Culture : l’oubliée de ces temps tragiques et incertains ?

Culture : l’oubliée de ces temps tragiques et incertains ?

Le Ministre de la Culture est devenu mutique depuis que les contraintes liées à la lutte contre le coronavirus ont « laminé » toute espérance d’un été festif en France. Alors que tout s’est tu, il se tait au moment où il lui faudrait parler. Ce mercredi, le Président de la République va se substituer à son ministre pour nous parler Culture. Etrange redistribution des rôles : de quoi pourra bien nous parler à l’avenir Franck Riester, le Ministre en titre ?

Mais ne faisons pas la fine bouche. Enfin, le pouvoir va évoquer le sauvetage du monde de la culture. Car il s’agit d’un sauvetage. Peut être cela parait il secondaire en cette période intense où nous craignons plus pour nos vies que pour nos loisirs ? Oui, sauf à rappeler que ce secteur fait vivre un million trois cent mille personnes, parmi lesquelles beaucoup sont déjà précarisées ; un secteur qui paie très bien certains et assez mal beaucoup d’autres. Mais je vois qu’heureusement les mieux payés viennent au secours de tous les autres. 

Les co-signataires de l’appel au Président de la République de la récente tribune publiée par « Le Monde » ont raison : « comment feront les intermittents pour pouvoir continuer à acheter à manger après la seule prolongation de trois mois de leurs droits qui a été accordée ? ». Car il n’y aura pas du tout de saison d’été ! Et peut être pas de rentrée culturelle d’automne . « Comment feront toutes celles et tous ceux qui ne bénéficient même pas de l’intermittence du spectacle ? ». Si rien n’est fait, ils rejoindront la cohorte des bénéficiaires du RSA. Car l’intermittence du spectacle, un domaine que je connais très bien pour l’avoir défendu, est fragile en temps normal ; il est évanescent en temps de crise.

Je dis cela car on mesure bien le « chantier » considérable que représente le redémarrage économique de la France. Prenons garde, le secteur de la culture et celui de l’économie ne s’opposent pas, ils se nourrissent l’un l’autre. Et, comme nous avons besoin d’argent pour vivre, nous avons besoin de cette part de beauté et de vérité que nous apportent les artistes, quels qu’ils soient. Serais-je maire d’une ville culturelle, je m’efforcerais de me substituer à l’Etat et, d’ores et déjà de profiler pour la rentrée une programmation de spectacles de rues, musicaux, théâtraux, plastiques…. (avec, bien sûr, tout le dispositif de précaution sanitaire voulu à ce moment là) qui permettra de partager, à nouveau, un peu de la beauté du monde que ces temps tragiques et incertains nous font oublier.

Elsa Bernasconi

Directrice commerciale, Marketing et communication/ Auteure - romancière

4 ans

Il est bien dommage que tu ne sois pas Maire d’une ville, toi l’homme qui œuvre encore beaucoup dans l’ombre depuis que tu n’as plus ton poste de député que tu as honoré de 1988 à 2017, si ma mémoire est bonne. Tu as fait de très belles choses et tu continues. Je trouve juste ce que tu as écrit, sur l’importance de la culture et toutes les difficultés qui en découlent pour ce monde fait d’intermittents. Je trouve encore plus juste que tu soulignes l’importance économique et social de ce monde oublié du COVID. J’ai hâte que tout cela reprenne et qu’on recommence à se raconter nos histoires, à promouvoir des fêtes, à nous divertir et redessiner l’avenir, sans en oublier le passé. Je relaie ton poste. Elsa La culture remplit l’âme d’émotion. J’espère que ton poste sera lu, compris et relayé...

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