Et si le problème, c'était (aussi) vous ?
Votre interlocuteur ne veut pas comprendre ? Résiste ? Boude ? Manipule... Quoi que vous disiez, cette "tête de mule" ne veut rien entendre ?
Pas confortable du tout ces situations où l'on ne parvient pas à être entendu ! Ces situations génèrent beaucoup d'irritation💥 et conduisent souvent au jugement et à la critique : "Elle est tétue, il est incompétent ou prétentieux, elle est trop ceci, il n'est pas assez cela... ". C'est compréhensible, mais pas très efficace !
C'est l'autre 👉
La conclusion est toujours la même : quelle que soit la situation, le problème, c'est l'autre. "Si seulement ce -(insérez ici le nom d'oiseau de votre choix)- n'était pas sur mon chemin!" Pourtant les choses ne sont pas si simples : l'observation des situations de conflit révèle que celle/celui qui s'en sent victime est généralement complice du blocage. Et oui, quand on y regarde bien, c'est souvent nous le problème : nos propres réactions induisent les comportements que nous déplorons chez les autres... Sauf que nous ne nous en rendons pas compte😱.
Comment on se crée des monstres👹
Complice ? Et oui ! En fait, il semble bien que notre cerveau ait un biais de perception qui nous conduit à percevoir des "monstres" là où il n'y a qu'une personne qui fait, elle aussi, du mieux qu'elle peut (Ouille ! Difficile à avaler ça ! J'imagine déjà la levée de boucliers dans votre joli mental !)
🔍Vous le voyez ou non ?
Trois processus s'emboîtent qui font de nous des "créateurs de monstres":
1. Nous sommes convaincus que pour résoudre un problème, il faut diagnostiquer la situation : "Si je sais quels mots mettre sur ce que j'observe, alors je trouverai peut-être la solution". (Tiens ? Ca vient d'où ce réflexe d'après vous ?)
2. Mais notre cerveau dérape : ce magnifique et puissant organe d'analyse des situations se trompe de situation à diagnostiquer : au lieu de prendre l'intégralité de la situation (contexte + mes propres comportements + les comportements de mon interlocuteur), il focalise uniquement sur ce qui lui paraît être la situation sur l'instant : l'autre et ses irritants comportements... Ce qui nous conduit inévitablement à faire son diagnostic : il/elle devient ainsi le problème.
3. Dès lors, nous sommes bien embêtés car ce diagnostic ne résout rien, bien au contraire : incapables de percevoir comment nos propres comportements contribuent à la situation, il ne nous reste qu'une chose à faire : convaincre notre interlocuteur qu'il/elle est tordu(e) et qu'il faut qu'elle/il change. Et là... on bascule inévitablement dans la manipulation (vous pensez que j'exagère ? Et bien non : regardez-y de près et vous réaliserez que la grande majorité de vos réactions -peut-être même toutes vos réactions- sont en fait des tactiques de manipulation).
J'appelle cette mécanique "le syndrome de Don Quichotte"🗡 : se sentir vivant parce qu'on combat héroïquement des monstres.. qui n'existent que dans nos interprétations ! Et oui : peut-être qu'en fait, nous nous ennuyons tellement dans nos vies qu'il nous faut ces drames pour se sentir exister !
Peut mieux faire 🤗❗
Ce biais cognitif conduit à bien du gâchis en entreprise ! Il alimente fortement les situations de mal-être, démotive les troupes et affecte la performance des équipes et de l'entreprise. Je me demande souvent quels résultats nous obtiendrions et combien de temps nous pourrions gagner (sans compter les améliorations dans l'ambiance de travail et la satisfaction individuelle) si nous désactivions cette triste mécanique dans les équipes ?
Car nous pouvons mieux faire :
- Individuellement : apprendre à stopper intérieurement le syndrome de Don Quichotte. Se connecter à "la personne que je suis vraiment au fond" pour se dégager du mode robot : Voyez vous, nous avons tous le choix de mettre nos belles paroles et nos belles intentions en action au quotidien. Nous avons tous le pouvoir de changer le monde par nos actions. Chacun de nous est bien plus grand que ces réflexes appris et a la possibilité de repousser les frontières du possible : mettre, pour de vrai, la compassion avant la compétition. Essayer au moins. Lui donner une chance. Pour que le mot amour ne soit pas juste un mot... Au besoin, se donner le temps (même quelques secondes/minutes) pour questionner ses propres comportements et leur impact sur autrui : se mettre à la place du receveur. Analyser a postériori ses propres réactions et faire preuve d'honnêteté radicale en identifiant toute attitude qui pourrait expliquer les réactions de notre interlocuteur. Puis développer ou apprendre des alternatives : d'autres façons de réagir qui ne vont pas allumer le feu que je regrette chez autrui et dont je l'accuse.
- Collectivement : au lieu de considérer que ces phénomènes sont inévitables et qu'ils font partie de l'humain, peut-être pourrions-nous considérer que les relations humaines sont, elles aussi, des "mécaniques" perfectibles et nous engager dans un "upgrade de nos codes de communication". Une nouvelle frontière de performance ? Peut-être un nouveau référentiel qualité ? Que nous faudrait-il faire pour cela ? D'abord débusquer tous les réflexes habituels non questionnés mais nocifs pour l'humain comme pour l'entreprise, comme ce biais cognitif fabriquant de monstres cité plus haut. Ensuite s'accorder en équipe sur les changements de comportements à adopter ensemble pour des relations plus efficaces et satisfaisantes, en particulier dans les situations imprévues, tendues ou conflictuelles. Enfin, piloter la mise en oeuvre de ces comportements dans la durée pour s'assurer d'un réel changement de culture sur le terrain. Bref, vivre l'aventure humaine dans sa plénitude !
Une vision de rêveur sans doute...
Président chez BIPP-BIPP SA | Planification de projets
4 ansJe ne vais pas épiloguer , sur le sujet de ce dur moment, il est important que le ménager soit tres attentif ,car le système est désorienté ,a nous de maintenir le cap, contre vent et marées ,cela se passe bien juste un peu fatiguant pour maintenir la motivation.
Challenge 🇫🇷
4 ansC’est juste. Pas simple pour certains de rompre le mauvais pattern qui se joue en eux 😉