Déconfinement: pas de notice de boite...
Le protocole de déconfinement est loin de faire l’unanimité. La raison est intrinsèque à l’orthogonalité de la décision et de l’objectif de santé publique. Il est en effet bien compliqué de trouver le juste milieu entre une re-socialisation d’un monde confiné, et la préservation d’une barrière, de quelque nature qu’elle soit, visant à empêcher la propagation du virus. De ce point de vue, je suis pour une fois d’accord avec Philippe Juvin, dont la fréquence de passage sur BFM ou sur France télévision va bientôt lui permettre de bénéficier du statut d’intermittent du spectacle : il est à craindre que le déconfinement s’associe tôt ou tard à une « deuxième vague ». Dans ce casse-tête chinois, pardon du jeu de mot, le gouvernement a bien du mal à trouver de la cohérence et de la méthode, tant les pressions économiques et sociales sont fortes. Tout d’abord, il est évident que quoi qu’on décide, il faut plus que jamais inciter au port du masque, au lavage fréquent des mains et aux mesures de distanciations, tant que le virus circule de façon active. Ainsi, les commerces, les marchés, certaines grandes surfaces, et bien évidemment les entreprises, peuvent envisager de reprendre leurs activités, modulo des contraintes auxquelles on finira par s’habituer. C’est une question de discipline. De la même façon, le 11 Mai sera l’occasion de mettre fin à des interdictions qui n’ont aucune logique dans un politique de confinement « partiel »: arrêter de concentrer les sorties sportives sur deux heures de la journée, laisser les « grands espaces », parcs, forêts, littoraux, plages, aux promeneurs qui risquent moins de se contaminer que dans un supermarché ou dans le métro. En revanche, la décision du déconfinement est plus compliquée sur quatre sujets : la transhumance des populations, les transports, les salles de spectacle, et l’hôtellerie-restauration. Or, il s’agit là de 4 déterminants d’une préoccupation majeure des Français : où et quand vais-je pouvoir partir en vacances ? Je pense qu’à l’instar de la réouverture des écoles, ceci est peut-être un faux problème. D’abord parce que la crainte d’être contaminé est encore très présente dans les décisions que prennent nos concitoyens. On le voit par exemple avec les derniers sondages qui prédisent que seule, une famille sur trois, prévoit de renvoyer leur progéniture en classe le 11 Mai. On peut donc parier que les classes seront par essence clairsemées. Ensuite parce que la crise économique qui frappe près de 10 millions d’actifs, ne va probablement pas les inciter à dépenser leur fragile épargne dans des vacances au bord de la mer. Ceci n’est évidemment pas de bon augure pour l’économie du tourisme, en particulier pour les saisonniers qui en vivent. Pour autant, il faut craindre que l’effet « libération » provoque plus qu’un grand brassage de population, un certain relâchement dans les comportements. C’est une fois de plus l’erreur qu’entretiennent à la fois les Français et ceux qui les gouvernent : ils pensent que l’Etat est chargé de mettre en place les mesures pour les protéger, alors qu’en matière de santé, la protection passe d’abord par les comportements individuels. C’est vrai pour les addictions, pour l’obésité, pour les vaccins, pour la prévention ou le dépistage des maladies chroniques, et c’est aussi vrai pour la prévention des infections, et donc du Coronavirus. Par conséquent, à partir du moment où l’on décide de déconfiner, il faut mettre l’essentiel des moyens sur les mesures barrières et sur le respect d’une certaine discipline sociale, ainsi que sur le dépistage précoce des malades symptomatiques et des cas contacts, afin de les isoler. Pour le reste, il faut accepter qu’il y a un risque que quelques clusters reprennent, sans aller forcement comme Juvin, jusqu’à prédire un deuxième tsunami. Sinon, il faut continuer à confiner la France, ce qui n’est évidemment pas possible.
CEO & Owner at Action d'Eclat specializing in Healthcare Advertising
4 ansBelle écriture. Beau texte. merci :)
Bénévole communication chez Fédération Française de Bridge
4 ansFepalkon 200 mg : excellent merci Patrick
CEO at Agalio. Partner at INSEAD. Coordinator of Partner Relations at Datacovid. org
4 ansCher ERRARD Patrick excellent ! C’est bien de faire passer ce message avec le sourire.
et le port de gants aussi pour les endroits les plus fréquentés : magasins, transports publics.