Drive et proximité, ça doit pouvoir s’entendre…
La crise sanitaire née à l’hiver 2020 de la pandémie de Coronavirus, et du confinement généralisé qui s’en est suivi dans de nombreux pays du monde, a agi comme un formidable accélérateur de particules pour la distribution alimentaire, mais au-delà pour la distribution tout court.
Nombre de « retailers » peu ou pas encore assez « digitalisés » se sont aperçus que leur retard face aux distributeurs les plus actifs sur ce terrain avait plombé terriblement leur position, et au-delà leurs résultats économiques et leurs perspectives réelles pour l’avenir.
D’où sans doute aujourd’hui une réaction forte des Carrefour, Auchan et consorts en France, de Walmart aux USA et de Tesco en Grande-Bretagne – qui a annoncé l'embauche de 16.000 nouveaux salariés pour grossir les rangs de ses préparateurs de commandes et de ses livreurs, Walmart dont les ventes en ligne ont quasiment doublé ayant quant à lui recruté quelque 500.000 personnes depuis le début de l'année 2020 !
Si proche…
Un enjeu déjà majeur avant la pandémie prend désormais une place considérable dans le mix commercial des acteurs de la grande distribution en France et dans le monde : celui de la proximité et même de l’ultra-proximité comme l’évoque, dans une interview publiée par LSA (1), Jean-Denis Deweine, le DG d'Auchan Retail France. Il érige même ce principe d’ultra-proximité (d’être en permanence au plus près des clients) en levier de croissance numéro 1 de l'enseigne en France.
Et qui dit proximité ou ultra-proximité, dans un contexte de croissance à deux chiffres du commerce en ligne, dit recherche de nouveaux moyens à mettre en œuvre pour accélérer et faciliter le processus de mise à disposition des biens et services auprès de la clientèle.
Face à la multiplication des initiatives d’Amazon (nouvel « Amazon Fresh » bourré d’innovations au service des clients, autorisation obtenue de livrer par drone avec à la clé création d’une compagnie dédiée, ouverture d’un « dark store » à Brooklyn pour Whole Foods Market, etc.), les grands distributeurs ne s’en laissent pas compter.
En France, comme le rapporte LSA en cette rentrée 2020, la grande distribution « food » met notamment « le paquet » sur le drive et en particulier le drive piéton (voir en images celui entièrement robotisé proposé par Carrefour (2)) mais aussi sur l’automatisation (voir l’article toujours dans LSA sur le premier magasin Boxy 100% automatisé dans le port de Gennevilliers (3) ).
S’agit-il pour autant de la meilleure réponse possible aux attentes des consommateurs ou d’une stratégie « me too » artificiellement dopée par le contexte sanitaire ? Le drive est en tous cas présenté par certains comme le chainon idéal entre vente en ligne et présence en magasin (une présence limitée convenons-en). Elle n’est cependant qu’un des dispositifs plébiscités par les français – rassurés sur les mesures sanitaires prises pour cause de Covid-19 par les grandes enseignes, ils se montrent dans le monde les plus enclins à continuer à faire leurs courses en magasins, comme le montre la vaste étude menée par Mood Media et analysée dans un autre article de LSA (4). Une étude qui révèle aussi que les supermarchés et le commerce de proximité restent, et de loin, les commerces préférés des français. La proximité, on vous dit…
Gérard CLECH
Sources articles (LSA):
(2) https://www.lsa-conso.fr/drive,356893
(3) https://www.lsa-conso.fr/le-premier-magasin-boxy-100-automatise-a-ouvert-sur-gennevilliers,356968
(4) https://www.lsa-conso.fr/covid-19-les-francais-confiants-dans-le-retour-en-magasins-mais,356858