Fête de la République Tunisie

25/07/2023

La fête de la République 25 juillet 1957

Notre génération bourguibienne fut une façon de faire la Tunisie, d’instituer un ordre républicain et laïc viable, dans une société musulmane hannafite. Nous nourrissions le rêve de bâtir une communauté moderne, ouverte, instruite, homogène et cohérente, sans colons ni gendarmes, gouvernée par des tunisiens. Ce rêve qui nous hantait, nous l’avons réalisé en dépit de notre jeunesse, de notre inexpérience, de nos maigres moyens, de l’ignorance, de la pauvreté, du régionalisme et des divisions tribales.

Nous avons été le point de départ de l’interrogation sur la Tunisie post coloniale et nous avons apporté une réponse satisfaisante à cette interrogation, réponse matérialisée par la conception et la mise en oeuvre de l’enseignement et la santé gratuits, la culture, l'urbanisme, le tourisme, l'industrie, ainsi que par la construction de routes, de ponts, de barrages, de réseaux électriques et sanitaires, de banques etc. Si, dans le domaine politique nous n’étions pas démocrates, c’est parce que les pays africains ne l’étaient pas, ni la Chine, ni la Russie, ni le L'indonésie, ni l'Inde, ni la Malaisie ni les pays arabes, ni les pays latino-américains ; c’est parce que ce n’était pas dans l’air du temps ; c’est parce que nous étions occupés à bâtir une nation moderne, à partir de presque rien, sans presque rien. Cependant, grâce à l’instruction et à l’ouverture sur le monde, nous avons créé les conditions propices à l’éclosion de la démocratie, dont nous en fumes, implicitement, le levain et le ferment. Nous sommes les pèrécurseurs de la démocratie.

En 60 ans, en partant de rien, nous avons débarrassé la Tunisie du fardeau du colonialisme, de l’ignorance généralisée, de la pauvreté extrême, des gourbis et des poux, de la mendicité, du repli intellectuel, de la réclusion des femmes et construit un pays moderne traversé par une myriade de pratiques émancipatrices. À cet effet, il fallut développer un travail colossal d’imagination et d’action, au milieu des critiques et des insultes, des non destouriens qui furent, quand même, partie prenante, dans cette oeuvre gigantesque . Ce travail titanesque, nous, - destouriens et non destouriens-, l’avons déployé dans l’enthousiasme et nous avons réussi à le concrétiser par des réalisations, dont on n'osait même pas rêver.

C'est vrai que le chef d'orchestre de ce gigantesque chantier était le Combattant Suprême. Il est juste, aujourd’hui, de le rappeler à la mémoire des tunisiens : la Fête de la République, c’est d’abord LUI, HABIB BOURGUIBA.

Slaheddine KAROUI

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