Chroniques : COVID-19, on t’aura ! Vocation médicale et applaudissements
La vocation de médecin belle et bien intacte
Les dates des jours n’ont plus d’importance : un jour de plus suffit à lui-même
Le quotidien
Chaque jour est un peu plus lourd et vecteur d’angoisse, comme une transformation de l’anxiété maintenant ancienne (d’hier ou avant-hier !).
Une liturgie s’est installée : le décompte quotidien du nombre de nouveaux patients à l’hôpital, du nombre de nouveaux patients intubés, et du nombre de morts provoque une terreur sourde chez les soignants, impalpable. La messe est dite ?
Cette terreur est enfouie au fond des cerveaux de chacun. Elle ressort tous les matins à 8h après le point info.
Les soignants ont du mal à se concentrer après ces points infos. Il leur faut une demi-heure de rire, de café partagé masqué à 3 mètres chacun les uns des autres, et par deux dans les salles de repos, pour pouvoir rétablir ce sas de décompression nécessaire après des chiffres aussi plombants.
Ils ont tous eu à s’occuper de façon plus ou moins proche d’un de ces patients décédés.
Les internes font preuve d’une grande capacité de calme et de gestion. On sent vraiment qu’être médecin est une vocation. Pendant longtemps, le corps professionnel enseignant de médecine disait que les jeunes internes étaient formatés à remplir des QCM, que les étudiants n’arrivaient plus à réfléchir de façon humaine. Cette crise montre bien le contraire !
Non seulement les internes sont mobilisés, se mettent d’emblée en première ligne pour protéger leurs seniors, mais en plus ils font preuve d’une extrême humanité envers les patients dits suspects, pestiférés. Ils les accompagnent. Tentent d’aider leur famille.
Être médecin est vraiment une vocation.
Restez chez vous !
Des applaudissements qui font chaud au coeur
La nouveauté
La nouveauté, pour nous soignants, se sont les applaudissements de 20 heures. Le premier message reçu par le biais des réseaux sociaux nous a tous laissés un peu dubitatif. Ils applaudissent pourquoi ?
Médecin et soignant c’est une vocation ! Alors pourquoi nous applaudir ?
Puis finalement, ce moment est très émouvant pour nous tous. En effet, nous avons le sentiment que les patients, qui, la veille, nous avait insultés, vilipendés, énervés, se sont transformés : viralité sociale, quand tu nous tiens. Auraient ils compris l’importance de notre fonction, de notre métier, de notre engagement ? Et ils nous applaudissent pour ça ?
Que c’est beau !
Au-delà des applaudissements, il existe un élan de solidarité vers l’ensemble des soignants en général. Cette solidarité est sous forme de dons, de personnes, financier, matériel, de soi par des petits mots d’engagement. Certains font du volontariat.
Cela nous touche, car nous prenons conscience que les dons que nous faisions nous-mêmes en tant que personnel soignant, sont partagés par la population. Une vraie relation s’engage.
Re-lier ensemble. Echange soigné/soignant autrement.
Ce renversement de situation est assez étonnant. Nous n’y sommes tellement pas habitués qu’on s’en excuserait presque !
Restez chez vous !