Et le mental dans tout ça ?
C’est le moment de vérité ! La cérémonie inoubliable d’ouverture des JO est passée, maintenant on entre dans le jeu !
Demain, la compétition commence. Et que la nuit fut courte ! On se refait les matchs, on imagine le pire mais aussi le meilleur, et on commence à cogiter. On tourne et retourne dans le lit en se posant mille questions sans avoir de réponses. On n'est pas sur une épreuve de coupe du monde, on est sur une épreuve qui n’arrive que tous les quatre ans, il ne faut pas se louper. La famille est là, tout le monde est là pour nous supporter.
La pression est forte, très forte, parfois trop forte…
Certains vont réussir à se transcender, d’autres vont être tétanisés par l'enjeu, et c’est un sentiment et une sensation terribles. On voit alors des matchs où certains leaders tombent contre toute attente et d'autres matchs où des inconnus ou mal classés sont sur le devant de la scène.
En tant qu’ancien compétiteur, j’ai vécu cette sensation d’être tétanisé par l’enjeu, peut-être trop souvent, sans arriver seul à trouver la clé.
On pense souvent que la préparation, ce n’est que peaufiner sa technique, son physique et sa tactique, et qu’avec ces trois paramètres, on a la clé. Même si ces trois piliers sont fondamentaux, il en manque un quatrième, souvent caché, absent du plan d'entraînement : le mental.
Lors de ma préparation pour la saison de qualification des JO de Sydney en 2000 (oui, j’avoue que c'était il y a longtemps ! ;-)), j'étais dans un cycle dans lequel mon entraînement sur les trois premiers piliers était bon, mais le passage en compétition n'était pas au niveau de mes attentes et ne me permettait pas d'atteindre le top 3 français. À ce moment-là de ma carrière, j’ai pu croiser à l’INSEP un préparateur mental. J’ai donc décidé d’intégrer dans ma préparation cette nouvelle composante. L’année de sélection olympique, j’ai réussi à me hisser au 4ème rang français et donc à entrevoir le rêve olympique en tant que remplaçant.
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Avec le recul et le feedback de cette année de qualification, j’ai pris conscience que ce pilier invisible dans les plans d'entraînement aurait dû être bien plus présent pour moi.
Depuis, je reste sensible à ces aspects psychologiques et je constate encore que ce type de préparation est totalement absent des plannings d’entraînement de certains sportifs de haut niveau, même dans des sports où l’argent n’est pas un problème ! Je trouve cela hallucinant de se priver de ce moyen d'accroître la performance, même si cette démarche doit être proposée par l'entraîneur et acceptée par l'athlète.
En parallèle de cela, dans le monde de l’entreprise, on commence de plus en plus à parler de bien-être au travail (QVT). Il faut donner du sens au travail des collaborateurs, ainsi qu’être à l’écoute du bien-être des salariés.
Une entreprise n’est pas la résultante de processus et d’organigrammes, mais bien celle des femmes et des hommes qui la composent.
Alors certes, on ne parle pas de préparateur mental en entreprise, mais plutôt d’un coach-manager. Il doit être capable de gérer ses collaborateurs dans les temps forts (période de réussite) comme dans les temps faibles (période de doute et de questionnement). Savoir gérer la charge mentale de ses collaborateurs, le bore-out, le burn-out, et créer une cohésion de groupe. Le manager doit être sensible à tous les signaux faibles que les individus et le groupe lui renvoient.
Les JO sont lancés, alors rêvons à de belles médailles !