Condamné d’avoir imaginé… ?
Tribune,
Nous y voilà : une fois de plus, dans une forme d’incertitude, mais devant une incohérence, et qui plus est, d’inconséquence que cette condamnation « d’avoir pensé faire sans le faire » !
Oui, c’est exactement ce que viennent de prononcer nos juges français, en condamnant un homme d’avoir tendu l’oreille lors d’une écoute téléphonique qui, soit dit en passant, ne me semble pas forcément légale. Car dans certaines histoires, notamment d’organisation de distribution de produits illicites, cette possibilité n’a pas été acceptée. De là à penser qu’il s’agit d’une forme de chasse aux sorcières, il n'y a qu’un pas. Il y a déjà quelque temps, j’avais imaginé dans une nouvelle - exercice d’écriture courte - un homme condamné pour ses rêves.
Eh bien, aujourd’hui en France, nous en sommes exactement là. Des juges, magistrats revêtus de leur robe et de leur toge d’autorité (avec ce que je pense d’eux : qu’ils ont une haute opinion d’eux-mêmes, mais aucune pour le justiciable devant eux, excepté peut-être le grand banditisme). À ce titre, dès aujourd’hui, nous devrons faire très attention, car si les intentions sont passibles de condamnations, demain, nous n’aurons même plus le droit d’imaginer avec des amis, pendant une soirée comme dans une entreprise. Interdit d’imaginer sans pour autant le faire avec des solutions qui aurait pour but d’avaler un concurrent en procédant par des techniques qui seraient interdites, même si elles ne sont pas mises en place. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, le simple fait d’en parler devient condamnable. Vous, les censeurs, qui bien sûr viendrez m’expliquer qu’après tout, N. Sarkozy l’a bien cherché, je vous répondrai la chose suivante : « Demain, vous serez vous-même condamnables, si vous imaginez seulement une solution qui ne serait pas légale. Réfléchissez bien avant de répondre, simplement parce que vous n’aimez pas ce monsieur. Ce qu’il faut vous poser aussi comme question, aujourd’hui, c’est qu’un personnage qui parle d’une idée ou d’une solution, est condamné plus fortement qu’une personne alcoolisée ou droguée, qui tue avec sa voiture, ou encore JL. Mélenchon condamné à 3 mois de prison avec sursis et 8 mille euros d’amende pour avoir bousculé des policiers pendant une perquisition. Cherchez l’erreur, car là, non seulement c’est prouvé, mais en plus, il y a des images…
Ne vous y trompez pas, le problème n’est pas N. Sarkozy, mais bien les juges qui ont pris la décision de condamner un justiciable, simplement sur des soupçons dont, en plus, il est spécifié, cela n’a pas été mis en œuvre, exprimé une accusation, au départ, par des moyens n’étant pas, en eux-mêmes, tout à fait légale. Cela ne ressemble en aucun point au scandale du Nixon-Gate aux États-Unis, qui employèrent par infraction des voyous qui volèrent des documents chez leurs victimes. Pour et sur ordre du président des USA. Cette comparaison de procédure ne peut se faire que dans une mise en œuvre en France, qui ne fait pas d’elle une république dans l’esprit populaire des juges soumis, peut-être, aux pressions des hautes sphères politiciennes, de gauche. Mais demain, tout le monde et surtout les journalistes se feront un plaisir de rappeler cet état de fait en agréables courtisans subventionnés à leur patron bienfaiteur, oubliant la séparation de la justice et de la politique.
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Aujourd’hui, j’ai honte de la justice française, où une preuve probante n’est plus nécessaire, où demain, nous ne pourrons plus créer, imaginer, sans prendre le risque d’être poursuivis et condamnés, pour des idées. Cela fait longtemps que je dénonce notre société qui, peu à peu, devient aseptisée, où tout est interdit, où il faut transformer des écrits pour continuer à les lire, en oubliant le temps où les évènements étaient faits pour les regarder à l’aune de notre époque, ce qui transforme notre histoire même. Nous sommes en train de défaire notre culture de la liberté de penser et même, de parler. Demain sera bien plus difficile et malheureusement, comme nous détruisons la formation et l’éducation de notre jeunesse, le risque est que déjà se forment des bandes qui s’entraident et qui rivalent, s’affrontent dans une violence qui, ne l’oublions pas, a fait des morts chez nos enfants, nos adolescents, nos adultes ou encore des gardiens de la paix.
Messieurs les juges, vous qui avez toujours la main sur le cœur, et la tête penchée majoritairement à gauche, attention, en cas de révolution, vous serez les premiers servis par un peuple en colère, ce que je ne vous souhaite pas. Mais relisez notre histoire de France et vous conviendrez qu’il serait temps que vous vous repreniez…
Il suffit de voir dans la difficulté du Premier ministre, successeur de Michel Barnier, sa difficulté à réunir des ministres de divers partis, pour réaliser que la tâche actuelle est si lourde qu’elle peut entraîner le bateau dans un tourbillon aussi grand que le cyclone de Mayotte pour que le vaisseau sombre avec son équipage et son capitaine, resté obstinément à bord, pour périr avec lui. Reste encore à savoir si de tels maîtres à bord et leurs officiers ont ce courage des braves qui faisaient l’honneur de nos dirigeants, il y a moins d’un siècle, mais qui, aujourd’hui, se comptent sur les doigts.
La prochaine tribune dans les prochains jours. - Philippe Sallanche 2024
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