Cette nuit, j'ai eu peur
Cette nuit lorsque je me suis levé pour voir ma fille qui pleurait, j’ai eu peur.
Peur du futur. Peur de la connerie humaine infinie. De sa formidable capacité à créer mais aussi celle détestable de détruire. En physique on parle de la seconde loi de la thermodynamique et du principe d’entropie. Le désordre ne peut que croitre et aucun état n’est éternel.
En lisant le livre « une autre fin du monde est possible » de Pablo Servigne sur la collapsologie, cela me confirme le ridicule de notre situation et du manque de courage dont nous faisons preuve.
« Nous essayons de gagner nos vies », mais plus que tout, nous les perdons. Nous perdons notre bon sens, le sens du bien de la communauté au profit de notre confort, qui je suis persuadé ne durera plus très longtemps.
S’endormir sur l’autel de notre bien-être qui prime sur tout, c’est occulter notre part de responsabilité vis à vis de tout ce qui se passe actuellement. Économiquement, socialement, environnementalement, toutes les planètes sont en train de s’aligner pour ce qu’on pourrait considérer comme le plus gros shift de ces derniers siècles. La fin d’une ère.
Je vis dans la Drôme depuis quelques mois et lorsque je vois l’évolution du climat depuis quelques années et la pluie de grêle biblique qui s’est abattue sur la région le week end dernier, je ne trouve pas ça marrant. « Ah le temps change! Tout fout le camp!)
J’ai également habité dans le nord ces 4 dernières années, où l’ont se targe en riant jaune de l’inversion des pôles et d’un temps maintenant plus clément. « Le nouveau St Tropez, c’est le Touquet ».
L’univers psychologique de l’être humain est fascinant dans sa capacité à se concentrer sur le lendemain sans voir plus loin. Pourrions nous parler de myopie temporelle? Là réside toute la difficulté de ce que l’on nomme aujourd’hui le développement durable. C’est le concept de durabilité qui nous est difficilement compréhensible.
Alors que peut on faire pourriez vous demandez ?
Je me pose la même question et vous avouerais sincèrement que ça m’angoisse. Je travaille pour garantir un futur à ma famille, mais est-ce bien utile? Est-ce la bonne stratégie? Quel sera ce futur que nous essayons de prévoir?
À défaut de réponse, je pense que notre moyen d’action le plus fort est d’en prendre conscience et d’agir chacun à notre niveau, au quotidien. C’est en commençant par de petits pas que les grandes randonnées s’entreprennent.
De mon côté, je me suis engagé à améliorer la communication entre les individus pour rendre le futur plus humain. L’amorce de la technologie nous a séparé quelques années mais ils nous réunira très bientôt, j’en suis persuadé. Et c’est dès aujourd’hui que nous devons apprendre à communiquer de manière plus efficace les uns avec les autres. Certains riront en lisant ceci, fans de high tech. Une high tech qui va devoir se détendre un peu et ralentir sur certains points, et transmettre de son ardeur à la low tech.
Lorsqu’on parle de développement durable, j’ai peur lorsque je constate que peu de personnes ne se sentent concernées dans mon entourage. Que la dernière voiture avec le plus d’options est plus importante que l’avenir de nos enfants. Ces personnes affirmeront le contraire lorsqu’on leur pose la question mais seules leurs actions parlent pour eux.
Je ne tire pas la sonnette d’alarme car à mon à mon sens il est déjà trop tard pour revenir en arrière. Je partage seulement avec vous ma pensée, et espère que cela parlera ne serait-ce qu’à l’un d’entre vous.
Maintenant il est 3h20, je vais retourner me coucher en espérant que tout ira bien pour ma fille…Pour les années à venir.
Directeur de Région Grenoble et agglomération chez Crédit Agricole Sud Rhône Alpes
5 ansJe partage à 2000% Quentin, et ton propos ne m’inspire aucunement du défaitisme,mais plutôt une vraie envie « de se bouger » pour changer les choses !💪
Expert Financement
5 ansJe te trouve bien défaitiste et bien pessimiste, Quentin. Ta vision est court termiste. Il est vrai que l'entropie progresse, et ce n'est pas fini. Elle est loin d'être à son maximum. Les désordres vont encore s'amplifier mais le système va, d'une manière ou d'une autre, chercher à retrouver un équilibre. Restons donc confiant. Ce nouvel équilibre pourrait bien correspondre à l'espèce humaine. De plus, faut il vraiment accabler l'humain? Quelle est vraiment la part de l'activité humaine dans le réchauffement climatique? Les scientifiques ne sont pas tous d'accord. Enfin, la planète Terre en a vu bien d'autres et elle est toujours là. Elle sait se régénérer. Quant à l'espèce humaine, elle a toujours su s'adapter et elle s'adaptera. Pour le reste, je suis d'accord avec toi, et comme le disait Moustaki: il est trop tard. Le système s'est emballé. Faisons le dos rond.