Comment notre cerveau peut biaiser notre disponibilité et notre ouverture à l’autre dans nos relations interpersonnelles

Comment notre cerveau peut biaiser notre disponibilité et notre ouverture à l’autre dans nos relations interpersonnelles

Biais Symptomatique : filtration de l’information

Au moment d’affronter une situation impliquant une relation interpersonnelle, notre cerveau, qui est programmé pour consommer le moins d’énergie possible- ses ressources cognitives et énergétiques, étant limitées- s’attache d’une façon très méticuleuse à filtrer les nombreuses informations émanant de notre environnement. Ces filtrages peuvent être perceptifs, sensoriels, attentionnels. La façon dont nous avons construits nos modèles mentaux et émotionnels va pousser le cerveau à inhiber ou retenir certaines informations.

Par exemple : si je raconte ma journée d’hier je vais relater des évènements au travers du prisme des choses qui sont importantes pour moi en ce moment, de la force des émotions que ces évènements ont suscité en moi. Une autre personne ayant vécu la même journée raconterait peut-être une histoire très différente

Antidote être lucide quant à MA perception de MA réalité

  • Y a-t-il suffisamment d’indicateurs et d’informations dans l’équation constitutive de ma réalité?
  • Quels paramètres que je n’ai pas pris compte jusque-là, et qui pourtant sont à portée de vue,  pourraient l’élargir, la compléter?

Biais Symptomatique : interprétation de la réalité

Ces mêmes modes mentaux vont également nous amener, dans une situation où nous manquons d’informations, à interpréter cette réalité, à en imaginer les causes ou effets : cela s’appelle la réduction  ou stabilisation de l’ambiguïté. Ma vision du monde, ma personnalité vont générer des a priori, qui eux même vont créer des raccourcis d’interprétation. Ce sont tous les biais dits de généralisation, de confirmation, de disponibilité

Par ex. « Je sais qu’il ne faut pas faire confiance aux gens….Mon collaborateur ne m’a pas parlé de ce qu’il avait fait avec le client X…donc il a fait ça dans mon dos!

Ou encore, de façon plus générale : « Je suis optimiste de nature et l’issue de chaque situation vécue, même inconfortable, est d’abord envisagée sur un registre positif »

Antidote : ouvrir mon champ de vision à d’autres perceptions

  • Quelle emprise ont mes idées, mes valeurs, mes croyances, mes marqueurs émotionnels sur les informations que j’ai retenues ou pas, sur ma façon d’interpréter ceci ou cela ?
  • Et si je faisais comme si je ne savais rien de cette situation, de ce problème, quelle nouvelle question je commencerai par me poser, par poser à l’autre ?
  • Quelle est mon niveau de compétence, d’expertise sur le sujet ?
  • Et si j’imaginais 5 autres raisons pour expliquer tout aussi sérieusement telle situation, tel comportement?

Biais Symptomatique : « j’ai raison/ ils ont tort, je suis bon/ils sont mauvais »

Très souvent il nous arrive spontanément d’avoir une opinion très tranchée sur ce qu’a mal fait un collègue un collaborateur, sur un blocage qu’il rencontre dans une situation donnée …et nous voilà tentés, fort de la constance de notre exemplarité et de notre expertise dans de pareilles situations, d’émettre un avis patenté, un jugement circonstancié, un conseil avisé, une critique constructive…. Nous pouvons, par exemple, être sous l’emprise du biais du faux consensusde l’erreur d’attribution, de supériorité illusoire

Exemple : Ce jeune fou qui s’engage dans un rond-point à fond et qui ne met pas son clignotant pour indiquer sur quelle voie il s’engage : c’est un mauvais conducteur….alors que quand on m’a surpris ou je me suis surpris à faire la même chose je me suis toujours trouvé de bonnes excuses, j’avais un rv urgent, il n’y avait personne sur le rond point….

Antidote : intégrer les comportements de l’autre dans le contexte qu’il vit et comment il le vit.

  • D’une façon générale, quelle est sa personnalité, quels sont ses valeurs, croyances, modes mentaux
  • Et si je lui demandais d’abord de m’expliquer comment il a cheminé dans son raisonnement, ses questionnements, ses craintes mais aussi ses certitudes, pour en arriver là
  • Comment le contexte (urgence, niveau d’enjeu, complexité, charge) a pu influencer son raisonnement et sa décision ?
  • Quel est son état émotionnel, son niveau d’énergie et de santé corporelle ?

Ainsi pour préserver la qualité de notre relation à l’autre dans une situation donnée, il s’agit de porter un regard candide, neutre, curieux sur la réalité que nous partageons avec cette même personne. Si nous faisons preuve d’empathie et d’intérêt envers les processus de fonctionnement de l’autre tout en prenant du recul sur notre vérité, nos savoirs nos certitudes, en les synchronisant et en les challengeant et les enrichissant avec les différences d’autrui nous tirerons le meilleur jus de notre relation interpersonnelle. Elle sera harmonieuse, complète, protéiforme, constructive.

Assez régulièrement les managers ou dirigeants que j’accompagne freinent ou limitent leur capacité à générer de la performance, de l’engagement, de l’’efficacité dans leurs équipes ou avec leur partenaire en raison des comportements limitants décrits plus haut. Vous pouvez libérer votre potentiel d’intelligence relationnelle grâce au coaching. Contactez moi ?

Benjamin LAFIRET

Directeur commercial chez PME

1 ans

Ça me rappelle une célèbre phrase de Roger Lemaire lors d un entraînement de l’équipe de France de football : si tu peux ! Si cerveau veut !!! 

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