Nos Relations externes, ce que nous apprend Paul Watzlawick :

Afin d'élargir, prenons le temps aujourd'hui d’explorer également le travail de Paul Watzlawick, en collaboration avec Janet Helmick Beavin et Don D. Jackson, que l’on retrouve dans l’ouvrage « La logique de la communication » paru en 1967, qui nous apporte une vision forte de l’environnement dans lequel s’inscrit l’individu et à travers lequel la notion de relation externe prend tout son sens. Dans cet ouvrage, Watzlawick nous propose d’identifier « cinq axiomatiques », déterminant ainsi les fondements du principe de la communication chez l’être humain. Nous reviendrons ici sur les deux premiers principes afin d’illustrer notre propos.

Tout d’abord, voyons ensemble le principe premier de l’auteur, soit l’axiomatique « d’impossibilité » : Tout individu évoluant face au monde est dans l’incapacité de ne pas communiquer. Ce principe d’action instaure une posture forte de l’être humain dans sa dimension de résonance au monde. En d’autres termes, Watzlawick nous invite à envisager notre vie comme une suite infinie d’actions communicantes. Chaque choix, qu’il soit par la parole ou le geste, ce que l’auteur introduit comme étant des communications verbales ou non-verbales, renvoie un message au monde qui nous inscrit dans cette dynamique de communication permanente.

Il est intéressant de rattacher ce principe au sujet du stress. Nous pouvons alors dire qu’étant constamment à interagir avec son monde perçu et en interaction avec son environnement comme receveur de ses comportements, l’individu est en permanence sous le « joug » de potentiels signaux chocs pouvant créer du stress. Nous pourrions ainsi conclure ceci : je suis donc je communique, je communique donc j’interagis, j’interagis donc je réagis, je réagis donc potentiellement je peux stresser.

Maintenant, prenons le second principe des axiomatiques de la communication, celui de « l’englobement » : Ce principe introduit l’importance du contenu dans l’interaction entre l’individu et son environnement. En effet, l’auteur nous propose alors une lecture à deux niveaux : celle de l’interaction, comme évoqué plus haut, mais aussi ce principe de définition de la relation entre les deux parties en action à savoir : moi face aux autres, les autres face à moi. Alors tout est possible, prenons un exemple : une personne peut très bien envisager son environnement comme stressant alors-même que celui-ci réagit en fonction de ses actions, et tomber ainsi dans un cercle vicieux d’actions-réactions incontrôlable, pour s’enfermer dans la question de la poule et de l’œuf, soit qui a commencé le premier, moi ou l’environnement, moi ou les autres ?

Finalement, notre relation externe au stress, s’instaurant dans une logique constante d’interactions, ne doit pas être envisagée simplement comme une réponse à l’environnement mais bien plutôt comme la résultante de l’addition des facteurs suivants : - Comment j’agis face à mon environnement ? - Comment mon environnement (le monde, les autres) agit sur ou face à moi ? - Comment je réagis à l’addition des deux premiers facteurs ci-dessus ? C’est pour cela qu’en coaching, il sera important de ne pas se précipiter sur la manifestation d’un stress exprimé, mais bien plutôt d’envisager ce stress comme un marqueur à contextualiser, à explorer avec soin pour en définir le sens, la provenance réelle et l’utilité ou non de le traiter en fonction de votre besoin. Avant d’en venir à travailler sur lui, l’environnement ou vos comportements face à cet environnement, dans le contexte de votre stress, sont à explorer. En les questionnant, en faisant bouger votre perception et votre besoin d’action à venir face à la situation, il est même possible d’aboutir à la résolution du stress lui-même sans l’avoir traité directement.

Aujourd'hui, je vous invite donc à réfléchir sur les trois questions proposées ci-dessus, en vous projetant sur un exemple concret, représentatif d'une situation de stress qui vous a marqué. Une nouvelle façon d'élargir votre vision, de vous réapproprier vos comportements, de mieux les comprendre afin de commencer à les ajuster pour demain et ainsi mieux gérer votre stress au quotidien.