Les trois phases du stress dans sa représentation interne :
Prenons aujourd'hui tout d’abord le temps de revenir sur la théorie fondatrice d’Hans Selye qui nous propose, dans son ouvrage The Stress of Life de 1956, de comprendre et de détailler ce que sont pour lui les effets du stress dans leur dimension interne. Cela se divisera en trois composantes distinctes dans le comportement interne de l’individu face au stress :
- En fonction de ce qu’il est (définissant ses ressentis et sa sensibilité propre).
- En fonction de ce qu’il sait (définissant ses ressources et connaissances aidantes et bloquantes).
- En fonction de ce qu’il peut ou croit pouvoir (représentation de ses ressources physiques et mentales à l’instant T).
C’est ce qu’il appelle « le syndrome général d’adaptation ». Ce syndrome comprend alors trois manifestations ou « phases » :
Tout d’abord la phase « d’Alarme » : c’est une phase qui détermine toute interaction comme étant non « adaptée » à l’individu et comme présentant un risque, créant ainsi un stress chez l’individu. Par « adapté » on entend ici inconnu aux systèmes cognitifs de l’individu. Ainsi, la phase d’alarme a donc pour but d’alerter ce dernier qu’il se trouve dans une situation de danger et en présence de ce que Selye appelle « un agent stressant ». Se produisent alors deux étapes : l’étape dite de « choc » (surprise) puis celle du « contrechoc », principe de réaction de l’individu pour se défendre en réponse au choc. -
Ensuite, la phase de « résistance » : soit la période dite « d’adaptation » de l’individu dans le contexte de stress qui est le sien. Un contexte qui se veut prolongé, suffisamment pour que l’individu développe un comportement lui permettant de s’acclimater à sa situation de stress. Il prendra alors, au choix, l’une de ces trois postures face à la situation rencontrée : le combat, la fuite, ou l’inertie. C’est le cas durant une période de deuil, de divorce ou de longue maladie.
Enfin, la phase « d’épuisement » : une dernière phase qui évoque le moment où l’individu atteint ses limites en terme de ressources et franchit ce seuil où son organisme ne sera plus capable d’intégrer « l’agent stressant ». C’est que le docteur Soly Bensabat appelle la phase « terminale de la lutte de l’homme contre le stress ».
L’individu est alors épuisé et encourt le risque de conséquences graves pour sa santé. Pour souligner le concept de Selye, Barbara Zablocki, nous dit ceci : « les symptômes de la phase d’alarme sont en fonction de la personnalité et du degré de surprise : on réagit plus vivement à un événement inopiné. (…) La phase d’alarme laisse place à une période d’adaptation à la situation , qui est la phase de résistance : toutes nos énergies se mobilisent pour tenter de rétablir et maintenir l’équilibre. Des mécanismes réflexes d’autorégulation entrent en jeu, et le système biologique de défense intervient dans l’urgence pour assurer l’équilibre interne. Quand le choc est trop violent, il peut dépasser la capacité d’adaptation et entraîner des réactions physiologiques importantes. Ainsi une personne qui gagne au Loto peut avoir un malaise cardiaque consécutif au stress émotionnel. (…) La phase d’épuisement apparaît quand la résistance de l’organisme s’effondre : la personne n’a plus les forces psychologiques ni biologiques pour faire face. »
Illustrons ce dernier propos avec le schéma que propose le docteur Soly Bensabat, spécialiste de la prévention et de l’anti-âge, dans son ouvrage Le stress c’est la vie ! et que l’on retrouve également dans celui de Zablocki :
Ici, prendre le temps d'identifier la source de votre stress par l’intermédiaire d’une action de réflexion et de détermination de votre « alarme » comme déclencheur de votre stress reconnu, peut également vous aider à comprendre vos mécanismes de rupture et de défense afin d’agir sur votre situation et d’anticiper les suivantes en toute autonomie.
Par exemple, en coaching vous pourriez notamment être invité à explorer le contexte de votre stress afin de comprendre depuis quand vous êtes dans cet état. Le but sera de pouvoir agir afin de vous protéger de l’épuisement (si c’est encore possible) et ainsi de vous faire travailler à transformer votre posture et vos actions pour modifier votre position face à la situation donnée. Une bonne manière de le faire pourrait être de vous inviter à incorporer une phase de récupération à vos modes de fonctionnement.
Trop souvent oubliée et pourtant très importante, la phase de récupération amène au ressourcement physique et émotionnel. Une phase qui prend tout son sens lorsqu'il s'agit d'envisager l'énergie qu'il vous sera nécessaire de puiser lorsqu'une nouvelle situation de stress se présentera à vous (surtout si vous êtes face à une situation de stress que vous reconnaissez comme chronique). Elle se matérialisera notamment grâce à l'aménagement d'un temps pour soi où vous vous donnerez l'autorisation de faire quelque chose qui vous fait plaisir, qui vous fait du bien.
Pour conclure, je vous propose donc de prendre un temps de réflexion afin d'identifier chez vous quand et à quelle fréquence vous donnez-vous le temps de vous ressourcer dans une phase volontaire de récupération personnelle.
Est-ce régulier ? Rare ? Plutôt conscient ? Plutôt inconscient ?
En y réfléchissant et en répondant à ces questions, vous vous donnerez l'opportunité de ré-envisager vos propres mécanismes et modes de fonctionnement automatiques et vous vous donnerez encore un peu plus l'opportunité de reprendre la main sur votre rapport au stress !
Conseil en transformations d'équipes - Autrice du livre 📘 Équipe n.f. Animal fantastique qui (nous) travaille - Ma newsletter sous forme de carnet de bord pro : la Capsule Ignition Time
4 ansTrès intéressant ! D’ailleurs plus on en sait sur le stress mieux on peut l’apprivoiser non ?
Je vous guide dans l’univers du vélo avec l’Agence Line | Hôte du podcast En Roue Libre 🎙️
4 ansMerci Florent Prieux ! 🙏🏻