DONNE à la PLANETE – La PLANETE te le RENDRA : rémunérer les services écologiques rendus par les agriculteurs

DONNE à la PLANETE – La PLANETE te le RENDRA : rémunérer les services écologiques rendus par les agriculteurs

DONNE à la PLANETE – La PLANETE te le RENDRA : rémunérer les services écologiques rendus par les agriculteurs

Merci à Marie Monnier-Besombes qui, par nos échanges, a su me montrer tout le (bon !) sens de la RSE

Les techniques d’agricultures écologiquement intensives ont un caractère multifonctionnel avec des effets systémiques. Leur objectif fondamental est non seulement de produire des biens agricoles, mais aussi de rendre des services écologiques tels que la gestion de l’eau, l’aggradation des sols, contribuer à la limitation du réchauffement climatique, prévenir des incendies, protéger la biodiversité, participer à l’aménagement du territoire, etc. La satisfaction simultanée de tous ces objectifs peut s’avérer contradictoire. Il faut hiérarchiser les objectifs, et définir des niveaux de réussite acceptables. L’objectif principal est de produire un maximum de biens agricoles à vocation alimentaire, sous la condition d’amener également les services écologique à leur maximum.

Idéalement, la société devrait rémunérer les services écologiques rendus par l’agriculture au-delà de son strict effort de production. Parmi les services écologiques, il est attendu de l’agriculture de participer à la gestion de l’eau en limitant les pénuries comme les excès. Les agriculteurs peuvent raisonner leur apport en eau, sachant que l’irrigation est le levier le plus efficace pour augmenter les rendements. Il faut pour autant utiliser cette ressource rare et précieuse avec parcimonie, en apportant seulement les volumes nécessaires d’eau d’irrigation aux moments les plus opportuns. Il faut pour ça une connaissance fine de la réserve facilement utilisable d’un complexe sol/culture, grâce à un diagnostic pédologique en association avec un outil d’aide à la décision de bilan hydrique en fonction de la météo ultra locale. La gestion des excès d’eau est aussi possible grâce au peuplement végétal, couvert permanent ou haie, et au reboisement des zones d’inertie des eaux de ruissèlement. Un autre objectif est de garantir la qualité des eaux en limitant les pollutions par les engrais, les pesticides, ou encore les effluents d’élevage. L’agriculture doit aussi gérer le capital sol et en limiter son érosion. Cela signifie assurer une structure stable, limiter l’érosion pluviale et éolienne, régénérer et améliorer la fertilité naturelle ainsi que la biosphère qui réside dans la terre.

L’agriculture doit apporter sa contribution dans la lutte contre le dérèglement climatique par exemple en limitant ses émissions de GES (Gaz à effet de serre). Le labour fortement émetteur de gaz carbonique doit être évité autant que possible. Il faudrait pouvoir réduire l’utilisation d’engrais azoté qui consomment du gaz pour leur création, nécessitent une importante logistique de transport et produisent de l’oxyde d’azote, gaz ayant un pouvoir radiatif beaucoup plus important que le gaz carbonique. Une agriculture qui séquestre du carbone devrait être légitimement reconnu par le marché international. L’élevage, particulièrement l’élevage intensif est aussi producteur de GES. Pour en limiter les effets, il faudrait consommer moins de protéines animales, que cela réduise drastiquement les élevages hors sol (au profit par exemple de ruminants sur prairie). Ce système offre un bilan neutre du point de vu des émissions de GES. Quant à l’élevage, il faudrait privilégier l’alimentation produite par l’exploitation. Le bien-être animal conditionne majoritairement la santé de l’élevage et comme en culture, il faut éviter le forçage physiologique des animaux. L’utilisation de races rustiques serait également un axe à privilégier. L’élevage apparaît comme menacé en raison des coûts de production et de la concurrence internationale. Il semble ne pas y avoir d’autre issue que de le subventionner, et en parallèle éduquer la population à consommer moins de protéines animales - ou tout du moins être vigilant quant à leur provenance. Il s'agit de privilégier les productions d'élevages de proximité, respectant le bien-être animal et la biodiversité.

L’agriculture peut influencer directement le climat à court terme et modifier le régime local des pluies. Cela est rendu possible par un aménagement du territoire qui limite les effets d’albédo. Ce phénomène de réflexion de la lumière par une surface a un effet les perturbations atmosphériques locales. Par exemple, le maintien des forêts favorise une certaine pluviométrie. Maîtriser la végétation au sol et notamment une bonne gestion des forêts contribue aussi à la prévention contre les incendies. L’agriculture a un rôle prépondérant dans la gestion de la biodiversité. Par définition, l’agriculture mais aussi l’élevage contribuent à fragmenter des écosystèmes. Cette fragmentation réduit les habitats des différents types de faune existante. Les habitats utiles à la biodiversité et qu’il faut promouvoir sont les forêts, les prairies, les haies, les bosquets, les zones humides. Il faut relier ces habitats entre eux par des couloirs biologiques (haies, bandes enherbées…) et par la connexion entre les cours d’eau. Un des problèmes urgents de la perte de biodiversité est la disparition rapide de populations de pollinisateurs. Il faut également protéger la macrofaune et aménager des zones d’habitat et de reproduction. Enfin, de façon plus subjective, l'on peut mentionner le rôle que l’agriculture doit jouer dans l’aménagement esthétique du paysage. Le maintien ou la reconstitution d’une certaine esthétique d’un paysage conduit à assurer sa variété et diffuser des informations pour aider à la compréhension des écosystèmes, afin de sensibiliser le plus grand nombre. 

Tous ces services agro-écologiques rendus par les agriculteurs devraient être rémunérés de façon significative. L’agriculteur pourrait recevoir des subventions publiques territoriales, nationales, européennes ou privées via les politiques RSE, ou le marché Carbone. Le consommateur peut également y contribuer par des achats responsables (local, saisonnier, labellisé, et surtout… en consommant moins !). L’agro-écologie portée par des agriculteurs ne peut se faire que si elle est rentable. Tout ce que tu donnes à la terre et à ceux qui la travaille, te reviendra … à toi, et aux générations futures.

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