Entrepreneurs, vous feriez vous mentorer par le "bon Louis de Funès" ???
J’ai réagi il y a peu à l’article de Geoffrey Wetzel, journaliste-chef de service du magazine Eco-réseau "Louis de Funès, l'âme-entrepreneur".
Revenant du 40 ème anniversaire du décès de Louis de Funès, je me suis bien sûr demandé si le bon Louis (que je croisais sur mon lieu de vacances au Cellier (44) où il avait son château de Clermont) était un entrepreneur ?
Le titre de l’article est en fait beaucoup plus subtil. Il parle de "l’âme de l’entrepreneur". Je remercie vraiment l’auteur de l’article, car ma première réaction à ses propos, a donné lieu à l’approfondir. (Nous allons toujours trop vite sur le web)
Je réagis donc au propos sur "l'entrepreneur qui a réussi et qui deviendrait par essence "mentor"".
(je passe sur la lecture de ce qu'est la "réussite")
Il y a le cas général d’une part et le cas de Louis de Funès entrepreneur d’autre part.
1/ les entrepreneurs dits "naturels" (15 à 20 %) ont rarement conscience des transformations intellectuelles, posturales ou culturelles que doivent faire 80 % des salariés ou exsalariés. Encore plus, s'ils sont nés dans un environnement favorable (réseaux et accès aux finances).
Ils ont toujours bossé dur (comme Louis) et n’ont pas forcément pris les gros coups qui font plonger au dedans de soi et du monde (je ne sais pour Louis).
2/ les entrepreneurs par destination (80 %), le plus souvent contraints par leur parcours de manager, cadre ou salarié perturbé ont réussi à la force du travail, de la chance (il en faut toujours), de changements et d'un accompagnement adhoc qu'ils ne conscientisent d’ailleurs pas toujours, ce qui nécessite une vraie formation.
3/ l’entrepreneur qui s’est planté (70 % des créations pas moins) pourrait en revanche détenir un trésor ! S’il n’était pas trop abimé (ou à sec) par son échec et … s’il en avait discerné les causes. Il pourrait être un formidable mentor avec une formation adhoc.
L’entrepreneur doit privilégier le mentor qui a misé de l’argent sur son projet.
Car le cas des manager-dirigeants qui n'ont pas pris risque capitalistique est en soit un vrai film (celui de la soupe au choux ???).
Leur mentorat nécessite formation, humilité de reconnaitre leur parcours entrepreneurial spécifique (exploiter et développer les moyens engagés par d'autres) et supervision. C’est rare.
Louis de Funès, donc, fut il entrepreneur et aurait-il pu être mentor ?
Bien sûr qu’il était entrepreneur. L’intelligence entrepreneuriale est présente chez tout le monde. En fait, c’est une réalité anthropologique.
Certainement plus développé chez Louis de Funès. Entrepreneur immobilier avec son merveilleux château de Clermont au Cellier. Entrepreneur sans doute aussi dans d’autres domaines en investissant ses sous, ses talents et ses relations.
Je ne crois pas qu’il était producteur (celui qui a pris le risque financier et commercial du premier film) et réalisateur. Donc pas vraiment entrepreneur de Cinéma.
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Un acteur d’exception certes ! Et certainement un manager de sa marque de fabrique et sa gouaille légendaire en pilotant (ou faisant piloter) ses droits commerciaux divers. Avec une vraie exigence pour ne pas "faire un coup" en entretenant le système.
Un mentor potentiel en jardinage, sa grande passion. Il y faisait du bio avant l’heure.
L’entrepreneuriat économique de création-reprise est un modèle bien particulier.
Et donc, le mentorat entrepreneurial est un sujet plus délicat que l’amalgame entre réussite et mentorat.
Car l’accompagnement peut alors être terriflifiant comme dirait le bon Louis de Funès !!!
De manière inconsciente, les dirigeants ou cadres à succès peuvent se construire une légitimité sur l’autel du totem républicain « tous entrepreneur » (qui est aussi un business bien marketé).
Ils risquent d'entretenir chez le mentoré, l'illusion que le rêve, la foi, la belle image et les audiences de folie construisent un entrepreneur. (Lire le chapitre dédié de mon livre).
Leur mentorat sera en revanche formidable pour l’entrepreneur-créateur , passé les 5 premières années, devenu déjà capitaine d’un navire voguant en pleine mer.
L’entrepreneuriat en création d’entreprise suppose (source www.fnpae.org) :
* les moyens (humains- financiers etc …) que l’on se donne lucidement
* au service d’un projet dont a confronté les risques et les opportunités et …
* avec la capacité d’apprentissage par les coups qu’on se prend
Avec toute la diversité des formules du monde actuel solo-preneuriat, co-entrepreneuriat, chef d’entreprise, …
Cet entrepreneuriat est un vrai film d’aventure.
Je ne sais quel film de Louis de Funès illustrerait aussi bien ce processus qu'Obélix et compagnie en 74 racontait de manière délectable. (voir la vidéo 9mn).
J’attends vos avis car sans doute n’aurait il pas pu être un mentor de cinéma mais sûrement un génial inspirateur, ce qui est une belle posture aussi.
Xavier
Les ressources humaines au service de l'intérêt général et des agents
1 ansBravo Xavier, Dans la Zizanie Louis de Funes est infect, perché, roublard mais il y a une qualité qu'on ne peut pas lui enlever, c'est bien sa détermination entrepreneuriale!
Rédacteur en chef chez LMedia - EcoRéseau Business
1 ansMerci Xavier DELAUNAY pour la reprise :) Et surtout, ravi que mon papier puisse alimenter une réflexion plus profonde sur Louis de Funès et l’entrepreneuriat… !