Des milliards, comme s'il en pleuvait

Des milliards, comme s'il en pleuvait

En début de semaine, le gouvernement a annoncé une série de primes et augmentations pour les fonctionnaires, pour une enveloppe globale en année pleine de 7,5 milliards d’euros, détaille Leïla de Comarmond. Certes, c’est moins que l’inflation. Il n’empêche, à l’heure où la réduction des déficits est la priorité, ce geste peut paraître « un peu contradictoire », assure Renaud Honoré. Pour autant, les critiques n’ont pas fusé sur les bancs de la droite. Depuis la crise des gilets jaunes et le Covid, il n’y a plus de chasseurs de mammouth en France, les Français sont trop attachés aux services publics, justifie notre éditorialiste Cécile Cornudet.

D’autant que la fonction publique a besoin d’être plus attractive pour recruter, ce qui passe par une hausse des rémunérations. Cela ne suffira pas, prévient Etienne Lefebvre dans un édito tranchant. Pour l’Unédic, la bonne santé du marché du travail est en revanche une aubaine, dévoile Alain Ruello. Grâce à l’augmentation des salaires, et donc des cotisations, à la baisse du chômage et aux réformes de l’indemnisation, l’assurance-chômage prévoit un solde positif record de 18,5 milliards en cumul sur les années 2023 à 2025.

Ils n’ont pas encore la sécurité de l’emploi, mais les travailleurs des plateformes se rapprochent du salariat. Les Vingt-Sept sont enfin parvenus à une position commune sur un projet de directive très controversé visant à les requalifier en employés à part entière, explique notre correspondante à Bruxelles, Fabienne Schmitt. Voilà qui ne devrait pas arranger les affaires d’Uber eats, Deliveroo ou Just Eat, qui se livrent une bataille sans merci dans la livraison de repas à Paris, raconte Neïla Beyler dans une passionnante enquête.

Il faisait très chaud dans les allées de VivaTech – le plus grand salon européen de la tech (organisé par le Groupe Les Echos-Le Parisien et Publicis). Et ce n’est pas la pluie de milliards, annoncée par Emmanuel Macron, destinée à financer la French tech qui est venue rafraîchir l’atmosphère. En revanche, elle a pu rassurer le secteur, confronté au ralentissement des levées de fonds, la baisse des valorisations et les réductions d’effectifs, énumère Charlie Perreau. Malgré tout, nos start-up résistent, encaissent le choc et préparent l’avenir, estime notre éditorialiste David Baroux. Mais ajoute-t-il, elles doivent maintenant atteindre leur taille critique et bien choisir leurs segments de marché.

Alors que l’un des combats se joue dans l’intelligence artificielle, Bpifrance a participé à la levée de fonds de 105 millions de Mistral AI, start-up française créée par des anciens de Meta et Google. Le Français Yann LeCun, lui, est toujours chez Meta, où il définit la stratégie du groupe en matière d’IA. Il a dévoilé « JEPA », un nouveau modèle d’intelligence artificielle qui sera capable « d’être aussi intelligent que les humains, si ce n’est plus », a-t-il révélé à Raphaël Balenieri. C’est avec prudence que la banque commence à s’emparer des outils d’IA générative et ses formidables capacités d’analyse. Aux Etats-Unis des cas d’usage sont déjà répertoriés quand la France adopte une approche plus réservée, détaille Romain Gueugneau.

Des milliards, l’industrie en aura besoin pour se relocaliser. L’Ardèche mardi, VivaTech mercredi, la Seine-et-Marne vendredi, le salon du Bourget la semaine prochaine… Emmanuel Macron a entamé un tour de France sur le thème de la souveraineté industrielle, avec l’ambition de la rendre concrète, décrypte Isabelle Ficek. Première étape donc, l’Ardèche, où il a présenté des mesures pour soutenir la relocalisation des médicaments. Il y a urgence, précise Myriam Chauvot, alors que les ruptures d’approvisionnement explosent. A la tête de France 2030, le bras armé de la politique industrielle et d’innovation de la France avec un budget de 54 milliards d’euros, Bruno Bonnell constate une nette accélération de la transformation de l’économie, notamment pour passer des énergies fossiles à l’électricité. « 200 usines se sont ouvertes entre 2021 et 2022 », a-t-il assuré à Anne Bauer.

La création de nouvelles usines se heurte pourtant au manque de terrains. La principale raison ? L’objectif national de réduire à zéro l’artificialisation des sols, expliquent Anne Feitz et Guillaume Guichard. La décarbonation n’est décidément pas un long fleuve tranquille. A Bruxelles, un nouveau bras de fer est engagé entre ONG, think tanks, industriels français et la Commission. En cause : le règlement batteries, qui favorise à ce stade les grosses voitures, donc plutôt les allemandes, raconte Guillaume Guichard avec moult détails exclusifs.

Bonne nouvelle, l’inflation a bien marqué le pas en mai, selon l’Insee. Mais, prévient Nathalie Silbert dans une analyse éclairante, l’incertitude reste forte et certains économistes estiment que l’inflation va se maintenir à un niveau élevé. Un argument pour la BCE qui semble vouloir maintenir ses taux sur un plateau élevé, alors qu’elle les a portés cette semaine à leur plus haut historique en 22 ans, précise Guillaume Benoit. A allonger la durée du plateau, le risque est d’aggraver dramatiquement le choc pour les économies, s’inquiète Alexandre Counis dans un édito incisif.

En attendant, le marché de l’immobilier souffre. Après des années fastes, l’heure est à l’inquiétude. La FNAIM anticipe une chute brutale du nombre de transactions à fin 2023, qui devrait entraîner une chute des prix, rapporte Elsa Dichary. Enrique Moreira récapitule les raisons d’une crise explosive, dans un dossier fouillé. La cause principale, on la connaît : la forte hausse des taux d’intérêt, obligeant parfois les ménages à modifier leurs projets. Marion Heilmann est allée à la rencontre de ces emprunteurs qui ne trouvent plus de banque pour les financer. Un récit émouvant. Malgré tout, notre éditorialiste Jean-Marc Vittori reste confiant et estime le krach du marché immobilier impossible. A lire pour se rassurer…

C’est sans doute la plainte la plus importante du mandat de l’actuelle Commission européenne : elle est prête à contraindre Google à se séparer d’une partie de ses activités, à cause de ses pratiques « abusives » dans la publicité en ligne, rapporte Fabienne Schmitt. Le géant américain a déjà été condamné plusieurs fois pour un montant total supérieur à 8 milliards de dollars. Mais cette fois, Bruxelles s’attaque au cœur de son modèle commercial, précise Florian Dèbes. La Commission a également déclaré la guerre à Huawei et ZTE. Dans une interview recueillie par Fabienne Schmitt et Nicolas Madelaine, le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton appelle les 27 à interdire les équipements télécoms des deux chinois, accusés de poser un risque pour la sécurité de l’Union.

Enfin une bien jolie histoire que nous raconte Yann Verdo. Un retraité britannique a découvert ce que les spécialistes appellent une tuile apériodique, un motif géométrique aux propriétés très spéciales. Stupéfiant du même coup la communauté des mathématiciens professionnels…

Par Clemence Lemaistre

Franck SOTTY

Ingénieur Patrimonial

1 ans

Une communication positive avec de beaucoup de bonnes nouvelles.👌🏽👏🏼👏🏼👍🏼 Certain que malgré tout certains verront le verre encore pas assez plein. #frenchtech #gouvernement

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