Approche cognitive et stress

Approche cognitive et stress

Ce ne sont pas les évènements qui perturbent les hommes, mais l’idée qu’ils s’en font. Manuel, Épictète.

Un matin votre supérieur, d’ordinaire plutôt chaleureux, vous croise sans vous saluer. Peut-être vous direz-vous qu’il est soucieux et n’a pas remarqué votre présence, ou même qu’il s’est levé́ du pied gauche. Peut-être encore penserez-vous que votre supérieur vous en veut pour un travail que vous avez de toute évidence mal fait, ou même qu’il prévoit de vous licencier. 

De prime abord, et sans autre information, chacune de ces explications est valable ; cependant toutes n’ont pas le même impact sur nos émotions. Interpréter le comportement de ce supérieur comme le signe avant-coureur d’un licenciement provoquera certainement de l’angoisse, voire du désespoir ou de la colère. A l’inverse, penser que cette personne a des soucis peut nous rendre empathique, voire solidaire. Face à une même situation, nous pouvons ainsi imaginer des interprétations variées, interprétations qui sont à la base d’émotions plus ou moins agréables.

Alors, faudrait-il se garder d’interpréter les évènements pour enfin mieux vivre au travail ? A l’évidence, il ne s’agit pas là d’une solution : non seulement nous traitons les informations de notre environnement de manière automatique et involontaire, mais ce traitement nous est en plus indispensable afin de réguler notre comportement. 

Nos interprétations sont des hypothèses à tester.  

Nos représentations nous font souffrir lorsqu’elles deviennent pessimistes, négatives, culpabilisantes, et ce de manière systématique, en somme, nous souffrons de nos pensées rigides. 

Les thérapies cognitives visent donc, non pas à supprimer nos pensées, ni à « voir la vie en rose » mais à assouplir nos représentations. Progressivement, nous prenons conscience de nos pensées automatiques et de leur lien avec nos émotions, puis nous nous exerçons à formuler des pensées alternatives, pour finalement, apprendre à considérer nos interprétations pour ce qu’elles sont : des hypothèses à tester. 

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