Dieu est-il écolo ?

Avant l'élection de François en 2013, je voyais les écolos comme des nostalgiques du paradis perdu, de doux réactionnaires. La lecture de Laudato Si a fortement heurté ma "croyance croissantiste". J'ai pris conscience que le système économique néo-libéral qui domine depuis 40 ans, et qui n'est que le retour au libéralisme sauvage du XIXe siècle, détruit aussi bien les sociétés que la biosphère. Il faudrait se rappeler que ce système-là a conduit aux deux guerres mondiales. Voulons-nous recommencer ?

L'écologie n'est que la conséquence d'une foi bien comprise. La foi c'est croire que la vie est bonne, qu'elle est belle, qu'elle mérite d'être transmise. Avoir la foi, c'est croire en l'aventure humaine, c'est croire en une humanité habitée par l'Esprit Saint... donc on ne peut pas léguer un monde dévasté à nos enfants et petits-enfants. Nous faisons partie de la biosphère, détruire cette dernière c'est s'autodétruire, c’est donc insulter le Créateur.

L'écologie est le nouveau nom de l'intérêt général. Auparavant, ce dernier ne se préoccupait que de la bonne répartition des richesses pour avoir une société harmonieuse. Il faut désormais élargir la focale et prendre en compte notre milieu de vie naturel... tant les révolutions industrielles portées par le capitalisme l'ont endommagé au point de le rendre invivable. Il faut sortir de notre occidentalo-centrisme qui a imposé ce modèle de société au monde entier, y compris par la guerre, depuis deux siècles.

L'écologie n'est pas une mode, un luxe de bobo comme aiment à la caricaturer ceux qui restent la tête dans le sable ou dans leur chapelle. L'écologie intégrale est une philosophie du bien vivre, entendu comme une harmonie entre les humains, entre les sociétés, entre les espèces vivantes. Il est heureux que François nous ait ramenés à la source de la foi, qu'ils nous ait replongés dans la spiritualité franciscaine qui est un chant à la Création !