apparaitre une arborescence de soi très colorée et dynamique, plein de choses à changer dans ma vie encore. Je retiens de cette seconde phase, la possibilité de laisser derrière les erreurs du passé, avec la phrase « vous n’êtes pas obligé de porter toute votre vie vos erreurs du passé ». Cette étape, je l’avoue aussi, me laisse encore plus épuisée, j’ai l’impression de faire un grand nettoyage énergétique et intérieur. Deux heures sont déjà passées, je m’octroie une petite pause et j’attaque la troisième phase.

Troisième étape, ne rien attendre des autres. Je suis vraiment ravie d’avoir accès à ces vidéos, qui ont été créées pendant le premier confinement. C’est étonnant, car je regarde ces vidéos après les avoir réalisées il y a un an ! Et je prends moi-même une leçon incroyable, sur la notion de besoins et sur mon rapport aux autres. Cela me permet de rééquilibrer mes propres relations, et d’éviter de nouvelles erreurs. Attention, cette étape n’est pas sympa du tout, c’est d’ailleurs dit. C’est même assez douloureux, mais, quelle puissance. L’étape se conclue par « réfléchir à tous mes besoins non-nourris pendant l’enfance, réfléchir en quoi ils ont guidé les choix pendant mon parcours de vie, et essayer de guérir ces besoins, ou plutôt de les nourrir, afin de prendre les prochaines décisions dans ma vie de façon murement éclairée ». Intense.

Quatrième étape, je suis allée au rythme proposé, et je me suis offerte deux petites pauses, tout en restant en silence. Je suis curieuse de travailler mon unicité. C’est, je trouve, l’étape la plus complexe de la Méthode, car il m’est demandé de comprendre le monde, d’imaginer ce qui se passe aujourd’hui, et ce qui peut se passer dans le futur. Pour comprendre le monde et ne pas « être dans la peur ». L’exercice est complexe, mais essentiel. Essayer de comprendre les enchainements des évènements pour prendre mes décisions, et jouer mon rôle dans le monde. Difficile, mais fascinant !

Je reprends note d’une phrase qui me marque « ma capacité en tant qu’être humain est définie par ma capacité à penser, et donc je dois prendre soin de mon cerveau, de ma culture, il est difficile de devenir soi sans culture ». Je me lance dans ce qui est demandé : découvrir mon talent et chercher comment prendre ma place dans la société d’aujourd’hui. Sacrée gymnastique de neurones : entre ma créativité, mon monde intérieur, et le monde qui arrive. Et là, il faut réussir à réfléchir à « quel est mon rêve le plus fou », comme un enfant qui trépigne ! J’ose, je l’écris.

J’aborde la dernière étape pleine d’énergie, normal j’ai pu écrire mon rêve le plus fou et maintenant je suis pressée de réfléchir à d’une part comment le mettre en pratique, et également comment réajuster les différents éléments de ma vie.

Cette étape, « se trouver, se choisir », commence par organiser un projet de vie à un horizon de très long terme (trente ans !). Oui, c’est loin, mais cela me permet de changer l’axe de réflexion sur mes décisions. Je me fixe un cap, et ça change tout. « Si je rêve de façon assez puissante et que j’arrive à emmener des gens avec moi, je peux réaliser mes rêves », j’avais oublié cette petite phrase aussi qui me redonne le droit de penser à avoir une vie un tout petit peu extraordinaire.

Je conclue cette journée avec cette phrase qui me secoue : « Devenir Soi ce n’est pas tout lâcher pour vivre sa vie à partir d’un hobby. Ce n’est absolument pas ça, c’est regarder au plus profond de soi pour chercher à découvrir cette graine en moi, et l’exploiter non seulement pour gagner sa vie mais aussi pour être utile ».

Conclusion : je ressors de ce périple intérieur que j’ai vécu tranquillement un samedi après-midi, totalement alignée, un peu secouée, complètement dynamisée, pleine de joie et d’espoir.