Coronavirus: Analyse d'un citoyen ordinaire, impliqué comme 66 millions de français

Lorsqu’on l’a attrapé, il n’existe pas de traitement aujourd’hui pour guérir du Coronavirus. Comme pour la grippe, en plus dangereux, ce qui demande de le prendre au sérieux. j’ai donc fait cette analyse chiffrée, pour prendre les décisions personnelles utiles et en parler à mes proches. Je la partage avec vous, au cas où cela serait utile :

Sur l'ampleur de cette crise sanitaire:

Au vu des chiffres publiés et avant les mesures annoncées hier par le président de la République, la propagation est la suivante :

Le taux constaté aujourd’hui de malades identifiés dans l’Oise est de un pour mille. En France, le taux est de 5 pour 100 000. La progression actuelle est de 20% par jour, soit un doublement tous les 4 jours. Nous en serons donc en France à un pour 10 000 dans quelques jours.

J'en déduis qu'à ce rythme, dans un mois, nous aurons mécaniquement 240 fois plus de malades soit 1% de la population touchée; 3 semaines plus tard encore la moitié de la population sera touchée.

En bout de course, avec un taux de malades du Coronavirus de 60-70% et un taux de mortalité de 2-3% l’épidémie, laissée à elle-même, ferait alors de l'ordre d'un million de morts. Pour 600 000 décès chaque année en France. Même si on considère qu'environ 200 000 personnes seraient de toutes façons décédées de la grippe et de maladies respiratoires, le coronavirus provoquerait au moins un doublement du nombre de décès annuels en France, toutes causes confondues, en majorité dans les populations les plus fragiles.

Seule bonne nouvelle, même sans mesures spécifiques, la contagion sera freinée par l’immunisation qu’opère le coronavirus sur les 98% des personnes qui sont malades et se guériront, la plupart sans soin, voir sans s’apercevoir qu’elles sont malades et contagieuses. La situation est néanmoins critique.

Sur les mesures personnelles et collectives pour contrer cette crise sanitaire:

Chacun dans son quotidien a pu constater combien les mesures barrières demandées par les pouvoirs publics ont été peu suivies : lavage de mains toutes les heures, tenue à distance d’un mètre, pas de poignée de mains, ni de baiser. Il n’est pas trop tard pour les appliquer strictement.

Les mesures supplémentaires qui viennent tout juste d’être prises sont des mesures de confinement massives. Elles sont décisives: selon une étude publiée dans The lancet le 31 janvier dernier, le pourcentage de la population touchée est d’autant plus bas que la contagion est contenue : « si la transmissibilité de 2019-nCoV pourrait être réduite de 25% dans toutes les villes du pays (Chine)avec des efforts de contrôle accrus, à la fois le taux de croissance et la taille des épidémies locales pourrait être considérablement réduite. De plus, une réduction de 50% de la transmissibilité pourrait faire passer l’épidémie actuelle de 2019-nCoV d’une épidémie en expansion rapide à une croissance lente."

Si l'on retient bêtement une division par deux, avec 35% de la population touchée et 2% de mortalité, l’épidémie ferait arithmétiquement 460 000 morts et donc une augmentation des décès annuels de "seulement" 40% environ avec ces mesures de confinement massives, pour plus du double avant la prise au sérieux des mesures annoncées. J'espère que ces chiffres ne sont pas les bons, qu'il y aura moins de 260 000 décès supplémentaires causé par le coronavirus. Mais à voir comment certains se fichent de ce que disent les pouvoirs publics, il me parait utile de poser ces ordres de grandeurs.

Quoi qu'il en soit, il est clair qu'appliquer les mesures annoncées est déterminant:

Contenir la contagion par tous les moyens est bien la priorité, mesures barrières et confinement.

Les populations les plus fragiles sont la priorité des priorités: mesures barrières, confinement et soin.

Quelles décisions personnelles en tirer? Comme tous les français, ma femme et moi échangeons avec nos proches sur la meilleure conduite à tenir. Je ne sais pas vous mais nous avons eu du mal à prendre certaines décisions. Après débats, nous avons entre autres renoncé à garder et même recevoir nos petits enfants ( ils peuvent être porteurs sains), à sortir de chez nous comme nous l'entendons. Par exemple, nous irons voter aux heures creuses, avec des gants, en emmenant notre bulletin de vote reçu par la poste. J’ai renoncé à être au dépouillement des votes demain soir. Ce sera la première fois depuis plus de 40 ans. Et les assemblées programmées pour écarter la menace climatique sont reportées à l'après-crise. Cela n'empêche pas d'y travailler depuis chez nous.

Il y en a visiblement pour deux mois. Ce qui pose quelques questions, tous azimuts. Maintenant et plus tard.