Design d'expérience #31 : la prison

Il existe un hôtel à Béziers construit dans l’ancienne prison. L’hôtel s’appelle la prison.

Ce qui m’interpelle dans cet hôtel :

Plutôt que raser le bâtiment, l’idée de remettre au public un espace si chargé d’expérience, de vécu, de souffrance. Le 104, ancienne morgue, est devenu un lieu culturel ultra vivant, une église est devenue école de cirque, la maison de Gainsbourg, remise dans son état « naturel » est ouverte aux visites. J’aime beaucoup le fait de permettre de nouveaux usages à des lieux historiques, politiques ou culturel. C’est un peu comme si je pouvais dormir à côté de la Joconde, venir faire des solos ratés de guitare électrique à l’assemblée, laver les vitres de la pyramide, ou bouquiner sur un siège de dentiste sans être dérangé.

Je ne sais pas quoi penser de l’idée d’en faire un hôtel en revanche (qui n’est pas vraiment public). L’hôtel est très chic et les tarifs doivent être élevés. Pour le coup je suis beaucoup moins à l’aise avec cette perspective, que des gens aisés viennent se faire des frissons dans un lieu de privation. Ce serait intéressant de discuter avec l’équipe de l’hôtel pour savoir ce que disent les clients.

Ce que nous pourrions imaginer :

Offrir une carte privilège aux anciens détenus pour qu’ils puissent profiter de leur cellule devenue palace à l’esthétique soignée et aux fenêtres grandes ouvertes.

Faire l'inverse, transformer un hôtel en prison

En fait, plus j'y pense, plus je suis mal à l'aise avec cette idée

Avec Samuel Roumeau nous explorons les contours du design d'expérience à travers une série de brefs articles