Comprendre les changements démographiques : un aperçu global

La population mondiale atteint 8 milliards et devrait culminer entre 2060 et 2080 avant de diminuer. La baisse des taux de natalité dans les pays de l’OCDE pose un défi économique majeur. Le vieillissement démographique réduit la main-d'œuvre, ouvrant la voie à l'automatisation. Les pays riches devront attirer des migrants pour compenser le déclin démographique. Les tendances démographiques nécessitent des politiques adaptées pour gérer ces défis.

Problèmes Démographiques Mondiaux et Projections

Croissance et Déclin de la Population Mondiale

La population mondiale continue de croître, atteignant environ 8 milliards de personnes. Le véritable défi démographique réside cependant dans la baisse des taux de natalité au sein des pays de l’OCDE. La population mondiale devrait ainsi atteindre son pic entre 2060 et 2080, avec une population de 9,5 à 10 milliards de personnes, avant de commencer à diminuer.

Les démographes partent d’une hypothèse projective : d'ici 25 ans, trois quarts des pays auront des taux de natalité trop bas pour maintenir leur population, ce qui, de prime abord, pourrait être perçu comme bénéfique pour l'environnement, tout en posant un défi économique majeur.

Le vrai déclin de la population pourrait donc n’être perceptible qu’à partir du XXIIe siècle. Il reste que l’envisager dès à présent pourrait déboucher sur des solutions pour, au mieux l’enrayer, au pire en restreindre les effets néfastes. Sans oublier que la conception et la mise en œuvre d’une politique nataliste réussie pourrait constituer un événement disruptif de nature à changer considérablement la donne. Tout comme une accélération de la mortalité, liée à des causes aussi diverses que le changement climatique ou un conflit armé, pourrait amplifier le déclin démographique des pays de l’OCDE ou amorcer la stabilisation démographique de l’Afrique subsaharienne.

Taux de Natalité et Vieillissement de la Population :

Car le déclin démographique cumulé avec l'augmentation de l'espérance de vie réduira le nombre de personnes en âge de travailler, en particulier pour soutenir les personnes âgées et autres personnes économiquement inactives : étudiants, chômeurs, etc. Ce déficit de main d’œuvre ouvre la voie aux robots et autres outils technologiques pour réaliser des tâches pénibles, ou alléger le travail d’humains toujours moins nombreux. Cette collaboration homme / machine se répercutera inévitablement sur l’évolution des métiers, donc des formations pour y accéder. Exercer le même métier que ses parents signifierait alors être plus qualifiés qu’ils ne l’étaient en leur temps. Un postulat qui pose la délicate question de la place laissée sur le marché de l’emploi, des métiers et des compétences, aux personnes peu ou pas formés, voire aux autodidactes.

Cependant, la mise en œuvre d’une politique nataliste efficace poserait d’autres difficultés. Ainsi, certains métiers connaissant des difficultés de recrutement, comme la petite enfance ou l’enseignement, pourraient se trouver dans une situation critique en cas d’accroissement subit des naissances.

Pour autant, les démographes se veulent rassurants sur ce point : maintenir une population constante nécessite un taux de natalité de 2,1 enfants par femme. Or, d'ici 2050, 76 % des pays auront un taux de natalité inférieur à ce niveau, et d'ici 2100, ce pourcentage atteindra 97 %.

Divisions et Dynamiques Régionales

Division entre Pays à Faible et Haut Taux de Natalité

Une division marquée pourrait apparaître entre les pays à faible taux de natalité et revenus élevés (comme la plupart des nations européennes) et un nombre plus restreint de pays, principalement en Afrique, avec des taux de natalité plus élevés et des revenus faibles. Ainsi, en Afrique subsaharienne, le taux de fécondité est remarquablement élevé, avec en moyenne 4,6 enfants par femme, deux fois supérieur à la moyenne mondiale.

Cas Spécifiques :

Europe : L'Europe connaît un vieillissement démographique depuis plusieurs décennies, avec une augmentation de la part des personnes âgées et une diminution de la population en âge de travailler. La population de l'UE a augmenté pendant plus de 50 ans mais cette croissance s'est ralentie récemment et devrait commencer à décliner à partir de 2026.

France : La France a connu une baisse de la natalité en 2023, avec une diminution de 6,8% par rapport à la même période en 2022. La population française devrait augmenter légèrement puis se stabiliser, avec un vieillissement marqué de la population.

Afrique subsaharienne : Le Nigeria illustre parfaitement la tendance démographique de l'Afrique subsaharienne, avec une population multipliée par cinq depuis son indépendance en 1960 et une projection de devenir le troisième pays le plus peuplé au monde d'ici le milieu du siècle.

Mesures et Conséquences

Mesures à Prendre

Les pays à revenus élevés devraient faciliter et rendre plus attractif le fait d'avoir des enfants, par exemple en améliorant l'accès au logement et aux traitements de fertilité. Ils doivent également planifier pour faire face à des populations vieillissantes et en diminution, en construisant plus d'hôpitaux, en modernisant les systèmes de transport et en réduisant le nombre d'écoles.

Le vieillissement de la population défie les entreprises de maintenir des personnes de plus en plus âgées dans le monde du travail, par exemple en offrant des horaires réduits ou des profils de postes adaptés. Un meilleur accès à la contraception et à l'éducation des filles pourrait réduire les taux de natalité dans les pays à taux de natalité élevé.

Conséquences Économiques et Sociales :

Ces changements provoqueront des conséquences économiques et sociales profondes, notamment le vieillissement des populations et la diminution de la main-d'œuvre dans les pays à revenu élevé, combinés à une augmentation de la part des naissances vivantes dans les régions les plus pauvres du monde.

La migration des pays à taux de natalité élevé et faible revenu vers les pays plus riches est susceptible de continuer, ce qui pourrait entraîner une compétition entre les pays riches pour attirer des migrants d'Afrique subsaharienne. Cependant, cela nécessitera un changement dans les attitudes actuelles du public et des politiques envers l'immigration.

Impact Écologique

L’impact écologique de la récession démographique soulève des controverses.

Certains présentent le fait de ne pas avoir d'enfant comme le changement de comportement le plus efficace pour réduire son empreinte carbone et préserver la planète. Les chiffres qu’ils produisent à l’appui du ralentissement de la natalité indiquent qu’un bébé pèserait 58 tonnes de CO2 par an. Pour d’autres, un tel ralentissement ne suffit pas. Un régime végétarien, l'arrêt des voyages en avion et de l'usage d'une voiture permettraient d'économiser autour de 4,8 tonnes par an.

Il reste que les rapports du GIEC et ceux d’autres groupes intergouvernementaux sur le changement climatique présente les évolutions démographiques comme une variable exogène, au même titre que le PIB (Produit Intérieur Brut) par habitant. Ainsi, en Afrique, de nombreux pays affichent des taux de fécondité encore élevés et des émissions de CO2 par habitant relativement faibles. A l’inverse, le changement climatique dépend essentiellement de l’Union européenne et des autres grands pays émetteurs, dont les populations devraient faiblement augmenter ou stagner dans les années à venir, mais dont les émissions de CO2 par habitant restent nettement plus élevées que dans le reste du monde.

Les données actuellement disponibles sur le lien entre démographie et dérèglement climatique invitent donc à la plus grande prudence, et à la réalisation d’études scientifiques complémentaires pour mieux comprendre les interactions entre les deux tendances.

Les tendances démographiques actuelles et futures présentent donc des défis complexes et variés, nécessitant des politiques adaptées pour gérer le vieillissement de la population, la baisse de la natalité, et les dynamiques migratoires. Autant de sujets qui seront développés dans une publication ultérieure.