Création d’un site internet. Comment éviter le cauchemar ?

Création d’un site internet. Comment éviter le cauchemar ?

Je prends parfois le temps d’écouter des témoignages de quelques responsables d’entreprises qui relatent des expériences passées et cela me rappelle que, parfois, rarement bien sûr, la création d’un site internet ne se passe pas du tout comme prévu. Il arrive que cela engendre de la déception et parfois même que cela peut être un exercice douloureux. Comment l’éviter ?

Je l’explique ci-dessous. Pour cela, j’ai recensé les quelques cas de figures qui présentent les risques que je pense être les plus fréquents ; je complète à chaque fois par des conseils pour éviter la déception. 

1/ Cas où la création d’un site est le tout premier pas dans le digital du dirigeant … 

En 2021, la plupart des entreprises ont avancé vers leur transformation digitale, mais force est de constater qu’il reste quelques chefs d’entreprises en France qui n’ont pas débuté du tout en matière de visibilité sur le web. C’est le cas notamment de gérants de TPE, de certains artisans ou même d’entreprises plus grosses qui jusqu’à peu trouvaient des clients sans souci et “engrangeaient” des commandes sans besoin de visibilité, ou des chefs d’entreprises qui continuaient de mettre toutes leurs ressources marketing sur les médias classiques.

Si le premier pas vers le digital est l’achat d’un site internet et si le chef d’entreprise n’est pas lui-même sensible au web, il est possible qu’une incompréhension sur les bienfaits attendus s’installe. Et cette incompréhension peut vite devenir un malaise. Par exemple l’incompréhension entre achat et abonnement, confusion entre mise à jour du site et mise à jour du contenu, incapacité à mesurer et juger le trafic etc … 

MON CONSEIL auprès d’un chef d’entreprise qui veut se lancer est souvent de commencer par la création d’un site gratuit et facile, je préconiserais la page Google My Business pour commencer et attendre l'arrivée d’un site qui est en production. C’est un début. C’est aussi se familiariser avec la lecture des statistiques de fréquentation, c’est découvrir comment les internautes vont vous trouver et vont interagir. C’est observer ce qui se passe pendant quelques semaines ou quelques mois avant de se lancer. 

2/ Cas où l’entreprise n’a pas vraiment prévu le contenu. 

“Content is King" est une phrase qui est pourtant répétée. Mais on découvre assez souvent des entreprises qui se lancent dans une aventure site internet sans avoir démarré le premier pas de leur stratégie de contenu. C’est parfois après avoir passé une commande pour un site vitrine que l’entreprise se demande si elle a des photos. C’est souvent lorsque la construction du site commence que le chef d’entreprise se demande qui doit rédiger les textes. Des sérieuses déconvenues peuvent apparaître. Le syndrome de la page blanche est encore plus critique dans cette situation.

“Content is King” et surtout comprendre que le contenu sur internet n’est pas seulement produire des photos et rédiger des textes. Le contenu doit être optimisé (voir plus loin). Rentre aussi dans ce cas de figure, les chefs d’entreprise qui ont sous estimé le budget contenu. Il n’est pas rare que le budget de construction du site ne soit que 50% du projet total, le budget de production de contenu les 50% restants. 

MON CONSEIL est le suivant : se poser la question sur l’histoire de l’entreprise, sur les valeurs, sur son savoir-faire et comment le décrire, sur la proposition de valeur, sur l’organisation, la marque, le logo, sur les différents services ou ligne de produits avant de se lancer. 

Ecrire, sélectionner des visuels si possible en amont …

Bien réfléchir à la manière dont on se présente aux clients, aux institutionnels, aux candidats, aux prospects, etc … 

Penser à ce qu'apporte un module actualité et des articles de blog. Décider à quelle fréquence se feront les mises à jour mais surtout quelles informations. 

Faire une ligne éditoriale. 

"Mais qui va faire les vidéos ?" demande un chef d'entreprise.
Question posée après avoir commandé son site internet.
Un exemple vécu.
Issu d'un malentendu entre le client et un commercial inexperimenté. 


3/ Cas où le site est acheté à un spécialiste en "informatique" … 

Avez vous une agence de communication avec laquelle vous avez déjà travaillé sur le projet de votre visibilité, votre logo, vos outils de communication ? Si non, l’agence à qui vous commandez le site sait elle aussi vous conseiller sur ce domaine ?

Et dans tous les cas, bien se comprendre avec le prestataire qui vous propose la prestation. Avez vous en face de vous un interlocuteur qui connaît le marketing, la vente, la recherche de clients ? ou qui a été lui-même responsable d’entreprise ? Si vous commandez un site à un freelance qui n’a qu’une expérience de codage ou de design, bien anticiper que la valeur ajoutée sur le contenu pour vous sera probablement nulle.

MON CONSEIL : choisissez une agence en lui demandant de montrer ses réalisations, jugez aussi le contenu et questionnez comment il a été produit.  

4/ Cas où le chef d’entreprise ou les responsables n’ont pas le temps. 

Mettre en place un site internet, ce n’est pas “que” signer un chèque à une agence. 

J’ai lu que 60 à 80% des entrepreneurs qui démarraient un site eux-mêmes n’arrivaient pas au bout. Mais savez vous que le % des entreprises qui commandent un site avec un prépaiement ou même un paiement total, qui ne sera au final jamais en ligne n’est pas Zéro % ? Hallucinant, mais réel. 

Le manque de temps pour faire avancer le projet est un classique. Totalement vrai dans des cas de TPE, de commerçants, où il faut à minima regarder et valider, mais réel dans le cas d'entreprises plus grosses où il faut fournir ou intégrer beaucoup de contenu en temps et en heure, répondre à des questions de l’équipe technique au fil de l’eau. 

Dans les structures importantes, il est primordial de bien définir qui va s’occuper de quoi. Le marketing n’est pas forcément le seul département mobilisé par la production d’un site internet. Trop de responsables d’entreprises croient encore que l’agence va tout faire et surtout ignorent que l’agence fonctionne avec un planning dans lequel il faut s’intégrer. 

MON CONSEIL : bien choisir son timing, passer commande auprès d’une agence au plus vite pour réserver les ressources mais programmer le calendrier des tâches, si possible en dehors des périodes de pointe et surtout allouer du temps. Ne pas hésiter à solliciter des stagiaires si l’intégration n’est pas incluse dans la prestation. Les périodes de confinement sont des périodes excellentes pour repenser sa visibilité sur internet.

Et puis, un autre conseil très important : bien dialoguer avec le personnel qui sera votre interlocuteur de “qui va faire quoi”. L’absence d’expérience chez le client est souvent un risque de mauvaise compréhension. Le commercial de l’agence vous dira “ne vous inquiétez pas, je serai là pour vous aider” mais il ne veut pas dire “je ferai à votre place” 

5/ Cas du mauvais choix de technologie.

Le mauvais choix de technologie peut venir du fournisseur ; certaines agences sont compétentes sur une seule techno et vont chercher à vendre uniquement celle-là. C’est le cas de sites e-commerce proposés systématiquement en Prestashop alors que dans d’autres situations une solution WordPress + WooCommerce par exemple est plus appropriée. C’est le cas d'agences qui ont leur propre CMS et ne vont pas se poser la question, entre un CMS propriétaire et CMS open source, lequel convient le mieux aux usages de l’annonceur, ni même prendre le temps de présenter la différence.

Mais le plus souvent, le mauvais choix de technologie vient de l’expression des besoins de la part du client. Il n’est pas rare que le client découvre des fonctionnalités qui l’attirent alors que le projet est en cours. Ou bien le client va penser que le e-commerce est une bonne chose alors qu’il a démarré un projet de site vitrine. Le client, très souvent, oublie de parler de ses projets à moyen ou long terme et des besoins d’évolution de son site, etc, etc …  

MON CONSEIL pour éviter un mauvais choix de techno est de faire appel à un expert digital indépendant. Lui demander ses références, la liste de ses fournisseurs, quels ont été les projets qu’il a conduit et lui demander de préparer un projet stratégique. Un expert digital travaillera pour votre projet de digitalisation comme un architecte et un maître d'œuvre le fera pour la construction de votre maison. Il est celui qui sélectionne “LA” bonne agence, celle qui colle avec le besoin de l’annonceur. 

Et si la meilleure manière d’éviter l’erreur de technologie est de bâtir une stratégie digitale au préalable, le seul vrai rempart pour ne pas louper son site est de passer par une étape cahier des charges. Un cahier des charges peut être un document restreint, parfois quelques pages, mais il doit être ferme et servira de liaison entre le client et l’agence. Comme un dossier de permis de construire, c’est la plus value de l’architecte. Un expert digital le fera pour vous et vous évitera une mésaventure. Il peut faire l’objet d’un devis spécifique. 


Un lien utile ci dessous ...


6/ Cas où le client ignore les besoins de référencement. 

Se doter d’un site internet, c’est comme se doter d’une vitrine ou d’une boutique. Se doter d’un site internet sans référencement, c’est comme construire une vitrine sur n’importe quel mur au hasard ou installer sa boutique dans n’importe quelle rue ou impasse. Le référencement permet de rendre visible le site et les pages du site selon les logiques des moteurs de recherche et en liaison avec les recherches des internautes. 

En France, le moteur de recherche de Google a une position ultra dominante et chaque jour des millions de recherches sont faites. Les sites bien référencés sur Google sont positionnés avant les autres. L’indexation d’un site n’est pas automatique, la position d’un site dans les pages du moteur de recherche sur une thématique précise encore moins. Il arrive qu’un site ne soit pas indexé du tout et un chef d’entreprise ne saura pas forcément pourquoi.

MON CONSEIL est simple : en même temps que la commande pour un site auprès d’une agence, prévoir une commande de prestation de référencement, auprès du même partenaire s’il a cette expertise ou auprès d’une entreprise associée. La recherche d’un bon prestataire en référencement est encore plus délicate que la sélection d’un webmaster. La définition de vos mots clés et une analyse sémantique faite conjointement avec vous est la première étape d’un référencement réussi. Bien vérifier à l’avance si votre prestataire saura vous aider sur ce point.

La conséquence de tout ça est bien sûr une fréquentation faible ou forte et donc, un retour sur investissement de votre site inférieur ou conforme aux attentes. 


Lire aussi mon article sur le SEO


7/ Cas où le client pense que le site est un outil isolé. 

Un site internet vient se positionner dans une logique digitale à côté des autres outils. 

Un outil d’e-mailing, le recueil d’avis, les pages sur les réseaux sociaux, la page Google My Business, le CRM, autres outils, il convient de trouver une cohérence dans sa démarche. Plus qu’ailleurs, par rapport à ce cas de figure, je pense qu’un expert digital vous aidera. 

C’est ici que je souhaite aborder le cas du e-commerce. Comment réussir en quelques semaines, voir en quelques jours ce que des entreprises ont mis en place en des années ? Mission impossible. Le passage à un système de vente en ligne est un long processus qui demande de repenser de nombreux aspects de l’entreprise et de son organisation commerciale. C’est bien plus qu’acheter un site. Avec le confinement, le e-commerce est devenu à la mode. Faire croire que tous les entrepreneurs peuvent faire du click and collect en quelques heures et à moindre coût est un beau mensonge. Le passage de vente classique à vente en ligne, tout ou partie, sera probablement indispensable pour tous les entrepreneurs mais ce sera un processus qui se mesure en mois, voire en année. 

MON CONSEIL en la matière : bien comprendre que la mise en place d’une stratégie digitale est souvent l’occasion de se poser des questions sur la stratégie commerciale de l’entreprise. Se faire aider par un professionnel est souvent une garantie de succès dans le respect du planning comme dans le retour sur investissement ; c’est l’ensemble des outils qui doivent évoluer, au service ou en soutien du site, c’est l’attitude de tous les collaborateurs de l’entreprise, c’est le pilotage de la transformation digitale qui doit être pensé. 

Conclusion. 

Un site internet est indispensable à TOUTES les entreprises.

Mais ce qui est indispensable est avant tout de se poser la question "pourquoi un site ?”

Un site doit contribuer à l’augmentation du nombre de clients, l’augmentation du CA, l’augmentation des marges, mais aussi la pérennité, la valeur créée par l’entreprise, la valeur de l'entreprise, sa réputation, etc ...

Il doit être la conséquence d’une stratégie commerciale repensée et pas le contraire.

Un site internet est un outil.

Comme pour tout outil (exemple des outils de production pour les entreprises qui fabriquent), la mise en place se fait avec précaution, formation et méthode.

La mise en place d’un site internet doit être considérée comme celle d’un autre outil. 

Olivier Levigne, 

Février 2021. 



Epilogue 

J’ai accompagné plusieurs dizaines d'entreprises ces derniers mois sur leur visibilité et leur efficacité sur internet. De projets de création de site à moins de 500€ pour des indépendants ou des projets de création de site de plus de 20.000€ pour des PME, en passant par des budgets pour développer la visibilité >100k€ par an sur la régie Google ou le recours au social-ads, chaque cas est unique. 

N’hésitez pas à solliciter un rendez-vous pour en parler.  

✅ Mohammed AL ATTIYA

Chef de Projets Informatiques

3 ans

Merci pour ton article olivier levigne

Le site internet, c'est le résultat final .... pas l'inverse. Pourquoi un site internet ? Qu'ai-je à proposer ? à vendre ? quels services ? pourquoi ? comment ? à quii ? dans quel but ? bénéfices ? ... Autoant de questions qu'il faut se poser et élucider bien en amont, avec des gens humbles et compétents, et surotut qui connaissent votre métier.

Julien BOUCKAERT

Conseiller en stratégie digitale et expert en gamification 🎮 | Accélérateur de croissance avec Kimple, plateforme SaaS de jeux marketing 🚀

3 ans

Merci olivier levigne Levigne pour cet article..Je partage !

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