Ce que contiennent toutes les images du souvenir...

Se raconter 

Aujourd’hui, il est devenu essentiel de savoir se raconter, sans se la raconter non plus, au risque d’exaspérer son public. Le storytelling est partout. Un manager qui incarne sa fonction le fait d’autant mieux qu’il sait se raconter. Dans une entreprise, il y a des tas d’histoires à raconter : comment l’entreprise a été fondée, qui sont les femmes et les hommes qui la constituent, la vie du (ou des) fondateur(s)… Pour agrandir l’image de l’entreprise et faire en sorte qu’elle rencontre d’autres regards, nous partageons les histoires ; celles vécues ensemble et celle de chacun (à la machine à café...), celle de l’entreprise, celle des projets réalisés avec les clients, avec les partenaires. Tout est lié. Prenons l’exemple d’un nouveau collaborateur qui postule dans l’entreprise : s’il se retrouve dans l’histoire de cette entreprise il s’inscrira facilement dans son fonctionnement et il y a des chances pour que cela dure. Prenons un autre exemple : lorsque l’ADN de l’entreprise se diffuse à travers les hommes et les femmes qui la représentent, cela rend plus forte l’entreprise, les équipes se sentent mieux, plus efficaces, valorisées. Ce sont ces histoires vraies qui intéressent. En les incarnant et en les partageant, il en résulte un rayonnement naturel. 

Pour conclure, je voudrais partager avec vous, cher lecteur, cette citation, issue d’un entretien réalisé en 2016, de l’écrivaine Annie Ernaux : « Ce n’est pas le récit qui m’intéresse, c’est ce que contiennent toutes les images du souvenir. C’est une exploration. C’est une vérité qui, au fur et à mesure du récit, se dégage. Je ne cherche pas une interprétation, je tâche de saisir les choses. Je veux me situer dans la mémoire d’un présent sans avenir. »