Europe's alarming policy of deporting its unwanted populations / La politique alarmante de l'Europe de déporter ses populations indésirables
[La version française suit]
This is a practice that has been gaining momentum in Europe in recent years.
European governments deport migrants, asylum seekers or prisoners from third countries, mainly from Africa or the Middle East, to camps or detention centres outside or on the fringes of the continent. These unwanted populations are forcibly sent to so-called host countries as part of a zero-immigration policy.
Sweden, which has just elected a centre-right coalition supported by the nationalist Sweden Democrats, is considering outsourcing the management of these undesirable third-country nationals. In his policy statement, Prime Minister Ulf Kristersson referred to "the possibility of renting prison places abroad" and announced that "work to set up transit centres will be started".
Sweden is following the lead of Denmark, which signed a partnership agreement with Kosovo in March 2022 to transfer 300 foreign nationals prisoners to the Gjilan prison centre. The prison will be made available for a period of 10 years in return for an aid of 210 million euros. The World Organisation Against Torture, along with the European Prison Observatory and the International Rehabilition Council for Torture Victims, denounced the agreement as discriminatory against prison populations and accused Denmark of subcontracting its human rights obligations in prisons.
Denmark also passed legislation in 2021 that allows it to deport asylum seekers outside the EU. Rwanda has declared itself willing and in the summer of 2022, Denmark opened an office in Kigali.
Europe is dreaming of a Kosovo or Rwanda Solution at the expense of populations reduced to the status of human commodities, forcibly displaced in violation of their fundamental human rights.
Rwanda has made no secret of its interest in becoming a subcontractor of rejected migrants and asylum seekers to a barricaded Europe. A partnership was signed with the Johnson administration in the UK on 13 April, 2022, which provides aid worth 140 million euros. London seeks to dissuade migrants and smugglers from crossing the Channel. The United Nations High Commissioner for Refugees has strongly opposed the deal.
Other countries, well beyond Europe, had shown the way. Australia had set up its Pacific Solution - offshore detention centres in Papua New Guinea - as early as 2001 then relaunched it in 2013 after the exodus of people fleeing Afghanistan, Iraq and Sri Lanka.
Europe is dreaming of a Kosovo or Rwanda Solution at the expense of populations reduced to the status of human commodities, forcibly displaced in violation of their fundamental human rights.
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Il s'agit d'une pratique qui a pris de l'ampleur en Europe ces dernières années.
Des gouvernements européens déportent des migrants, des demandeurs d'asile ou des prisonniers issus de pays tiers, principalement d’Afrique ou du Moyen Orient, dans des camps ou des centres de détention situés à l’extérieur ou aux marges de l’Europe. Ces populations indésirables sont envoyées de force dans des pays dits d’accueil dans le cadre d’une politique d’immigration zéro.
La Suède, qui vient de porter au pouvoir une coalition de centre-droit soutenue par les nationalistes de Sweden Democrats, envisage d’externaliser la gestion de ces ressortissants de pays tiers dont elle ne veut pas. Dans sa déclaration de politique générale, le premier ministre Ulf Kristersson a évoqué « la possibilité de louer des places de prison à l'étranger » et annoncé que « les travaux visant à mettre en place des centres de transit seront lancés. »
La Suède emboîte le pas au Danemark, qui a montré la voie en signant un accord de partenariat avec le Kosovo en mars 2022 pour transférer 300 prisonniers venant de pays tiers dans la prison de Gjilan. Une mise à disposition de l’établissement pénitentiaire pour une durée de 10 ans contre une enveloppe de 210 millions d’euros. L’Organisation mondiale contre la torture, associée à deux autres organisations (European Prison Observatory et International Rehabilition Council for Torture Victims), a dénoncé un accord discriminatoire envers les populations carcérales et accusé le Danemark de sous-traiter ses obligations en matière de droits de l'homme dans les prisons.
Le Danemark a également adopté une législation en 2021 qui lui permet de déporter les demandeurs d’asile hors des frontières de l’Union européenne. Le Rwanda s’est déclaré partant et à l’été 2022, le Danemark ouvrait un bureau à Kigali.
L’Europe rêve de Kosovo ou Rwanda Solution au détriment des populations réduites au statut de marchandises humaines, déplacées de force au mépris de leurs droits humains fondamentaux.
Le Rwanda ne cache pas son intérêt pour devenir le sous-traitant en migrants et demandeurs d’asile refoulés de la forteresse européenne. Un partenariat a été signé avec la Grande-Bretagne du gouvernement Johnson, le 13 avril 2022, qui prévoit une aide d’un montant de 140 millions d’euros. Londres veut dissuader migrants et passeurs de traverser la Manche. Le Haut-Commissaire aux réfugiés des Nations unies s’est fermement opposé à l’accord.
D’autres pays, bien au-delà de l’Europe, avaient montré la voie. L’Australie avait mis sur pied sa Pacific Solution – des centres de détention offshore en Papouasie Nouvelle Guinée – dès 2001, puis relancée en 2013 après l’exode des populations fuyant l’Afghanistan, l’Irak et le Sri Lanka.
L’Europe rêve de Kosovo ou Rwanda Solution au détriment des populations réduites au statut de marchandises humaines, déplacées de force au mépris de leurs droits humains fondamentaux.