Faut-il croire les résultats des enquêtes sur le bien-être au travail ?

Il existe de multiples sondages sur le bien-être au travail où les salariés peuvent exprimer leur opinion.

Les articles qui reprennent ces chiffres en tirent différentes conclusions. Mais faut-il les prendre au 1er degré ?

La réponse à cette question est naturellement à nuancer simplement car les résultats bruts ne disent pas toute la réalité de ce que les salariés veulent exprimer.  

Pour illustrer ce propos je vous propose de prendre le sujet de la rémunération. C’est un sujet qui ressort régulièrement dans les préoccupations les plus fortes des salariés mais cela signifie-t-il pour autant que c’est le sujet à traiter en priorité ?

Lorsque la question est formulée sous la forme : êtes-vous satisfait de votre rémunération ?  53% des salariés sont insatisfaits ou plutôt insatisfaits (source : diagnostics QVT que j’ai analysés). C’est le 2ème sujet de préoccupation !

Ces résultats sont une réponse à la question posée plus haut ; la rémunération est bel et bien une priorité.  Mais est-ce que ces chiffres représentent toute la réalité de ce que vivent les salariés ?

Pour répondre à cela, je vous propose de regarder les réponses des salariés aux autres questions en fonction de leur niveau de satisfaction sur la rémunération.

Voici ce qui ressort : les salariés les moins satisfaits par la rémunération sont aussi ceux qui évaluent le plus faiblement des critères comme la considération, la reconnaissance, l’écoute… Et l’inverse est vrai aussi : les salariés les plus satisfaits par la rémunération sont aussi ceux qui sont le plus satisfaits par la considération, la reconnaissance, l’écoute….

Sur cette base pensez-vous toujours que la rémunération est le sujet prioritaire ?

Je vous propose d’aller encore un peu plus loin en considérant la restitution des résultats aux salariés eux-mêmes.

 Comment réagissent-ils quand j’affirme que bien que la rémunération soit le sujet le plus faiblement leurs attentes portent encore plus sur les sujets comme la considération, la reconnaissance, l’écoute ?

Quelques personnes réagissent immédiatement pour montrer leur désaccord  mais elles sont largement minoritaires. Et plus j’avance dans les explications, plus les marques d’accord sont visibles !

Les situations varient d’un site à un autre et dans quelques cas, la rémunération est LE sujet de préoccupation principal mais ce n’est pas la majorité.

Il existe sans doute de multiples explications à ce constat mais il en est un simple : quand les salariés doutent de pouvoir influencer ce qui touche à la façon dont ils sont managés, ils obtiennent au  moins une compensation partielle en obtenant plus de salaire.

Les exemples de chiffres bruts mis en avant dans les publications sont nombreux. Même s’ils sont incontestables car les sondages ont été faits dans les règle de l’art par des organismes spécialisés, ils induisent en erreur car il  manque de l’analyse.

La prochaine fois que vous souhaiterez connaître ce que pensent vos salariés dans le but de mener des actions de progrès je vous invite à prêter attention à 2 paramètres :

-          viser une participation aussi élevé que possible (90% est tout à fait atteignable)

-          analyser les résultats pour dépasser les constats bruts et trouver les sujets qui donneront des résultats qui durent

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