Comment Spinoza perfectionne nos engagements
MES DEFINITIONS:
Par ENGAGEMENT : j’entends toute action familiale, associative, professionnelle, politique dans lequel l’être évolue et persiste.
Par FAMILLE : j’entends tout individu lié soit par un lien affectif ou de sang à un ou d’autres individus.
Par ASSOCIATION : j’entends tous les individus qui se regroupent dans le but de former une unité.
Par POLITIQUE : j’entends tous les individus qui par des actions militantes souhaitent obtenir le pouvoir afin d’exercer une influence sur d’autres individus.
Par TRAVAIL : j’entends tous les efforts nécessaires à l’individu soit pour obtenir un effet sur quelque chose soit une soumission de l’être encadré par un lien contractuel et permettant à celui-ci en l’échange d’un effort de percevoir quelque chose (salaire ou subsides) qui lui permette de vivre.
MON ANALYSE DE L'ETHIQUE
Quand après avoir lu deux ou trois fois l’Ethique de Spinoza, le lecteur arrive à peine à saisir le sens de l’articulation géométrique de l’œuvre, celui-ci peut enfin tenter de se concentrer sur l’essentielle : la réflexion du philosophe. De définitions en axiomes et de propositions en démonstrations, le cheminement de l'auteur abouti sur des appendices ou sur des scolies qui obligent celui qui lit le texte à s’interroger en permanence, d'une part sur la forme dont l'oeuvre est rédigée et d'autre part sur lui-même au regard des idées développées. L’Ethique de Spinoza agit finalement sur nous tel un miroir nous obligeant à nous regarder tel que nous sommes et à analyser le monde et les êtres qui nous entourent.
Malgré la rapidité et l’insaisissabilité des débuts de l'oeuvre, plus on avance et plus le rythme du texte ralenti et fait sens en nous. Au fil des définitions et des démonstrations, la vie devient compréhensible et saisissable. On apprend que les réussites sont rares, que ni l'espoir ni les regrets ne servent à quelque chose, que le libre arbitre n'existe pas car nous sommes déterminés, qu'un Dieu bienveillant à notre égard ne se préoccupe pas de la vie des Hommes, que ni le bien ni le mal n'existent mais seulement l'utile ou le nuisible, que les émotions et les sentiments doivent être traités par la raison, que les miracles n'existent pas et que la question même du sens de la vie n'a aucun d’intérêt...Effectivement, de prime abord cela peut paraître terriblement déprimant mais une fois que l'on a dépassé ces difficultés et à mesure qu'on relit l'Ethique, les écrits prennent vie en nous et nous font entrer dans une totale liberté ne reposant sur aucune illusion. Tout se met en mouvement, tout s'éclaire, tout devient explicable : ce qui nous rendait triste et nous faisait perdre espoir, ce qui nous faisait pleurer par déception sont détruits par la connaissance que l'on acquiert grâce à Spinoza.
La troisième partie de l'oeuvre Nature et origine des sentiments est selon moi la plus importante en ce sens où nous découvrons que les êtres sont animés par le désir et que nos émotions proviennent toutes soit de la Joie ou de la Tristesse et peuvent-être déclinées de ces deux-là. Spinoza détaille, Spinoza définit, Spinoza éclaire : l’orgueil, la haine, la colère, la surestime, l’amour, la déception, l'espoir, l'ambition, la crainte, la jalousie etc. Chaque sentiment, chaque personne devient sujet d’analyse et à travers la lecture de l'Ethique notre reflet dans ce miroir philosophique nous permet de se comprendre. Grâce à Spinoza je me comprends et je comprends les autres ce qui m'aide à évoluer dans mes relations aux autres. Le lecteur philosophe s’interroge sur lui-même, ses amis, ses collègues, son patron, ses agissements, et tente ainsi d’identifier et de déterminer la nature des personnes et des choses: Spinoza est assurément un génie ! Autrement dit, le philosophe rédige ni plus ni moins qu’une notice de « bonne utilisation » de soi-même, c’est-à-dire une méthode de compréhension de soi à travers un processus rigoureux. Qu’est-ce que j’entends par « notice de soi-même »? Par là, j’entends un cheminement intellectuel à suivre par lequel l’être peut à travers la connaissance sortir de son état d’ignorance dans lequel il se trouve pour tenter de s’approcher au maximum de la perfection et donc de gagner en puissance* et donc d'entrer en béatitude (au sens spinoziste du terme).
Ainsi, ce cheminement intellectuel permet de savoir qui on est et de connaître les autres ce qui semble être aujourd'hui une supériorité, un bel outil, plus encore une «cause d'efficacité» pour évoluer dans le travail en général et dans les entreprises en particulier.
Je le dis, Spinoza est un génie qui ne peut nous laisser indifférent face à son œuvre et donne à chacun d'entre nous la possibilité de se perfectionner dans ses engagements. Qu'il devienne notre livre de chevet à tous ! Travailleurs, avocats, médecins, Directeurs des Ressources Humaines, pères et ou mères de famille, artistes, responsables d'action publique, chefs d'entreprise, Lisez Spinoza !