Des responsabilités éducatives
L’enfer, c’est bien connu, est pavé de bonnes intentions. Nul doute que la ministre des Solidarités et des Familles ait été animée par les meilleures intentions en annonçant un plan pour « accompagner les parents et bâtir avec eux une nouvelle politique publique » de la « parentalité ». Annonce bienvenue alors que les récentes émeutes urbaines sont venues rappeler ce que savent depuis longtemps les travailleurs sociaux et les juges des enfants : le délitement de l’institution familiale est un puissant facteur d’échec scolaire et de délinquance juvénile. Comme l’a rappelé la ministre, 60% des jeunes incriminés sont issus de familles monoparentales, dont le nombre ne cesse de croître (une sur dix en 1981, une sur quatre en 2022). Dans 82% des cas, ce parent est une mère, alors beaucoup plus exposée au mal-logement et à la précarité. Que tant de ces femmes, vivant dans des logements surpeuplés et des quartiers exposés à tous les trafics, parviennent à éduquer correctement leurs enfants, avec de maigres salaires durement gagnés dans des emplois aux horaires souvent « atypiques », cela tient du miracle...
La suite de cette tribune est accessible en version électronique sur le site du journal "Le Monde" et dans son numéro imprimé daté du 20 décembre 2023