Comment identifier son stress ?
Voilà une question centrale sur laquelle il est intéressant de se pencher en premier lorsque l'on souhaite réduire son stress.
C'est la raison pour laquelle nous allons commencer aujourd'hui par étudier ensemble l'identification de ce que l'on appelle les "stresseurs".
Ils sont avant tout soit internes (ou liés à soi), soit externes (ne dépendant donc pas directement de l’individu concerné). Prenons quelques exemples : Lorsque le stress est dit interne, c’est qu’il prend sa source à l’intérieur de soi, à partir de sa propre représentation des facteurs jugés stressants dans sa perception de l’environnement sans que ceux-ci n’agissent de manière manifeste sur soi. Une personne stressée par son incapacité à ranger suffisamment bien son appartement fera partie de ce genre de cas. Elle estime pour elle et par elle-même que ranger son appartement est important et que, au-delà du fait de ranger, la notion de qualité (élevée) est attendue. Son stress lui appartient donc car il est créé par sa faculté personnelle à considérer son champ d’action et d’exécution comme à la fois insatisfaisant et nécessaire à cet instant précis. D’autres stresseurs internes, appelés « endogènes » peuvent aussi être cités et que l’on retrouve dans l’ouvrage Du stress au bien-être et à la performance de Barbara Zablocki : l’absence ou excès d’activité physique, le tabac, l’alcool, la caféine, une nourriture déséquilibrée ou le manque de sommeil.
Lorsque le stress est dit externe, c’est qu’il prend sa source à partir d’un fait ou d’une action extérieurs à soi et qui transforment notre environnement créant un stress quelconque. Une personne stressée par rapport à un bruit répétitif autour d’elle et pour lequel elle n’est en rien la responsable fera partie de ce second cas. La personne se retrouve dans une situation où elle ne peut que subir cet effet sonore ayant pour réaction chez elle un stress quel qu’il soit. Ici encore, d’autres stresseurs externes, appelés « exogènes » peuvent aussi être cités à partir de l’ouvrage de Zablocki, comme la pollution, les radiations ionisantes ou non-ionisantes, les conditions physiques d’un travail, la pression du temps, la maladie, les stresseurs psycho-sociaux et ceux d’ordre professionnel sur lesquels nous reviendrons plus bas.
Ainsi, chaque individu connaît son propre rapport au stress, en fonction de sa perception du monde et de ses sensibilités. Concluons donc ici qu’il n’y a pas un stress mais bien plusieurs types de stresses. Allons plus loin, grâce aux travaux de Hans Selye, qui propose de catégoriser le stress en deux facteurs, le positif et le négatif. Par exemple, on dira d’un stress négatif qu’il a pour particularité de se répéter trop souvent, ou d’être trop intense, devenant paralysant ou encore d’avoir une durée à ce point longue qu’elle en épuise la personne concernée. Une personne se retrouvant dans une situation telle qu’à chaque fois qu’elle sort de chez elle, elle constate que la porte de son habitation se bloque au moment de tourner le verrou l’obligeant ainsi à forcer sur la poignée pour verrouiller la porte, peut être un exemple de stress négatif. La personne subit un parasitage qui la touche alors au quotidien, introduisant chez elle la notion de stress en rapport avec l’action que l’individu est forcé de réaliser chaque matin. Autre exemple, la personne ressent un mal-être dû à la pression constante, jugée trop forte, reçue au quotidien et pendant plusieurs années, liée à son environnement de travail. L’individu concerné se retrouve alors exposé au stress pour une longue durée, l’obligeant à le porter, provoquant son épuisement et allant à l’encontre de son bien-être, voire même de sa productivité. Le stress négatif est considéré comme pouvant être dangereux et peut se ranger dans la catégorie présentée plus haut, liée à ce que les médecins appellent une pathologie. D’autre part, on dira d’un stress positif, qu’il produit en nous une motivation, un élan d’action ou de création. Dans certains cas, ce que l’on appelle le trac peut-être considéré comme un stress nécessaire à la réussite. Sauf si le stress le paralyse, car trop intense, on dira que ce stress, lié à la motivation du challenge à réaliser, va pousser l’individu à se dépasser et réussir son action.
Si le stress peut être interne ou externe, positif ou négatif, il est également important de comprendre s’il est ponctuel ou installé chez l’individu (soit aigu ou chronique). On dira d’une personne subissant un stress aigu qu’elle est touchée par une émotion de durée limitée, qui se détermine par une cause que l’on peut établir (avec un début et une fin), dans un laps de temps relativement réduit, défini par la représentation de l’individu. Cela peut être une seconde comme quelques minutes, l’important c’est qu’une fin soit programmée, soit anticipable, ou encore soit identifiable après coup. Par exemple, prononcer un discours ou passer une audition sera de l’ordre du stress aigu. On dira également qu’un stress est aigu lorsque le souvenir d’un traumatisme génère du stress sur le simple fait de son évocation, jusqu’à un mois après les faits.
On dira enfin d’une personne subissant un stress chronique, que son ressenti est durable, lié à un élément interne ou externe constant, installé, sur lequel l’action de l’individu concerné n’a pas d’impact. Par exemple, « ma condition d’homme me stresse ». L’individu est stressé par sa condition en elle-même, ce stress est installé dans sa représentation de la condition de l’homme. S’il l’on peut éventuellement établir un début à ce stress (son élément déclencheur), il n’est pas envisageable d’en anticiper la fin. Une fin qui n’est pas programmée par essence, puisque répondant à un ressenti de représentation intrinsèque à l’individu concerné. Nous pouvons ainsi déterminer huit courants de détermination du stress tels que ceux-ci :
Autant le dire tout de suite, si le stress est un élément incontournable de notre existence, indispensable à notre survie, il n’en reste pas moins une réaction subie à manager au quotidien, au besoin et en fonction de ses tenants et aboutissants. À la lumière de ces huit courants, je vous invite donc pour ces jours prochains, à vous poser les questions utiles à la détermination de votre propre courant de stress. En faisant ce petit exercice, vous ferez un premier pas significatif vers la reprise du contrôle de votre stress. Vous pourrez identifier ce qui se joue pour vous lorsqu'il apparaît et ainsi commencer à créer de nouveaux comportements adéquats en lien direct avec ce qu'il vous arrive.
Une première étape utile pour vous ouvrir à de nouvelles perspectives face à votre gestion du stress au quotidien !