Développer ses capacités oratoires : la force de l’outil vidéo

Développer ses capacités oratoires : la force de l’outil vidéo

« La revanche de l’oral (…), l’éloquence redevient une carte essentielle pour réussir » titrait un quotidien national le 30 novembre 2018 !

Pour beaucoup, le développement des qualités oratoires devient un élément central de la réussite de nos jeunes à l’école*… et plus loin, dans le monde professionnel.

Si nous sommes tous d’accord sur le fait que l’entraînement est indispensable si l’on veut devenir performant, quelle que soit la discipline ou la matière, encore faut-il tout faire pour le favoriser.

Il en est ainsi de l’élève qui doit progresser, il en est ainsi aussi du gymnaste, du joueur de tennis ou de toute autre sportif qui veut améliorer sa performance, de l’artiste qui doit travailler son souffle et répéter son texte pour poser sa voix, ou encore du manager s'il veut faire adhérer ses collaborateurs ou gérer des conflits. Il en est encore de même pour l’orateur s'il veut développer son empathie vis-à-vis de ses interlocuteurs, sa crédibilité dans ses propos ou les réponses aux questions et ainsi conquérir son auditoire.

Après ce constat, unanime et plutôt rassurant car nous permettant d’envisager que la progression est à la portée de chacun, pour peu que l’on s’y implique, il convient de s’interroger sur les différents types d’entraînement possibles et les outils permettant de rendre cet entraînement à l’oral le plus performant.

Mais d’abord, interrogeons-nous sur cette notion de progression. Chaque fois que nous parlons du développement d’une performance, il s’agit en réalité, du passage d’un état à un autre, autrement dit de la gestion d’un changement interne.

Or, la condition première de ces changements réside dans une double prise de conscience : dans un premier temps du besoin de s’améliorer, en référence à un but à atteindre, puis de ce qu’il est possible d’améliorer dans nos savoirs, savoir-faire et savoir-être pour progresser en lien avec l’objectif recherché. Sans cette double prise de conscience originelle, nous pouvons rester longtemps dans un état de pseudo satisfaction liée à un contentement inertiel.

Nous ne développerons pas ici la première condition, liée au but recherché, en renvoyant le lecteur à toutes les théories sur les motivations, mais nous nous intéresserons à la seconde, sur la façon d’améliorer notre art oratoire.

S’entraîner seul dans sa chambre, possible, mais l’amélioration que propose le miroir posé sur la commode est d’un effet assez limité ; au moins cependant, permet-il de se voir et donc de prendre pleinement conscience des éléments à améliorer sur la forme, attitudes et comportements.

S’entraîner avec un professionnel, un enseignant, qui va nous renvoyer des éléments méthodologiques qui nous permettront de nous améliorer est indispensable, mais s’ils sont seulement imposés par le professionnel ou l’enseignant, ils nous obligent alors à accepter un élément extérieur, et donc à rentrer dans un système de croyances et de soumission à ce qu’il faut faire.

Si cela peut très bien fonctionner pour celui qui est déjà ouvert aux préceptes extérieurs (ce qui pose comme indispensable ce préalable) quid de notre propre prise de conscience qui est un des éléments essentiels du changement et donc de la progression ? En effet, la prise de conscience est générée par un mouvement propre, intrinsèque et ne peut en aucun cas être imposée de l’extérieur. Cette prise de conscience est irremplaçable dans ce qu’elle génère d’elle-même une force de conviction immanente et massive, puissante et durable des éléments à améliorer.

Encore faut-il lui permettre d’éclore.

Le formateur, le coach, est alors là, pour accompagner, par un mouvement maïeutique, dans la découverte de soi, de ses capacités, de ses potentiels.

Et sur ce point, l’outil vidéo présente un avantage indéniable s’il est utilisé à bon escient et avec tact pour construire et seulement construire.

En effet, il permet d’abord, en remplaçant le miroir, de proposer à l’intéressé d’accéder à sa propre prise de conscience, non imposée par l’extérieur ; il permet aussi de faire des arrêts sur image pour comprendre et imaginer ce qui aurait pu être fait et dit à la place de ce qui a été produit ; il permet encore d’apprécier avec une très grande justesse les enchaînements entre les différentes séquences ; il permet enfin, grâce au guidage bienveillant – et ce point est fondamental - du formateur ou du coach, de valoriser les points forts tant sur le fond que sur la forme, afin d’ancrer autant l’envie, l’enthousiasme et la motivation de l’apprenti, que de développer ses compétences.

A cela, et nous ne pouvons pas conclure sans ce point, il convient d’ajouter au moins un autre élément, tout aussi essentiel, celui de l’authenticité vers laquelle guider l’orateur dans ce qui permet de distinguer le vrai de l’à peu près, la sincérité du faux semblant, la puissance de celui qui touche sa cible parce ce qu’il est avant tout convaincu de ce qu’il énonce, de ce joueur, pour ne pas dire du « faussaire », qui reste, au mieux, sur le versant du vraisemblable. Ce dernier élément porte autant sur la forme que sur le fond car les deux doivent être en cohérence pour espérer rencontrer le public qui observe et écoute.

L’art oratoire est donc vraiment un art, qui se développe avec un professionnel pour parvenir à exprimer sa singularité et qui exige, après une prise de conscience initiale, authenticité et implication permanentes.

Notre cabinet accompagne depuis plus de trente ans les jeunes en formation initiale et les professionnels en formation continue qui souhaitent progresser dans cette aptitude.


* Cf notamment le discours de Jean-Michel Blanquer sur le développement de l’oralité à l’école


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