Incroyable, la fameuse fédération ouest africaine dont je parlais est en gestation et les choses risquent d'aller plus vite que prévues!

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Le premier ministre du Burkina Faso en visite au Mali parle pour la première fois de la nécessité de mettre en place un État fédéral Mali-Burkina-Faso.

Ces derniers temps j'ai beaucoup réfléchi à cette idée et produit un article assez long que je remets ici pour ceux qui voudraient me lire.

J'insiste, je persiste et je signe, cet État Fédéral Ouest africain doit voit le jour!

Ces trois hommes jeunes, courageux (Assimi Goita président de la transition malienne, Ibrahima Traoré président de la transition du Burkina-Faso et Mamadi Doumbouya, président de la transition de la Guinée Conakry) qui affichent leurs intérêts communs, souverains et légitimes de sortir leurs pays de la situation de chaos et du sous-développement hérités d'une décolonisation qui n'en était pas une, doivent absolument aller dans la même direction et mettre en place un État fédéral qui sera chargé de gérer les questions majeures concernant ces trois pays : diplomatie et politique africaine et étrangère communes, politique sécuritaire et de défense commune, monnaie commune, politique économique commune, programmes éducatives similaires dont les contenus seront reformés et adaptés aux besoins et exigences des populations et enfin justice commune.

Cet État fédéral sera dirigé par un premier ministre fédéral qui aura sous sa responsabilité des ministres qui s’occuperont des questions citées ci-dessus. Il ne remplace pas les trois pays en question mais les renforce et les coiffe en agissant ensemble là où il est urgent et nécessaire de le faire.

Ceci est d'autant plus crucial que dès le lendemain de la proclamation de cet État qu’on peut appeler État Fédéral de l’Afrique de l’Ouest, il s'agira d'un pays de plus de 60 millions de personnes dont presque la même taille que la population de leur ancienne puissance coloniale. Mieux il s'agira d'un pays immensément riche car doté de ressources minières, énergétiques et agricoles très convoitées et stratégiques. Une politique commune de gestion de leurs ressources aidera chacun de ces pays à tirer plus de revenus qu'en les bradant séparément à vils prix comme c'est le cas depuis les années 1960. La manne financière récoltée permettra de booster les économies, financer les infrastructures, payer une forte armée capable de sécuriser les trois pays contre des terroristes envoyés juste pour déstabiliser les États africains et les maintenir dans le sous-développement. En fait, le terrorisme dans le sahel et en Afrique n'est rien d'autre que le cache sexe de l'impérialisme, du néocolonialisme, une stratégie visant à maintenir le chaos dans les pays africains afin que ceux-ci livrent plus facilement leurs ressources minières, naturelles et énergétiques. Pendant longtemps la majorité des Africaines et Africains ne n'avait pas bien compris ces ruses et roublardises des impérialistes. Ce qui n’est pas le cas aujourd'hui car tout le monde en Afrique le sait, même la vendeuse d'attiéké et de bananes plantins dans un marché de Ouagadougou l'a très bien compris. Même le petit berger de moutons et chèvres du ferlo sénégalais le sait, même le plus petits pécheurs de poissons du fleuve Joliba (Niger) ou du fleuve Sénégal le sait, même le laveur de voitures à Conakry, Dakar, Bamako ou Ouaga le sait très bien maintenant! Par conséquent, pour retrouver la souveraineté, protéger leurs citoyens, vivre dignes et paisibles chez eux, les trois États en question n'ont pas le choix. Ils doivent absolument agir : parler peu et poser beaucoup d'actions allant dans le sens de cette union. Ceci est d'autant plus pertinent que les ancêtres africains de ces trois pays avaient eux-mêmes créer des États fédéraux (empires Ghana, du Mali puis Songhay entre les 7e et 17e siècles. J’en parle amplement dans mon livre L’Afrique des Grands Empires. Les États actuels du Mali, du Burkina-Faso et de la Guinée, récentes créations coloniales faisaient tous parties de ces empires et ont vécu ensemble dans la paix, la concorde et le respect. Si nos ancêtres l’ont réussi, pourquoi pas nous? Le seul tort commis par les ancêtres c'était d'avoir négligé la course à l'armement. C'est cela qu'il faudra aussi corriger en s'appuyant sur des puissances militaires du monde capables qui acceptent une collaboration gagnant-gagnant sans hypocrise et ruse. Les États africains et surtout les 3 cités ici doivent inconditionnellement aller dans ce sens.

Cela dit, quelles sont les ressources dont dispose chacun de ces trois pays pour qu’il soit si convoité et que la moindre action qu'ils pose fait le tour du monde dominant à travers leurs médias mainstream? Il est important de rappeler quelles sont les ressources minières et énergétiques dont disposent ces pays et pourquoi certaines puissances paniquent à la seule idée de voir ces pays s'entendre et agir ensemble :

Commençons par la Guinée Conakry: le sous-sol de ce pays regorge de nombreux gisements miniers diversifiés dont le fer (20 milliards de tonnes), l’or (2 000 tonnes), le diamant (10 millions de carat), le calcaire et plusieurs autres métaux de base et de construction. Il abrite la plus importante source de bauxite à haute teneur au monde dont les estimations s’élèvent à 40 milliards de tonnes, soit plus du 2/3 des réserves mondiales. Aujourd’hui, la Guinée entre dans le trio de tête des plus grands producteurs de bauxite dans le monde (42.7 millions de tonnes), derrière l’Australie (87.8 millions de tonnes) et la Chine (60.7 millions de tonnes).

Avec un réseau fluvial de plus de 6250 km et une pluviométrie variant de 1200 mm à 4000 mm par an, son potentiel de production hydroélectrique est estimé à plus de 6000 MW. La Guinée détient, à elle seule, environ 25% de la capacité hydroélectrique des quinze pays de l’Afrique de l’Ouest. À cet effet, elle est d’ailleurs communément qualifiée de « Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ». Son potentiel énergétique comprend, également, le bois et le charbon de bois, qui constituent les principales sources d’énergie des ménages, mais également, les énergies solaire, éolienne ou thermique qui restent, cependant, faiblement exploitées. Malgré ce fort potentiel, moins de 6% de la capacité hydroélectrique est, à ce jour, exploité. Avec une population grandissante estimée à 13.2 millions d’habitants, la Guinée enregistre un taux d’électrification bien inférieur à 20% et pouvant même atteindre moins de 5% en zone rurale.

Ensuite pour ce qui est du Mali, rappelons qu'avec 69,5 tonnes d'or extrait de son sous-sol en 2021, ce pays est le troisième producteur d'or en Afrique derrière l'Afrique du Sud et le Ghana. L'exploitation du métal jaune y est très importante car elle génère 80% des recettes extérieures et contribue à hauteur de 10% au PIB. Principalement exploité par des compagnies internationales, cet or emprunte majoritairement les routes de l'export vers les grandes capitales occidentales et ce, à l'état brut. Ce pays du Sahel, parmi les plus vastes d'Afrique de l'Ouest, dispose également du fer et de la bauxite, mais aussi des pierres fines qui occupent les miniers artisanaux dans les zones abritant les 350 sites miniers artisanaux du pays.

Enfin pour ce qui est du pays des hommes et femmes intègres, le Burkina Faso, précisons, que son potentiel minier est énorme et il concerne à la fois la production aurifère, du zinc et du manganèse. De 5,79 tonnes en 2008 la production aurifère a atteint 32,9 tonnes en 2013, faisant ainsi figurer le Burkina parmi les cinq plus grands pays africains producteurs. En plus du potentiel du gisement en or, en zinc et en manganèse dont dispose le Burkina Faso, la carte minière indique la présence d’uranium dans les régions du Nord, de l’Est et du Nord-Ouest. Elle révèle des sédimentations qui suggèrent la possibilité de sites pétroliers. Des recherches pétrolières devront être faites dans trois blocs dont deux au Nord-Ouest et un au Nord.

Malheureusement toutes ces richesses minières et énergétiques de ces trois pays profitent d’abord et avant tout à l’ancienne puissance coloniale qui les domine d’une main de fer, imposant sa politique et gagnant les contrats les plus juteux. Incapables de se défendre seul depuis longtemps, ces pays s’étaient résignés. Aujourd’hui la donne a changé. En se regroupant, ils seront non seulement capables de se défendre mais imposer leur agenda et leur politique en diversifiant leurs partenaires et accédant à des revenus immenses qui rendront leurs populations heureuses et vivront dignes chez elles.

Si ces trois pays mènent une politique commune, ils auront un marché intérieur puissant et personne ne peut les imposer un embargo car si le Mali et le Burkina-Faso sont des pays enclavés, la Guinée elle a une grande ouverture sur l'océan Atlantique et possède un des plus grands ports de la sous-région ouest africaine, celui de Conakry.

Il faut aussi savoir qu’on n’a pas besoin d'attendre plus de pays pour commencer un État Fédéral. Deux à trois sont suffisants pour démarrer et une fois que cet État est opérationnel, on verra que d’autres pays vont le joindre tout naturellement. Et là je pense au Sénégal en premier car il se passe aussi des choses dans ce pays. Si l'État sénégalais mène une politique alignée sur les positions de l'ancienne puissance coloniale, la jeunesse de ce pays a déjà fini de tourner le dos au néocolonialisme et elle est sur la même longueur d'onde que les jeunesses malienne, burkinabé, guinéenne ou même nigérienne. Il est plus que probable que le Sénégal change de régime en 2024 avec les élections présidentielles et l'opposant le mieux placé pour remporter ces élections est un souverainiste, panafricaniste qui a le même discours qu'Assimi Goita, Ibrahima Traoré et tous les autres panafricanistes et souverainistes du contient. Il s'appelle Ousmane Sonko. On a tout fait pour le tuer politiquement mais le peuple et la jeunesse sénégalaise a toujours fait barrage et continue de veiller sur lui comme la prunelle de leurs yeux. Et personne ne peut l'empêcher de prendre le pouvoir en 2024 si la vie et la santé le permettent. Donc le cas du Sénégal n'est qu'une affaire de mois voire de semaines. Dans ses discours, Ousmane Sonko a toujours milité en faveur de la création d'un vaste État ouest africain. Lui voit les choses en grand. Par conséquent personne ne serait surpris s'il rejoint cette fédération ouest africaine. D'autres pays comme le Niger et la Côte d’Ivoire etc. seront poussés par leurs populations et leurs marionnettes vont tomber puis remplacées par des dirigeants plus courageux et souverainistes. C'est un vent nouveau, de liberté et de dignité retrouvée qui souffle dans toute l'Afrique et particulièrement en Afrique de l'Ouest dite francophone. C'est parce que la France a très mal décolonisé ses anciennes colonies, elle a fait croire qu'elle était partie sans jamais l'être, contrairement à la Grande-Bretagne, qu'aujourd'hui la France est très décriée en Afrique de l'Ouest. Elle est très embêtée en ce moment et ce n’est rien d’autres que les conséquences de ses actes et politiques de domination. Ceux qui font une très mauvaise lecture parlent d’un sentiment anti-Français en Afrique. Que nenni! C'est une jeunesse révoltée qui cherche sa liberté, une jeunesse consciente et qui a plus que jamais compris les véritables raisons de sa pauvreté. La jeunesse africaine de 2021 a bien compris que le paradis des autres est construit sur leur enfer. Ils ont décidé de mettre fin à cela. Les manipulateurs diront que les jeunes africains sont poussés par les Russes, par Wagner, patati patata, c'est un manque de respect flagrant à l'intelligence et la conscience des Africains. Bref, on ne peut rien contre la mauvaise foi! Revenons à notre sujet, à savoir la réalisation de cet État fédéral, en rappelant pour finir que les grandes fédérations qui sont de nos jours les pays les puissants du monde, ne se sont pas créés en un claquement de doigts.Elless ont commencé par deux, puis 3, ensuite 5, 10 États etc. Si n prend l'exemple des États-Unis à la fin du 18e siècle après la guerre d'indépendance, il s'agissait de 13 États, des petites colonies qui ont botté les fesses du colon anglais et repris leur destin en main entre 1776 et 1783, ensuite ils se sont agrandis tout au long du 19e et 20e siècle jusqu'au dernier venus Hawaï en plein 20e siècle pour atteindre maintenant 50 États qui forment le puissant État fédéral que nous connaissons. Eux ont le droit de se révolter et prendre leur destin en main, mais les Africains, Non, jamais!

Pareil pour le Brésil même si l'histoire des deux pays est parfois différente mais les visions sont les mêmes. Pour finir les comparaisons, le cas du Canada que nous connaissons le mieux est très intéressant pour motiver les Maliens, Burkinabé et Guinéens. En 1867, quatre provinces (Ontario, Québec, Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick) décident de s'unir et créer un État fédéral. Ils sont par la suite suivis en 1870 et 1871 par le Manitoba et la Colombie-Britannique, puis l’Alberta et Saskatchewan en 1905, Terre Neuve et Labrador en 1949, etc. et sans oublier les 3 territoires ou encore les l’Ile du Prince Édouard. Ce rappel est important parce qu’il faut toujours s’inspirer des bons exemples de ce monde, des choses qui fonctionnent et conduisent les populations vers le bonheur et la prospérité. Rappelons aussi que ces fédérations ont été créées pour des objectifs clairs et précis : le premier objectif qui a poussé les 4 provinces canadiens à s'unir, c'est le besoin de sécurité, de protection contre les États-Unis qui ont toujours voulu envahir le Canada et l'intégrer dans leur pays. La guerre de 1812 en dit long. Aujourd'hui les pays africains ressentent eux aussi ce besoin de défense, de protection et de sécurité. Le deuxième objectif était de créer un marché commun et d’une économie solide. C'est ce dont les États africains ont besoin aussi aujourd'hui plus que jamais. Le troisième objectif était de progressivement couper le cordon ombilical avec la Grande-Bretagne la puissance colonisatrice de tout le Canada après la guerre de 7 ans (1754-1760). C'est aussi ce que les populations des pays africains francophones demandent, couper définitivement le cordon ombilical avec la puissance coloniale française qui dans ses paroles fait croire qu'elle n'est plus là alors que les actions qu'elle pose, prouvent l’exact contraire (Forces et bases militaires dans plusieurs pays Sénégal, Tchad, Niger, Gabon, Djibouti, Côte-d'Ivoire, etc., soutien de l'État français aux dictateurs africains qui acceptent de brader leurs ressources et rouler pour les impérialistes au grand détriment des populations, mise en place du franc CFA une monnaie coloniale qui profite avant tout à la France et non aux pays africains, refus que les langues africaines soient enseignées dans les écoles afin de faire des Africains des éternels assimilés, des pauvres types à la peau foncée qui se croient Français blancs, etc. ). Enfin pour revenir aux fédérations et notamment canadienne, le besoin d’une politique étrangère commune et une diplomatie forte est aussi une des raisons de sa mise en place. Là encore les États africains ont mille et une raisons de faire pareil. Pour toutes ces raisons et compte du contexte et de la situation géopolitique et géostratégique actuelle, j’exhorte fortement le Mali, le Burkina-Faso et la Guinée à franchir le Rubicon et aller au plus vite cet État fédéral qui automatiquement sera le pays plus puissant de l’Afrique de l’Ouest économiquement, militairement etc. juste derrière le Nigeria qu’il peut dépasser rapidement et inévitablement. Ce sera un pays avec une économie riche et diversifiée, une armée nombreuse et déterminée et doté de ressources à peine exploitées et dont le reste du monde a tellement besoin. Ces ressources si elles profitent à cet État fédéral pourront être utilisées pour financer tous leurs projets : défense et sécurité, éducation, santé, etc.

La seule voie pour sortir du chaos actuel et vivre digne, respecté et heureux est celle-ci, sinon on tourne en rond et perd du temps comme ça a été le cas depuis les indépendances dans les années 1960.

L’Afrique nouvelle, l’Afrique du 21e siècle c’est la puissance économique, politique, culturelle et militaire.

Dr Amadou Ba

Historien, politologue, chercheur et écrivain.

beewdoo@gmail.com

Responsable des Éditions AB Alke Bulan et auteur de plusieurs livres dont les plus connus:

L'Afrique des Grands empires (7e-17e siècles). 1000 ans de prospérité économique, d'unité politique, de cohésion sociale et de rayonnement culturel)

L'histoire oubliée. La contribution des esclaves et soldats noirs à L'édification du Canada (1604-1945).

Email : beewdoo@gmail.com

Pas lu tout mais 3 pays Africain sous 1 premier ministre qui contrôle d’autre ministre? C’est une recette pour une guerre?

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