La Déesse patrie
Les esprits modernes se font forts de ne croire en rien, ni Dieu ni maître, disent-ils. Or, quand je me promène dans mon beau pays, je vois partout des monuments aux "morts pour la patrie". Tiens, tiens, quelle est donc cette patrie ? Quelle est cette déesse qui mérite qu'on lui sacrifie autant de jeunes vies ?
Quand je regarde le Proche-Orient, je constate que deux peuples revendiquent la même terre : Israël au nom de la Bible et les Palestiniens au nom de leur présence sur place depuis des siècles. Qui a raison ? Est-ce la bonne question ? Car si l'on commence à se référer à des textes vieux de plusieurs siècles pour revendiquer la possession d'une terre, on ne sortira jamais du conflit. Cessons les carnages au nom des déesses sanguinaires que sont les patries !
Imaginons que les Allemands se réfèrent au grand Empire de Charlemagne qui dominait l'Europe de l'Ouest en 800 pour revendiquer la terre actuelle de France où nous vivons, ce ne sera que sang et larmes. A un moment donné, il faut arrêter de "revendiquer une terre" car nous y sommes tous de passage. Les frontières n'ont cessé de bouger au fil des guerres de conquête au nom de la mère patrie justement.
Alors si deux peuples caractérisés par leur langue et leur culture veulent vivre sur cette terre d'Israël/Palestine, soit, mais alors pourquoi pas ensemble dans un pays laïc sans référence religieuse où chaque citoyen aurait une voix ? L'égalité des droits est encore la meilleure invention, qui nous fait sortir des organisations communautaires.