Compte-rendu des 1ères Assises Territoriales de la Ressource Alimentaire

Compte-rendu des 1ères Assises Territoriales de la Ressource Alimentaire

Les 1ères Assises Territoriales de la Ressource Alimentaire avaient pour objectif principal de co-construire avec les acteurs de l’écosystème, membres et partenaires de Lyon Bio Ressources, le plan d’action 2018-2019 de l’association, qui vise la création d'une filière participative et circulaire pour la ressource alimentaire dans la région de Lyon.

La préparation des Assises s’est appuyée sur les résultats de l’étude de projet recueillis depuis avril 2017 (entretiens avec les acteurs du territoire, sources bibliographiques, étude de flux), ainsi que sur les éléments constitutifs du projet de Lyon Bio Ressources élaborés depuis la genèse du projet en 2015 et adoptés par l’association lors de sa constitution en janvier 2017.

Les membres de Lyon Bio Ressources représentant l’ensemble du spectre de la filière, chacun d’entre eux a assuré l’animation d’une table-ronde correspondant à son métier ainsi qu’à l’un des éléments du plan d’action, l’appropriation étant l’objectif poursuivi.

Les Assises se sont tenues au siège de la Métropole de Lyon le 27 novembre 2017. Elles ont rassemblé près de 200 participants, issus d’environ 110 organisations.

Les Assises ont été ouvertes par Alain Alexanian, président de Lyon Bio Ressources, Didier Perréol, président fondateur d’Ekibio, à titre de témoin, Didier Saussier, directeur régional de GRDF et Jérôme d’Assigny, directeur régional de l’ADEME, à titre de co-financeurs de l’étude de projet.

Les thématiques abordées par les différentes tables-rondes ont été les suivantes :

  • Surproductions et invendus
  • Montée en gamme des produits agricoles et alimentaires
  • Sensibilisation des acteurs du territoire
  • Schéma territorial de gestion des biodéchets d’activité économique
  • Tri et pesée à la source des biodéchets
  • Compostage de proximité des biodéchets d’activité économique
  • Circuits (courts) de proximité
  • RSE/RSO et labélisation
  • Concertation entre acteurs de la filière et pouvoirs publics
  • Matériaux et produits biosourcés
  • Bonnes pratiques anti-gaspillage alimentaire
  • Maîtrise du foncier, acceptabilité sociétale
  • Sécurisation des débouchés – bioGNV
  • Sécurisation des débouchés – retour à la terre
  • Modèle économique de la future filière
  • Nouveaux modèles de collecte
  • Solutions innovantes pour les besoins de la filière
  • Mutualisation, optimisation et logistique inversée

L’analyse des résultats des tables-rondes permet de dégager un certain nombre de principes opérationnels forts, qui ont structuré les échanges de plusieurs tables malgré les différences entre les thèmes traités :

A.    Bâtir un collectif, inventer de nouvelles formes de gouvernance

L’étude de projet a mis en lumière le besoin de connaissance mutuelle des acteurs : acteurs successifs de la chaîne de valeur de la ressource alimentaire, producteurs de biodéchets et collecteurs, porteurs de solutions innovantes et usagers potentiels de ces solutions, etc. Le souhait d’une communication plus régulière entre les acteurs, de dialogue structuré autour de certaines thématiques telles que la « juste rémunération » des producteurs, transformateurs et distributeurs, d’un certain degré de transparence dans les données quantitatives et économiques, a aussi été exprimé à plusieurs reprises. L’impression générale pointe vers une envie de bâtir un collectif partageant un « socle commun » de connaissances et d’objectifs en lien avec la ressource alimentaire, au sein duquel chaque acteur peut être entendu, compris, respecté. Des outils tels qu’une cartographie des acteurs et des solutions, l’échange régulier de bonnes pratiques ou la création d’un système d’information par et pour les acteurs de la future filière ont été proposés.

Au-delà de la connaissance mutuelle, l’intérêt d’une gestion concertée de la ressource alimentaire a été exprimé lors de l’étude de projet. Les objectifs poursuivis relèvent de l’adéquation entre offre et demande, de la coexistence durable de différents modèles de production ou de la complémentarité des solutions de traitement de biodéchets. La notion de schéma territorial de gestion, tant pour les produits agricoles et alimentaires que pour les biodéchets, est apparue de manière explicite ou implicite à de nombreuses reprises. L’intérêt de s’appuyer sur un projet collectif fort, porteur d’une dimension d’intérêt général, a été mis en avant pour sécuriser des éléments stratégiques tels que le foncier et les exutoires pour les produits de la valorisation. Les implications en termes de gouvernance sont sous-jacentes : création d’un comité de pilotage, transformation de Lyon Bio Ressources en cluster, etc.

B.    Servir les acteurs de la filière, l’intérêt général du territoire et de ses habitants

Plusieurs tables-rondes font ressortir le besoin, d’une part, de créer une forme de culture commune (vocabulaire, concepts, conscience de l’importance des enjeux) entre les acteurs du territoire concernés par la ressource alimentaire et, d’autre part, d’apporter une aide à ces acteurs en termes de connaissance et de renforcement des capacités.

La dimension d’intérêt général et l’articulation avec les intérêts des acteurs de la filière ont été largement reconnus par les participants comme des caractéristiques remarquables de Lyon Bio Ressources et d’un projet unique en son genre.

C.    Se concerter avec les pouvoirs publics

L’impact des politiques publiques et de la réglementation sur la structuration de la filière, quand bien même celle-ci ne concerne que des acteurs économiques majoritairement privés, est une évidence souvent répétée. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères est systématiquement évoquée comme l’outil fiscal ayant le plus d’influence sur les perspectives d’amélioration de la gestion des biodéchets d’activité économique et sur la viabilité économique de celle-ci. Au-delà de ce seul sujet, l’intérêt d’agir de manière concertée avec les pouvoirs publics s’exprime de manière récurrente, en particulier pour aborder efficacement l’enjeu fondamental du foncier dans les systèmes de valorisation locaux.

D.   Expérimenter

Au vu du caractère novateur de la démarche de Lyon Bio Ressources, reconnu par les participants, le recours à l’expérimentation est recommandé pour plusieurs actions formulées lors des tables-rondes : elle est nécessaire, voire obligatoire, pour vérifier l’applicabilité des modèles à un terrain donné. Les attentes en termes d’opérationnalisation et de résultats concrets ont été exprimées de manière récurrente par un grand nombre d’acteurs.

E.     Trouver un modèle économique durable

La nécessité de trouver une solution économique pérenne pour le fonctionnement de la filière a été constamment mise en avant tout au long de l’étude de projet. C’est plus vrai encore pour l’organisation de la collecte et de la valorisation des biodéchets, qui lorsqu’elle est abordée renvoie à des questions de stratégies de développement : incitations initiales, atteinte d’une taille critique, amélioration des processus opérationnels, sécurisation du modèle économique hors subventions.

Les Assises se sont conclues sur les interventions d’Anne-Marie Comparini, présidente du Conseil de développement de la Métropole de Lyon, de Marie-Odile Fondeur, directrice du Sirha, et de Dounia Besson, adjointe et représentante du Maire de Lyon.


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